
description0' ^ ais en Seftéral ces cianses ont plutôt lieu à la campagne qua la ville.
Colonie portug. reste’ ^esj eunes filles répugnent rarement à ,y- prendre part ; et quand
on doit danser à deux, c’est la femme qui vient’ inviter le cavalier.
L epoque anniversaire de la naissance est une de celles qui sont le
plus universellement fêtées en famille : ce jour-là on reçoit la visite,
les voeux et les félicitations de ses amis, comme on le fait en France le
premier jour de lan. On ne manque pas non plus d’inviter les visiteurs
a venii le soir prendre le the, qui est Servi toujours avec magnificence,
et accompagné d’une profusion de gâteaux, de fruits, de confitures , ôte. ;
car les Brésiliens visent beaucoup en pareils cas à la somptuosité.
Ainsi que nous 1 avons dit, les habitans de Rio de Janeiro ne suivent
pas le théâtre avec beaucoup de régularité : les acteurs, il est vrai, sont
pour la plupart fort médiocres; ils jouent alternativement des pièces portugaises,
françaises et italiennes, opéras, tragédies, comédies, ballets,
&c. Dans la musique instrumentale, il y a cependant des talens
distingués.
Pendant le carnaval, il n y a point de mascarades ; mais les gens du
peuple se jettent a la tête des boules de cire remplies d’eau ; versent
sur les passans de l’eau dans laquelle on a délayé de la farine, &c. Ce
n est que dans les .grandes circonstances qu’ont lieu- les combats de taureaux;
ceux de coqs sont au contraire fréquens et très-recherchés par les
gens.de la basse classe, sur-tout à la campagne. On ne compte guère que
trois billards particuliers en ville ; on joue, mais rarement, aux dames,
à une espèce de trictrac nommégamaS, aux cartes et aux dés : on peut
dire au total que les habitans n’ont pas le défaut du jeu.
On voit dans les mains desenfans peu de joujous; ils n’ont pas non
plus beaucoup d inclination pour les jeux d’adresse; leur principal amusement
est de faire du bruit et de se peloter avec leurs nègres.
Luxe. Il y a dans la ville des domestiques de luxe blancs, et d’autres de couleur,
soit libres, soit esclaves : le nombre en est variable comme les fortunes
ou les vues particulières de chaque famille; mais les premières maisons
n’en ont pas moins de quarante. La plupart des domestiques blancs
sont de très-mauvais serviteurs, très-insolens sur-tout et peu fidèles,
quoique leurs vols soient d’une nature différente de ceux des noirs. On
LIVRE I.er — De F r a n c e a u B r é s i l i n c l u s i v e m e n t . 2 1 3
leur reproche avec raison les abus de confiance, les gains illicites qu’ils Rio de Janeiro,
font sur les achats et sur les ventes, l’habitude de.receler les objets
dérobés par les nègres ; car ceux-ci se bornent à s’approprier furtivement
ce qui leur tombe sous la main.
U est du grand ton que les nègres n’entrent point dans les salons ; on
veut y avoir des domestiques blancs, ou tout au moins des mulâtres.
Les fidalgos ou gentilshommes du premier ordre ont seuls le droit
de faire mettre dés galons sur les manches de leurs domestiques ; les
autres leur’ donnent des livrées plus simples.
Dans les repas d’apparat, ordinairement à un seul service, l’abondance
des mets est toujours excessive; mais l’ordonnance de la table est sans
goût et sans symétrie : le dessert sur-tout est très-considérable ; on ne donne
cependant que du vin de Porto et l’on n’a aucun autre vin étranger.
Le luxe des pierreries est quelquefois poussé àl’extrême chez les femmes ;
il suffit, pour en donner une idée, de citer la famille Carneiro-Lead, à la
vérité une des plus riches du pays : quand toutes les personnes qui la
composent-sont réunies, on n’estime pas à moins de six millions les
diamans que portent les dames. On conçoit que les bijoux en or doivent
être aussi fort répandus. Les Brésiliennes , particulièrement, . ont
l’habitude de porto au cou et aux bras des chaînes de ce métal très-
longues et très-fines, ornement assez gracieux.
A Campos, les habitans sont renommés pour la somptuosité de leur
mise; mais, ce qui est assez remarquable, c’est que, même chez les gens
les plus riches, cet étalage de parure contraste d’une manière choquante
avec le peu d’élégance de leurs habitations et un ameublement plus que
médiocre. Dans la capitale, au contraire , les richesses mobilières, dans
certaines maisons, sont- souvent accumulées avec profusion , quoique
sans goût et sans discernement.
s. IV.
Littérature, Sciences et Beaux-arts.
Dans un pays où le climat autant que les habitudes portent à la nonchalance
et à la mollesse, où tant d’institutions utiles, nécessaires même,
Description.
Colonie portug.