3 3 2 PROFIL DE NIVELLEMENT DE LA VALLÉE DU NIL.
n’auroit certainement pas eu besoin de le creuser à une aussi grande profonde
ni même pour , correspondre à la figure colossale de VAndro-sphinx, dont le dess •
du menton est de 2ym,8 i9 [ f 91 ] inférieur au plan de la base de la p j
mide, et de 20 " ',0 2 j.[6 i J 7° 8‘ ] supérieur au fond de ce puits. V o ici les calcul
sur lesquels j’ai établi l’ordonnée ou cote du fond de ce puits, d’après not
nivellement :
C ote du rocher taillé en première assise angulaire, arête nordiest.
Hauteur du couloir horizontal sur ce rocher ( i ) .................
Hauteur du couloir sur les eaux de la Méditerranée......................
Profondeur du puits de la pyramide.. ; ................................T 7 Ï . . . .
Fond du puits, supérieur à la Méditerranée ........................
Si l’on cherche à connoître à quel point des subdivisions de la colonne Nilo-
métrique répond l’ordonnée ou cote du fond de ce puits, qu’on trouve iciàunei
très-grande approximation, on trouve qu’elle correspond à dix coudées àx-stl
doigts, comme on peut s’en assurer par la table donnée ci-dessus.
On voit donc que la cote de profondeur de ce puits, qui approche Je lr
ligne des eaux moyennes du Nil, est beaucoup inférieure à tous les points du sol
actuel de la vallée, et qu’incontestablement, nous le répétons, ce puits n’a été!
creusé à cette profondeur que pour donner en tout temps des eaux du fleuve'
dans l’intérieur de la pyramide, quoique ses foibles dimensions de largeur ne
doivent le faire considérer que comme l’ébauche d’un travail entrepris et aban-i
donné après l’érection de cette pyramide.
C ’est pour ne pas étendre davantage ces observations, que nous les avons toi
précéder d’un tableau d’ordonnées de niveaux comparatifs, et que l’on ne peut!
pas assez bien sentir dans le profil joint à ce Mémoire et à la feuille d'explication
qui en fait partie.
C ’est enfin par ce profil et ces observations que l’on pourra connoître parla'
suite des siècles les changemens que le Nil doit éprouver dans l'emplacement!
et 1 exhaussement de son lit, dans les termes comparés de son étiage et de ses
crues annuelles, et dans l’exhaussement du sol de sa vallée, aux latitudes des
pyramides et de la capitale moderne de l’Égypte.
(1) Voyez >« ordonnées des stations n.” 9 5 4 e t 9 5 5 , an tableau ci-dessus, et la note relative à la profondes
du puits de la grande pyramide.
NOTICE
SUR
L A V I L L E D E R O S E T T E ,
Com prenant la D e s c r ip tio n d e la T r a v e r s é e p a r m e r d ’A le x a n d r ie
dans c e tte v ille , e t d u V o y a g e p a r le N i l d e R o s e t t e a u K a ir e ;
P a r M. J O L L O I S ,
I n g é n i e u r e n c h e f d e s P o n t s e t C h a u s s é e s ,
C h e v a l i e r d e l O r d r e r o y a l d e l a L é g i o n p ’ h o n n e u r .
§. l . ' \
Traversée d*Alexandrie à Rosette.
Q u e l q u e s jours après le débarquement des Français à Alexandrie, le général
en chef, ayant passé la revue de l’armée, donna le signal du départ. Une division se
dirigea sur Rosette, et le corps principal s’avança vers Damanhour, pour gagner,
en traversant une partie du désert, les plaines fertiles de la vallée de l’Égypte. T o u t
ce qu’il y avoit de vivres disponibles dans Alexandrie ayoit été enlevé pour l’armée ;
et ceux qui, comme moi, n’ayant pas encore reçu de destination, devoient provisoirement
rester .dans cette ville, eurent, durant les premiers jours, les plus grandes
difficultés à se procurer les choses nécessaires à la vie. Dans cette situation aussi
cruelle qu’embarrassante, je pris, avec plusieurs de mes collègues, la résolution de
passera Rosette, ville située sur les bords du Nil, et que nous croyions avec
raison pourvue de toute sorte de vivres. Après mille difficultés dont il seroit
mutile de faire ici 1 énumération, nous nous embarquâmes sur un très-petit aviso,
mouillé dans le port neuf. Nous sortîmes de la passe près du phare, nous longeâmes
la côte, et nous vînmes mouiller.au milieu de la flotte Française, qui se
trouvoit a 1 ancre dans la rade d'Abouqyr. L e lendemain nous fîmes voile vers 1 embouchure du Nil. Soit que le vent qui soufflpit avec violence inspirât des
inquiétudes, soit que l’on craignît que le hoghâz ( i ) n’offrît pas une profondeur
{■I Le mot éog/td^ en turc signifie gosier. Le boghâz est sont continuellement remués par les vagues de la mer; et
«ngou et très-étroit, ouvert par le courant dans les bancs lorsque les vents de l’ouest et du nord soufflent avec
c sa e formant une barre à l’embouchure du N i l , et quelque violence, les eaux du fleuve sont en. quelque
IÇisont e résultat des dépôts du fleuve lorsqu’il perd sa sorte repoussées vers leur, source, et le courant s’éta-
itesse en arrivant à la mer. Rien n’est plus variable que blit pa r- tou t où elles éprouvent le moins de résis-
passage. Les bancs de sable dans lesquels il est pratiqué tance.