I jj O MÉMOIRE SUR LE MEQYAS
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DE LA PART DE L ASSEMBLEE DU DYOUÂN SUPRÊME DANS LA VILLE DU KAIRE
LA BIEN G ARDÉE,
s ’a d r e s s a n t À M. LE P ÈR E , CHEF DES INGÉNIEURS.
QUE LE DIEU T R E S -H A U T L’AFFERMISSE VERS LE BIEN ! AMYN ( i ) .
A p r è s avoir prié Dieu pour vous, nous vous informons que le peuple connoît toute la grandeur du
bienfait qu’il doit à votre art, à. l’heureux succès de votre projet, et à la certitude de vos connoissances
mathématiques, par le moyen desquelles vous avez réparé et rétabli le Meqyâs, où se mesurent les
accroissemens du Nil, fleuve heureux, qui dispense généralement son utilité, et.qui la répand dans les
terres les plus voisines et dans les plus éloignées.
En effet, la province d’Egypte est la plus fertile et la plus productive de toutes les provinces,«
elle répand son abondance dans toutes les autres parties du monde.
Le Nil donne la vie aux enfàns d’Adam (2), aux quadrupèdes, aux oiseaux et aux animaux errant
dans les déserts.
L ’origine du Meqyâs, la base de ses avantages, est le Nil, le plus utile de tous les.fleuves. Vous
avez, par les soins que vous avez mis à la réparation de son Nilomètre, déterminé d’une manière
exacte et précise ses divers accroissemens et décroissemens. La grandeur et futilité de cet ouvrage
prouvent à tous vos grandes et rares connoissances.
Vous avez réjour par ces travaux tous les peuples de cette contrée, qui en ont rendu grâces à son
Excellence le Général en chef ; et ils ont bien reconnu la perfection de vos talens concernant cet ouvrage,
dont futilité est commune à tous, et'généralement reconnue. Que Dieu vous en donne la récompense
!
Approuvé et scellé dans le dyouân (3), fan 1215 de f hégire, le septième jour du mois de cha’bân (4JSigné
Le pauvre A b d -A L L A H e l - C h e r q  o u y , président du dyouân.
Le pauvre M o h a m m e d e l - M o h d y , secrétaire du dyouân.
(1) Cette expression amyn <jy>î est la même que
f amen jqx des Hébreux, qui a été adopté par toutes
les langues OrientaÎes, et que nos liturgies Chrétiennes
ont conservé.
(2) Voye^ la note 5 de la page ¡46,
(3) Voyeçfo note 4tpage 148.
(4) Voyez la note 5, page 148.
TROISIÈME PARTIE.
CH A P I T R E 1.«
É ta t du M eqyâs et dès M onumens q u i en dépendent, a l ’ époque
de l ’E xp éd ition Française.
, L o r s q u e Ion va visiter le Meqyâs en venant du. Kaire, on passe d’abord le
pont de Ja ferme dlbrahym-bey, construit par les Français sur le petit bras du
Nil qui coule entre le rivage où est situé le château de la prise d’eau ( i), et l’île
de Roudah.
On traverse ensuite une partie de cette même île, toute plantée de jardins,
les uns clos de murs, les autres sans clôture, et on laisse à droite le grand pont
de bateaux, également construit par les Français, qui conduit à Gyzeh.
On arrive ainsi, toujours en suivant la même ailée de sycomores (a), au bourg
ou gros village qui occupe lextremite méridionale de l’île, et l’on trouve d’abôrd,
a droite du chemin, un grand jardin clos de murs, qui occupe l’espace entre le
chemin et le rivage occidental de l’île, opposé à Gyzeh.
Ce jardin, plante lui-meme en grande partie de sycomores, d’orangers, de
hemeh (3) et de palmiers, est appelé le jardin du Meqyâs (4) ; et en effet, il
dépend immédiatement de cet édifice.
On se trouve ensuite dans une grande cour, qui est commune au Meqyâs et
aux autres édifices qui l’entourent.
Cette cour a environ 34 métrés de largeur, sur y 6 mètres et demi de longueur.
Presque au fond de cette première cour, on rencontre à gauche une autre
petite cour oblongue, qui est particulière au Meqyâs, ainsi qu’au palais du sultan
Negm ed-dyn, dont je parlerai ci-après.
Cette seconde cour a près de 1 3 mètres et demi de largeur, sur environ 19 mètres
de longueur; elle est plantée de quelques arbustes, et séparée de la première cour
(1) \yyei la planche 15, É. M. vol. t. kofer où kajer Isa; en chaldéen, toufera Nihsld ; en
(2) Gimmtyzjoir [ficus sycomorus] . Cet arbre paroit syriaque, houfira. ou ksufcro ¡ - S o i ; en qobte, ,pise
plaire particulièrement dans l’île de Roudah. On y voit khouptr IU ^O 'iTiE p ; et en grec, x n W Cet arbre
s sycomores d une grosseur extraordinaire, sur-tout parmi donne une fleur blanche, connue au Kaire sbus le nom de
eux qui tonnent sur le rivage occidental de cette île une tamr henneh <u=. dont l’odeur semble de',agréable aux
venue presque continue, et longue d’environ six cents Européens, mais que les femmes du pays aiment avec
ises [1200 métrés]. On peut voir le dessin d’un de ces passion : elles emploient ses feuilles réduites en poudre
resmagm ques days la planche 40, É. M.jom. I.tT pour se teindre les ongles et la paume dés mains en
nal e llPi 'U=‘ £en arabe littéral el - hen- rouge orangé, les jours de fête et de réjouissance. Cet
. . est e cyPrus ^es anciens : ce dernier nom se trouve usage est commun aux Chrétiennes et aux Musulmanes,
également dans les autres langues Orientales ; en hébreu (4) Gheyt el-Meqyâs ^ U U L è .