utile ; il en est Je même de celui Je Granger ( i) . D ’Anville paroît avoir tiré
un grand parti des descriptions de ces trois voyageurs. On observe cependaJ
qu’outre qu’ils laissent beaucoup à desirer sous le rapport de la géographie il
est à regretter qu’ils n’aient pas vu la partie orientale de la chaîne du MoqattaJ
et les vallées qui la coupent depuis la hauteur de Beny-Soueyf jusqu’à celle de
Manfalout.
On a tracé scrupuleusement la reconnoissance faite par M. Raffeneau -DeliU
ingénieur des ponts et chaussées, entre le Nil et la mer Rouge. Si l’on eût pu!
faire également toutes celles qu’on avoit projetées dans les déserts qui envi-
ronnent l’Egypte, on auroit sans doute trouvé les traces de diverses routes »1
conduisoient des rives du Nil à la mer Rouge. M. Bachelu, colonel du génie]
en revenant de Qoceyr à Qené, n’a point suivi la route fréquentée aujourd’hui]
mais, la laissant au sud, il en a pris une beaucoup plus directe, sur laquelle il]
reconnu, à des distances à peu près égales (évaluées à neuf ou dix heures dti
marche), des ruines de bâtimens anciens, qui étoient sans doute des lieux de statioil
pour les caravanes : ces renseignemens n’ont pas été suffisans pour tracer ceitil
route sur la carte topographique; mais on a pu l’indiquer sur celle-ci. On a égale-s
mfent manqué de données sur l’intérieur de ces déserts, qui sont fréquentés par le]
Arabes de la tribu de Beny Ouâsel. Il existe un voyage d e l’Inde en Europe pjl
l’Egypte, fait par M. Irwin en 1 7 7 7 : il débarqua à Qo ce yr, se rendit à Qené|
la navigation du fleuve n’étant point sûre ( les beys étoient en guerre à cetll
époque), il se rendit au Kaire par le désert. La route qu’il suivit, présente beat!
coup d’intérêt ; mais elle n’ofîre pas assez de précision pour trouver place sur if
carte.
L e désert qui s’étend depuis la route ordinaire de Qoceyr à Qené jusqu'au!
frontières de la Nubie, et qui est fréquenté, dans les parties qui avoisinentl’Égyptil
par la tribu des A ’bâldeli, n’a point été parcouru; on sait seulement qu’il y ¡1
une route- qui conduit d’el-Beheyrah ( village sur la rive droite du Nil en fac!
d’Edfoû) à Qoceyr, et qu’elle est assez usitée. Une autre qui paroît l’être beau!
coup moins, et qui étoit très-connue des anciens, est celle qui alloit de CejilM
( aujourd’hui Qeft ) au port de Bérénice ; elle fut établie par Ptolémée PliilJ
delphe. Quoiqu’on n’ait pu obtenir aucun renseignement sur les points dt|
station qui doivent avoir existé, si l’on en juge par les ruines de celle de i l
G ytah, qui etoit la première en partant de Copias, on a Cependant cru devoàl
indiquer toutes ces positions d ’après la carte de l’Egypte ancienne par d’Anvilfel
La montagne de la pierre baram ou basanites a été placée d ’après la descriptiotl
que nous en a donnée M. Rozière, qui l’a visitée très en détail.
L a route de Semnaar a Syètie et à Darâoueh a été tracée d’après la descriptioil
d e Bruce (2). L a carte d e Norden (3) a servi pour établir le cours du Nil au-l
•dessùs de l’île de P-lirke.
(1) Relation d’un voyage fait en Egypte en tyjo, par années iy68 h t77y , par Bruce, tome IV , page M
Te sieur Granger, page 97. . (3) Voyage tT^ypte et deNnbie,pat N m ie n .-om lt Î
(-) Voyage en Nubie et en Abyssinie, pendant ks notes par.M. LangIêi,:tomeÎIT,planches 145 et ift- I
Ces matériaux, les seuls qu’on ait pu se procurer sur les déserts qui environnent
l’Egypte, laissent encore beaucoup de lacunes importantes, notamment
la grande Oasis ; M. le général Donzelot étoit au moment d’aller la visiter,
lorsqu’on apprit le débarquement des Anglais àA b ou q y r .en mars 1801.
§. III.
M er Rouge.
D e l’examen de plusieurs cartes de cette mer, nommée par les Orientaux ï
Bahr Qolioum, il résulte que deux d’entre elles sont beaucoup plus satisfaisantes
que les autres : m celle de M. l’amiral Rosili, publiée en 179 6; 2.0 celle de L a
Rochette, publiée à Londres en 178 y. La première a été employée pour tracer
toute la côte occidentale depuis la vallée de l’Égarement près de Soueys, jusqu’au
port de l’Abyssinie, situé sous le tropique du cancer ; on s’est servi toutefois de
la position de Qoceyr, déterminée par Bruce. Cette position a également servi
pour fixer la reconnoissance'de Qené à .c e port de la mer Rouge, étant aussi
plus d’accord avec elle.
La rive orientale, depuis les fontaines ou sources de Moïse près de Soueys,
jusqu au ras ou cap Mohammed, a été tracée d’après la même carte et d’après
celle de La Rochette. Malgré la confiance que méritent ces deux cartes, on a cru
devoir se servir des latitudes données par Niebuhr pour les positions de T o r , de
râs Mohammed, attendu que, ce voyageur ayant été à même d’observer à terre,
ses opérations sont présumées plus exactes.
T ou te la côte orientale de la mer Rouge tracée sur cette carte, ainsi que les îles
qui l’avoisinent, ont été prises sur la carte précitée de M. l’amiral Rosili, de même
que le golfe connu sous le nom de Bahr el-A qabah. Cette carte peut laisser à
desirer sur la forme et la position du golfe vers le nord ; mais on n’avoit pas de
matériaux plus exacts : les itinéraires du Kaire à la Mecque, dont on parlera au
paragraphe suivant, justifient notre opinion à cet égard.
§. IV .
A ra bie.
L e s géographes divisent ordinairement cette contrée en trois parties : l’Arabie
Heureuse J Arabie Pétrée et l’Arabie Déserte. La carte renferme la plus grande
partie d e l'Arabie Pétrée et -une foible partie de l’Arabie Déserte. Il existe peu
d itinéraires de ces deux pays, qui sont fréquentés seulement par quelques tribus
■d Arabes et par les caravanes qui font le pèlerinage d e la Mecque.
Si 1 on en excepte le mont Sinaï, ces arides contrées, dénuées de toute ressource,
ont cte tres-peu visitées ; cependant elles mériteroient d’être parcourues soigneusement.
On a quelques ¡renseignemens sur la partie nord de l’Arabie Pétrée, con-’