
La réparation du Meqyâs e„st un ouvrage tel qu’il n’appartient qu’aux grands princes d’en exécuter
un pareil. Vous l’avez rétabli dans le même état où il étoit- du temps du célèbre khalyfe Abbasside
el-Mâmoun ( i J, qui le fit construire (a) lorsqu’il vint dans la ville du Kaire. C e rétablissement est un
titre glorieux pour votre mémoire jusqu’à la fin des siècles.
Que Dieu conserve vos vertus éminentes pour le bien des peuples, et qu’il daigne prolonger vos
jours! Q u ’il rende à jamais stable votre administration, et permette que vous soyez toujours abondant
en vertu et clémence pour les peuples qui vous sont soumis !
Sachez que chacun s’accorde à vous donner de justes éloges, tant en général qu’en particulier.
Que le salut soit sur vous (3) ! - .
Approuvé et scellé (4 ) dans le dyouân, le septième jour du mois de cha’bân (5), l ’an 1215 de
l ’hégire.
Signé Le pauvre (6) A ’b d - A l l a h e l - C h e r q  o u y , président du dyouân, au Kaire (7).
Le pauvre M o h am m e d e l -M o h d y , secrétaire du dyouân (8).
Certifié véritable et conforme à la copie .originale. Signé Dont R a p h a ë l , interprète en chef (0)
du dyouân du Kaire.
» nom de damyâty jjjsL/O à une étoffe de diverses cou-
» leurs, mélangée de lin et de coton, que l’on fabrique à
» Damyât.
» Cette ville fut conquise par le khalyfe O’mar, sur qui
» soient le salut et la bénédiction, qui l’enleva aux peuples
»de Roum « jj [les Grecs], vers l’an 20 de l’hégire
»[640 de l’ère Chrétienne]; mais ces derniers s’eri em-
» parèrent une seconde fois sous le khalyfe el-Motaouakel
»el-A’bbasy, l’an 238 de l’hégire [852 de l’ère Chré-
» tienne ].
» Les sultans d’Egypte en prirent ensuitepossession,
»et la conservèrent jusqu’aux premières guerres des
»Francs, qui s’en rendirent maîtres l’an 613 de l’hégire
» [ 1216 de l’ère Chrétienne]; ils y réduisirent un grand
» nombre de Musulmans en esclavage, et changèrent les
»mosquées en églises: mais ils furent ensuite contraints
» de rendre Damyât au sultan d’Égypte el - Melek
» el-Kamel, qui les attaqua avec les forces réunies de
» tous les autres princes de la famille des Ayoubites.
»Damiette fut ensuite reprise, l’an 647 de l’hégire
» [1249 I’ére Chrétienne], par le Reydefrans ^ykoty
»[le roi de France], à la tête d’une armée de Francs;
»mais une année après, ayant été vaincu et chargé de
» fers, il fut contraint de la rendre aux Musulmans. »
Les tables astronomiques fixent cette ville à 330 30’ de
longitude et à 3 1° 25' de latitude septentrionale.
( 1 ) Voyez ci-dessus, page izj.
(2) Nous avons vu ci-dessus ,page 123, que le khalyfe
el-Mâmoun ne fut pas le fondateur du Meqyâs, puisque
ce monument existoit déjà plus de cent ans avant lui,
mais qu’il y fit seulement de très-grandes réparations, dont
le souvenir l’en a fait regarder communément par le peuple
d’Egypte comme un second fondateur.
(3) Ou el selâm par abréviation, pour la
phrase entière ou el selâm aJley koum .JÇUc joôLJfj,
Cette formule est ordinairement celle qui se place à la fin
des lettres. Souvent aussi on les termine par la formule
suivante : p^LJIj
« Que le salut soit sur vous, et la miséricorde de Dieu! »
(4) Ce mot signifie approuvé, signé, scellé, revêtu
d’une forme authentique.
(5) Le mois de cha’bân ( jL jlì est le huitième mois
de l’année lunaire des Musulmans, et n’a que vingt-neuf
jours; le 7 de ce mois, date de la lettre ci-dessus et delà
suivante, répondoit au 3 nivôse an 9 [ 24 décembre
1800]. Les dates correspondantes étoient, pour le calendrier
Qobte, le i6.e jour du quatrième mois, nommé
kyhak suivant l’orthographe des Arabes, ou plutôt
khoiak 3 COX&K, de l’an 1517 de l’ère des martyrs, et le
I2.c jour de kanoun el-aouel JjVj de l’an 1801, suivant
le calendrier solaire des Orientaux, vulgairement
nommé style Grec ou Syriaque.
(6) Cette expression le pauvre [^jüJl el-faqyr] est la
formule dont les cheykhs font ordinairement précéder
leur signature, et elle ne signifie pas plus que notre
formule de très-humble et très-obéissant serviteur. Souvent
aussi, au lieu de cette expression, ils emploient celle de
tfcJi el-dùy be-koum [celui qui prie pour vous].
(7) Reys elrdyouân be Mesr
(8) Kâtem ser el-dyouân q Ijjo J I j« /lè=>.
(9) Bach tergmân y l i ï j j ' j iL .
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(1) Mot à mot, s’adressant à la personne du citoyen jsÿ Louber, où l’article lo dos Italiens remplace notre
m ï ï f f î - clt°ym- 1ui étoit aIors em- article le; et le u be, notrep, que la langue Arabe
ployeàlarmeedOnent, se trouve écrit parles Arabes n’a pas. ’
^euaman,eresd,fentes: L ^ leW r e ^ n ,c om m e (3) Ce mot dans l’arabe n’a aucune signification qui
la r Ce eitre;et el-sitouyen, commedans puisse.convenir ic i, et ne peut être qu’une erreur du
d '*1? membres du dyouân, imprimée au Kaire, copiste : il faut lire Mcj'oJéi Moldiendeqyn, qui vient
Z l L * ' .T .' COnt,enI’ f ur "»»¡"ation. Le mot de la racine quadrilitère khandena [ faire des
„/, or i lW - 5r rlt-aUSSj P!us corre«ement s^hhoua- fouilles pour fortifier]; ou plutôt encore
simr ,a ’ repon a Peu Pres à notre mot mon- mohendesyn, qu’on écrit ainsi que je fais ^yo^mohen-
ï n , .. _ t., dezyn, et qui signifie géomètres faisant des fouilles et des
l ) Le nom de M. Le Pere est écrit dans l’arabe travaux hydrauliques.