L a rive gauche du Nil au sud et à l’ouest de Gyzeh a été levée, partie par
nous, et partie par M. Burel, officier du génie, à l’échelle d’un mètre pour 4o o oo mètres; la partie au nord de cette ville, à la même échelle, par M . Simone!:
enfin les ruines d’Héliopolis, levées par nous à l’échelle d’un pour 2000, ont
été réduites à l’échelle de la carte ; le plan des mêmes ruines, levé par M. Jomard,
est venu à l’appui du nôtre.
F ."' 2j . ' , V e n t r e d e l a V a c h e .
C ’est dans cette feuille que commence la partie de la basse Egypte connue des
anciens sous le nom de D elta, parce qu’elle a, comme la lettre de l’alphabet Grec
de ce nom, la forme d’un triangle. Deux côtés sont formés par les branches de
Rosette et de Damiette, et le troisième par le littoral compris entre leurs embouchures.
L e sommet formé par la division des branches est connu sous le nom
de Batn el-Baqarah, ou Ventre de la Vache (1). On sait déjà comment ces deux
branches ont été levées et fixées sur la carte. Nous allons rendre Compte des
objets qui s’y rattachent.
L e canal navigable qui prend naissance à deux kilomètres de Kafr Fara’ounyeh,
sur la branche de Damiette, se dirige vers le nord-ouest, passe au sud et près de
Menouf dont il porte le nom : il va se jeter dans la branche de Rosette près de
Nadyr. Les villages qui sont sur ses bords ont été levés par MM. Jollois et du Bois-
Aymé, à l’échelle d’un pour 10000. Les autres canaux et tous les villages de l’intérieur
du Delta qui sont à la distance de plus de 4 kilomètres des branches du N il,
ont été reconnus par M. Lathuille. L a rive droite, qui fait partie de la province
de Qelyoub, a été levée par M. Jomard, comme il a été dit dans la feuille précédente.
Sur la rive gauche, toute la partie que l’on voit depuis Mansouryeh en
allant vers le nord, comprise entre la branche de Rosette et le canal d’el-A’sarah,
a été levée, avec le cours de cette branche, par M. Simonel : mais le canal a été
tracé d’après une reconnoissance dont l’auteur ne nous est pas connu ; cette re-
connoissance ne fait que constater l’existence de ce canal sans beaucoup éclairer
sur les détails et sur les sinuosités de son cours, depuis le pied des pyramides jusqu’au
delà de Ouârdân. Les montagnes qui bordent la rive gauche de ce canal,
ont été figurées par M. Scliouani.
T e l est l’emploi qu’on a fait des matériaux qu’on avoit pour la construction de
cette feuille. Ils laissent, dans le Delta et dans la province de Gyzeh, des lacunes
que l’on n’a pas eu le temps de remplir.
Il ne reste plus à parler que des diverses routes tracées dans le désert. On en
rendra compte dans la feuille suivante.
( i ) Le Delta connu des anciens étoit plus considérable siaque et Canopique le limitoient à l’orient et à l'occident,
que le Delta moderne ; ilprenoit naissance près du Village ( Voyej le Système métrique des Egyptiens, par M. Jo-
de Beçous, à 16 kilomètres au-dessus du Ventre de la mard, A. M. tom. I.'r, page
Vache, où commence le Delta actuel : les branches Pélu-
F.11' 26.', L a c s d e N a t r o u n .
I l est fâcheux que les divers projets de voyage aux lieux voisins de l'Egypte
n’aient pu recevoir leur exécution; on auroit complété la description de la vallée
des lacs de Natroun par M. le général Andréossy, en déterminant la position
géographique d’un des lieux que renferme cette vallée, auquel on auroit
rattaché tous les autres; on n’a eu, pour fixer cette vallée sur la carte, que la
reconnoissance de M. le général Andréossy, l’itinéraire de M. Gratien L e Père,
celui de M. Sonnini, les renseignemens de plusieurs Français qui ont fait le voyage
d’Alexandrie au Kaire pendant l’inondation du lac Maréotis; enfin le Voyage dé
M. W. G. Browne. Ce voyageur donne la latitude de l’extrémité orientale du lac,
la plus à l’ouest, de 30° 30'; il ajoute qu’une seule observation ne suffit pas
pour la déterminer avec précision. L ’aveu du voyageur, et la grande différence
que nous avons trouvée entre cette latitude et les itinéraires dont nous venons
de parler (d’ailleurs assez généralement d’accord entre eux),nous ont déterminés à
fixer la position du couvent des Grecs comme elle est sur la carte, et différant
peu de celle donnée par d’Anville, relativement à Alexandrie. Les communications
que cette ville a eues dans les premiers siècles du christianisme avec le payé
des lacs de Natroun, connu alors sous le nom de Désert de Saint-Macaire, et couvert
de nombreux ermitages, dont on voit encore les ruines, ont fait penser que
d’Anville avoit pu se procurer pour sa carte de l’Egypte des données assez exactes :
quoi qu’il en soit, cette position ne peut être regardée comme certaine (1).
Ayant déterminé, comme ôn vient de le dire, la position du couvent des
Grecs ou d’el-Baramâys, nous avons tracé le plan de la vallée des lacs, que M. le
général Andréossy a bien voulu nous communiquer. Ce général a lié par un triangle
le Qasr, le couvent d’el-Baramâys et celui d’Anbâ-Bichây, en prenant pour base là
distance entre le Qasr et le couvent d’el-Bàramâys, qu’il a fait mesurer e t qui s’est
trouvée de 7232 mètres. L e calcul du triangle a donné 7432 mètres pour la
distance entre le Qasr et le couvent d’Anbâ-Bichây, et 9259 mètres pour celle
de ce dernier couvent à celui d’el-Baramâys.
Il a observé l’angle que fait le méridien magnétique avec le même couvent et le
Qasr ; il s est trouvé de 78° à l’est. L a déclinaison de l’aiguille aimantée observée
a Alexandrie est de 130 6 a l ouest du méridien ; celle qu’on a observée au Kaire
est de i 2° 9 également à 1 ouest. Pour avoir la déclinaison aux lacs de Natroun
qu on n a pas été à portée d observer, on supposera que la variation de l’aiguille
ahnantee entre ces deux villes augmente comme la latitude. D ’après cette supposition,
la déclinaison de la boussole au couvent des Grecs sera de 1 20 23' à l’ouest;
retranchant cette quantité de 78“, on aura pour azimut, ou pour l’angle que la
ligne menée du couvent des Grecs au Qasr fait avec le méridien, 6y° 37’ à l’est.
La vallee des lacs de Natroun fait avec le méridien magnétique un angle de
(1) M. Je la Rochette a publié à Londres, en 1802, que la distance d’Alexandrie au couvent des Grecs est
une carte de la basse Egypte, dans laquelle on verra d’accord avec celle de la carte.
Ê .M . TOM E I I , 2.e partie. , 2