m . M. Olivier renferme, sans fondement, l’étendue de la ville de Necro r
dans celle d Alexandrie, quand il avance que le canal qui existoit, et don/5 I
retrouve les restes au centre de la rade, doit avoir été celui qui, du lac M a r te l
se rendoit dans le Kibôtos, situé dans l’Ennostus ( i ) . C e savant me permettra J I
faire observer qu’une roche qui découvre à une distance de 100 à 120 mètres/I
débouché de cet ancien canal dans la rade, et qui forme une espèce de port ”I
les hommes auraient voulu défendre par un môle en mer, si ces roches ne sonl
pas naturelles, ne suffit pas pour appuyer cette opinion, qui donnerait en effe I
à la ville d’Alexandrie proprement dite une étendue infiniment trop gran(je
quand l’existence des catacombes de toute cette côte place incontestableoeJ
dans cette partie son ancienne Necropolis, c’est-à-dire, le lieu des sépultures*!
ses habitans.
Je terminerai ici les recherches que j’ai faites et exposées dans cette section I
parce qu’elles me semblent avoir suffisamment démontré la difficulté de conciliai
les rapports des anciens sur la véritable étendue de l’enceinte de cette ancienne!
ville.
RÉSUMÉ.
I 12. J ’ai démontré successivement dans le cours de ce Mémoire,
II Que la ville moderne d’A lexandrie, dont nous avons donné la description!
est bâtie sur un banc de sable qui, ayant achevé de rattacher l’ancien continent!
à lile Pharos, doit sa formation aux progrès continus des atterrissemèns sur les!
côtes de 1 Egypte, et sur-tout, en ce point, à cette ancienne chaussée qui,ayant|
été construite à l’effet de communiquer du continent à cette île, avoit prissi|
dénomination de sa longueur de sept stades ;
2. Que le sol de 1 ancienne ville, dont Strabon nous a transmis la description,!
ne présente plus aujourd’hui que des monticules de décombres et quelques reste!
informes des monumens qui firent sa richesse et sa splendeur sous l’empire de!
Ptolémées et sous celui des Romains ;
3. Que 1 enceinte actuelle, dite des Arabes, ne forme qu’une partie de celle!
que cette ville avoit sous les Ptolémées et les Romains, mais que l’on nepouvoitl
en assigner avec précision les anciennes limites, parce que les auteurs qui nous!
en ont transmis des descriptions, n on t donné que des indications vagues suI
la valeur de différentes espèces de mesures qu i, sous une même dénomination,!
avoient néanmoins d’une contrée à l’autre des dimensions différentes, à peu près!
comme les milles et les lieues varient chez les divers peuples modernes de l’EuropeJ
1 1 3- Q uanc! tous les voyageurs modernes déplorent dans leurs écrits le sonl
de. cette cite superbe dont les ruines seront bientôt entièrement effacées de son!
so i, comme le sont depuis tant de siècles celles de la T ro ie des Grecs, de Babylone, |
de Thèbes et de Memphis, de Palmyre, de T y r et de Carthage, de Rome, cette j
m , ’!V,er' do“ ' " r en “ «M in e et membre de C e savant a consacré, dans son troisième volarne, i t
nstitut de France a fait çaroitre, en 1794, son Voyage description détaillée de la ville d’Alexandrie, un chapitre
plr‘ 0thoman. l’Egypte et la Perte, 3 vol. in-8.» que l'on consultera toujours avec intérêt.
antique dominatrice du monde, de la ville sainte des Juifs, et de tant d’autres qui
ont disparu de la surface de la terre, je répéterai, avec cet écrivain distingué qui
semble avoir voulu ranimer les cendres de tant de villes entièrement anéanties
dans son intéressant ouvrage des Ruines, ou Méditations sur les révolutions des empires,
ce passage qui fait l’épigraphe de ce Mémoire : « Les palais des rois spnt devenus
„ je repaire des bêtes fauves; les reptiles immondes habitent les sanctuaires des
„ dieux. Ah! comment s’est éclipsée tant de gloire! Comment se sont anéantis tant
Bde travaux! Ainsi donc périssent les ouvrages des hommes ; ainsi s’évanouissent
les empires et les nations. » Mais, quand la position d’Alexandrie peut la rendre
encore sous 1 empire d une nation puissante et éclairée, comme elle le fut sous les
Ptolémées, le centre du commerce de l’A frique et de l’Inde avec l’Europe, je
rappellerai ici les vues que l’auteur du Mémoire sur le canal des deux mers,
M. Le Père, mon frère, dont je fus un des coopérateurs, a exposées dans son
article sur les projets du rétablissement de cette yille. Puissent ces vues, auxquelles
je renvoie le lecteur, etre un jour remplies pour la prospérité des peuples de
l’Égypte et celle du commerce des nations Européennes! '
N. B. L ’auteur de ce Mémoire en parlant, dans le n.” 16 , du climat et de la
température d’Alexandrie, renvoie, ainsi que dans le n.- y o , à son Mémoire surtís
lacs maritimes de l ’Égypte; mais il doit observer que cet écrit n’a été inséré
que par extrait dans la Description de l ’Égypte ( É . M . Mém. tom. I I , p. 460 à
482). Le Mémoire entier, composé de trente-cinq pages d’impression in-folio ,
ipipriine dans le mois de juin 181 y , a été tiré à cent exemplaires, qui ont été
déposés à la bibliothèque du Roi, à celle de l’Institut et dans diverses bibliothèques
publiques, ou distribués a plusieurs sayans. Les personnes qui voudront consulter
le Mémoire complet, le trouveront dans les établissemens ci-dessus désignés.