l’endroit où le canal dérivé du Nil au nord de Manfalout vient s’y jeter; ce
dernier n’a été tracé que sur des indications. Mais, depuis ce point de jonction
jusqu’au village de Beny - Choragân, il a été levé par M. Schouani; de ce village
jusqu’à son entrée dans la province de Minyeh, il n’a été tracé que d’après des
renseignemens.
L ’espace compris sur cette feuille entre le Nil, la province de Minyeh et le
canal de Saouâqy, n’a pas été levé. On n’a pu y tracer que la route suivie par
le général Desaix, allant dans la haute Egypte, et les objets qu’il a rencontrés
dans sa marche.
Si le levé de la partie de la province de Syout est incomplet, il n’en est
pas de même de celui de la province de Minyeh, que M. Jomard a porté à sa
perfection. L e canal de Joseph prend naissance dans cette feuille : les ruines
d’une grande ville se trouvent sur la rive droite; le gros bourg de Dalgeh, celui
d’el-Qousyeh, bâti près des ruines de Cusæ, sur la rive gauche.
L a partie de la province de Syout qui porte sur cette feuille, n’a de remarquable
que la ville de Manfalout.
Sur la rive droite, une chaîne de monticules, coupée de distance en distance par
des gorges ou petites vallées, règne sur les bords du fleuve, depuis Meylâouy jusqu’au
village de Damanhour; elle se dirige de là vers l’est, et laisse une plaine large
de cinq kilomètres. A la hauteur de Manfalout, elle s’étend jusqu’à sept; mais
la chaîne qui se porte au sud, après s’être dirigée à l’ouest, fait évanouir cette
plaine en face de la vallée de Syout, où le désert vient de nouveau toucher le
fleuve.
Sur la rive opposée, au contraire, l’étendue des terres susceptibles d’être arrosées
est de 12 à 15 kilomètres. L a chaîne Libyque qui termine cette étendue
est très-basse, et n’offre pas les aspérités de la chaîne Arabique.
O n a rapporté sur cette feuille une partie de la reconnoissance faite dans le
désert, sur la rive droite du N i l , par M. Raffeneau-Delile. Elle se trouvera en
entier sur la carte géographique. Cet important travail fait regretter que toutes les
reconnoissances qu’on avoit projetées dans le désert n’aient pu être exécutées.
F ."' i 4 .c, A n t i n o é , M in y e h .
T out le levé de cette feuille appartient à M. Jomard; on a vu, feuille 12,
comment elle a été assujettie sur la carte. Elle peut donner une idée, par la
richesse de ses détails, de ce qu’auroit été la carte de l’Egypte, si elle eût pu être
ainsi entièrement levée à l’échelle d’un pour 40000.
L e canal de Joseph traverse cette feuille; il coule parallèlement au Nil à une
distance moyenne de 12 kilomètres. La rive gauche de ce canal touche au
désert dans plusieurs endroits.
Parmi de nombreux vestiges d’antiquités, on remarque, sur la rive droite
du Nil, les ruines Romaines d’Antinoé» bâtie par l’empereur Adrien , et sur
la rive gauche, celles d’Hermopolis magna, qui renferment, au milieu d’un vaste
amas de décombres, les, restes d’un temple magnifique; sur cette rive gauche
se trouvent aussi les deux villes modernes de Minyet Ebn Khasim et Meylâouy
e l-A ’rych.
La chaîne de montagnes qui règne sur la rive orientale du fleu ve, et qui
est coupée, par intervalles, de gorges ou,petites vallées, est très - escarpée ; elle
est tellement rapprochée du fleuve, qu’elle laisse peu de terres que le Nil puisse
féconder.
F.llc i y .e, A b o u - G ir g e h .
L a partie de la province de Minyeh que contient cette feuille, a été levée,
comme la précédente, par M. Jomard; il devoit, comme on l’a déjà dit, continuer
son travail au-delà de Samaliout, en levant la province de Beny-Soueyf, si les
événemens n’y eussent apporté obstacle. On ne possède sur cette province,
depuis Beny-Soueyf jusqu’à Samaliout, qu’une reconnoissance faite au pas et à la
boussole par M. Schouani, et qui n’a pu fournir des matériaux aussi précis et aussi
nombreux que ceux que l’on pouvoit attendre du zèle et des talens de cet officier ;
plusieurs canaux qu’il n’avoit pu apercevoir ont été tracés d’après des remarques
dont M. Martin a bien voulu nous faire part.
L e travail de M. Schouani dans cette province, comprise dans la feuille 1 5
et sur les deux suivantes, se rattache aux villages de Samaliout, Beny-Ghâny, Bagar-
Imk, Bayhamoû, &c., levés par M. Jomard, et à la ville de Beny-Soueyf, dont la
position géographique a été déterminée par M. Nouet.
La ville d’Abou-Girgeh près du fleuve, et Banaceh, bâtie sur la rive gauche
du canal de Joseph, dans 1 emplacement des ruines d’Oxyrhynclms, se trouvent
sur cette feuille.
Le canal de Joseph coule dans une direction à peu près parallèle à celle du
Nil, et à une distance qui varie depuis cinq kilomètres jusqu’à seize. La rive gauche
touche le désert en beaucoup d’endroits.
Sur la rive droite du Nil, la chaîne de montagnes, comme dans la feuille précédente,
laisse peu de terrains susceptibles d’être cultivés.
F.llc 16.e, F e c H N.
L es détails dans lesquels on vient d’entrer sur le levé et la construction de la
feuille 1 y , s appliquent entièrement à la feuille 16; elle a été tracée d’après la
reconnoissance de M. Schouani et les remarques de M. Martin.
L a petite ville de Fechn est 1 endroit le plus remarquable de cette province. L e
desert touche a la rive orientale du fleuve; et, quoique la chaîne de montagnes qui
regne le long du fleuve s en ecarte plus que dans les précédentes, le terrain qu’elle
laisse n est qu un desert, ou aujourd hui I eau du Nil ne p eut parvenir.
L e canal de Joseph coule parallèlement au fleuve, mais à une distance plus
considérable que dans la feuille précédente; elle n’est jamais moins de 12 kilométrés,
et va jusqu à 18 dans beaucoup d’endroits.