
Gâma’ el-Echrof est une mosquée ruinée qui étoit placée sur une éminence I \ )
en regard du château. Ce collège, un des plus heaux de i’Égypte, bâti p0Ur
rivaliser avec celui de Soultân Hasan, fut fondé par Cha’bân, surnommé Melik
el-Echrcf, mort en y y 8 l^ i^ y 6 ]. On détruisit la plus grande partie de l’édifice
après sa mort, e t , après la démolition , on bâtit sur le même emplacement
l’hôpital de Mouyed-cheykh.
L a célèbre mosquée el-Barqouq fut fondée par un sultan de ce nom, surnommé
Melik el-Zâher (2) : elle date de l’an 788 [ 138 6 ]. C e prince, le premier sultan
Mamlouk Circassien, est le même qui fit construire sur le Jourdain un pont
fameux nommé Gisr el-Megiamy. La mosquée et le collège du sultan Barqouq sont
situés rue Soukkâryeh (3).
Une mosquée non moins remarquable est celle de Moyed, ou Medreçet el-
Moyedyeh, du nom du sultan Abou el-Nasr cheykh ei-Mahmoudy, surnommé
Melik el-Moyed; elle est de l’an 8 1 7 [ 14 14] : la construction dura trois ans. C’est
un carré d’environ 33 mètres [ 10 2 j ! ] de côté ( 4 ) , orné de quatre-vingt-seize !
colonnes, régulièrement placées sur deux rangs et disposées sur les quatre côtés !
de l’édifice.
Il existe au Kaire une autre mosquée du nom de Medreçet el-Echrofyeh, fondée I
par Bourzabay A b ou el-Nasr, surnommé Melik el-Echrqf; comme il a régné seize ans I
et quil est mort en 841 [ i437|,fda date de la fondation est entre 841 et 82JI
[ 14 3 7 et 142 1 ]. Il paroît certain que c’est la mosquée de la rue du même nom, I
el-Echrofyeh (y). Cependant l’auteur Arabe que j’extrais la place dans le quartier I
e l-A ’nbareyn ; or on trouve une mosquée el-A ’nbaryeh non loin de la porte Derb I
el-Mahrouq (6), et une petite du nom de cheykh el-A’nbary (y). L e même prince I
fonda un autre collège dépendant du couvent des derviches dit el-Seryaqousyth. I
J ai déjà parlé de l’extension et des embellissemens apportés à la mosquée el-1
Azhar par le sultan Qâyd-bey Abou el-Nasr ou el-Zaheri el-Mahmoudy, mortl
en 901 [ i 495] : on fui doit aussi plusieurs mosquées du Kaire, en outre deI
beaucoup d’édifices.
Ganbalât, surnommé Melik el-Echrof, qui ne régna que six mois, en 9oy [ 1499], I
fit cependant construire la mosquee de son nom, Medreçet el-Ganbalâtyeh, I
située auprès de Bâb el-Nasr ( 8 ).
La mosquée dite el-A’âdlyeh, du nom de son fondateur, Toumân-bey Seyfel-I
D yn , surnommé Melik e l-A ’âdil, date de l’an 906 [ i y o o j : elle est en dehors deI
la même porte, ainsi que le mausolée de ce prince (9).
Qansouh el-Ghoury Abou el-Nasr, surnommé aussi Melik el-Echrof, le même I
qui périt dans la bataille livrée par lui au sultan Selym en 922 [ îy 16 ] , éleva au!
(3 ) Voyez planche 26, É. M. vol. 1 (n.° 279, H-6). ■
(4 ) Planche 27/ vol I , et planche 26 (M-7 ). I
(5) Voyez planche 26, E. M. vol. I (n.° 194» K-6), 1
et ci-dessus, note (1).
(6) Voyezplanche 26, É. M. vol. I ( n.° 108, M-4). I
(7) Ibid. (n.° 8 0 ,1-4. )
(8) Ibid. (n.° 137, E-4.)
(9) Ibid. (n.° 370, E-5.)
( 1 ) Cette hauteur se voit sur le plan (itoyez n.° 85,
Y-7). Le manuscrit traduit donne à cette hauteur le
nom de Res el-Sont. Une autre mosquée el-Echrofyeh
existe au Kaire ( voy. planche 26, Ê. M. vol. I , n.° 194,
K - 6 j .
(2) Son premier nom étoit Tounbayha : son patron
Tappela du nom de Barqouq (nom qui signifie prune),
à cause de ses grands yeux à fleur de tête.
Kaire, selon notre auteur, le collège de Som el-Gemelloun avec le mausolée qui
est en face/« C ’est sous son règne, dit-il, vers l’an 920 [ .y ,4 ] , qu’une nation
» franque nommee les Portugais trouva le moyen, en contournant l’Afrique et la
» mer Ténébreuse [le canal d eM o s am b iq u e ],^ est derrière les montagnes de la Lune
»'ou sont les sources du N il, d’aborder sur les côtes des Indes: Qansouh el-Ghoury
» envoya contre eux une Hotte de cinquante galères, sdus le commandement de
» 1 émyr Hoçeyn le Kourde. » J’ai cru devoir rapporter ce passage à cause de l’intérêt
qu’il présente soùs le rapport de la géographie. La mosquée' que je viens de
nommer; est le dernier monument religieux dû aux sultans d’Égypte; c’est en 1 y t 7
que périt le vingt-quatrième et dernier sultan Circassien Toumân-bey, neveu
du précédent, et surnommé Melik el-Echrof. On sait qu’après une défense glorieuse
il se rendit au sultan Selym : celui-ci le fit pendre à Bâb el -Zoueyleh.
Devenue province de l’empire Ottoman, i’Ëgypte cessa d’être embellie"par de
grands^ ouvrages de l’architecture Arabe; cependant le gouverneur T u rk SouJeizi-
man-pacha, en 933 [1 y 26], construisit plusieurs beaux édifices; entre autres, à la
citadelle, la mosquée nommée Gâma G en e t(i). L ’auteur cite encore le collège
nommé el-Medreçet el-Meçyhyel, bâti par le gouverneur, appelé Meçyh, qui corn- ji
manda cinq ans sous Mourâd III, depuis l’an 982 [ t y 74 ]. Cette mosquée est
située près la porte de Qarâfeh (2).
En terminant cet aperçu historique des mosquées du Kaire, je ne puis pas
omettre la grande mosquée extérieure, située entre le canal et l’étang de Cheykh-
Qamar, appelée Gâma el-Dâher, la plus grande après Touloun et el-Hakym. Presque
abandonnée à 1 époque de l’arrivée des Français, elle fut convertie en fo rt, et
prit le nom du général Shulkowski, glorieuse victime de l’insurrection du Kaire;
sa longueur est d’environ y 9 mètres [ 18 1 * | ] sur y 6 (3 ). Une autre mosquée
célèbre et également extérieure est celle de Qâyd-bey, dont le règne date de
l’an 871 [ 14 6 6 ] ; son emplacement est au milieu des tombeaux du même nom,
au nord de la citadelle (4). Sous le même Qâyd-bey, 1 emyr Ezbeky bâtit la mosquée
el-Ezbekyeh, qui a donné son nom à la fameuse place du Kaire en 892 [ i486].
On pense à tort que, depuis la conquête des Ottomans, l’architecture Arabe n’a
plus produit de monumens. Indépendamment des tombeaux dont il sera question,
des mosquées ont été bâties par les beys : celle de Mohammed Abou-Dahab, où ce
prince a été embaumé et déposé, auprès de la mosquée des Fleurs, n’a précédé
l’expédition Française que de. vingt-neuf ans.
Outre les mosquées décrites dans le commencement, on trouvera encore figurées
dans les planches la vue de Gâma’ el-Sa’yd , située derrière le palais d’O ’smân-bey
el-Tanbourgy ( y ) ; la vue de Gâma’ el-Mahmoudyeh, sur la place Roumeyleh (6) ;
enfin celle de Gâma’ émyr Khour, ou mosquée Nasryeh, près de la porte de ce
dernier nom (7).
(■) Peut-être Gâma• Geneyd! Voyez n." 170, U-12, (5) Voyez planche2.6, È. M. vol. lin .- iq .P -q ) et
planche 26, E. M. U planche So. -9. 9) . «
- (2) Voyez planche26 E. M. vol. I (n.® 20, X-4 ). (6) g » g g M (n.0 i28j S-5) , et planche'67, h la
(3) Ibtd. (n.® 378, A-6.) gauche du dessin. ’
(4) Ibid. (n.® 4 4 .P - 3-) (7) Planche 26 (n.® 263, S-13) et planche. Se.
E. M . TOM E II, *.* partie. Qqqtj 2