du cheykh el-beled pour être valides : ainsi c'étoit, pour ainsi dire, en lui seul qUe
résidoient toujours la force et l’autorité du gouvernement.
L e droit de perception de l’impôt destiné à la Mecque appartenoit à l’emyr-
hâggy : mais ce droit étoit bien différent de ce qu’il avoit été à d’autres époques;
successivement réduit par les usurpations des autres beys, il montoit à bien peu
de chose.
Ces fonctionnaires avoient le rang de pâchâ à deux queues, ainsi que le gouverneur
de la Charqyeh, et l’aslâm-bâchy, qui est chargé de se rendre au-devant delà j
caravane, lorsqu’elle revient au Kaire, pour fournir aux voyageurs les provisions, j
chameaux, chevaux, mulets, &c. & c ., dont ils peuvent avoir besoin après une route I
si longue. Selym, qui avoit ainsi réglé les principales charges de 1 Etat et leurs di-1
verses attributions, ne vouloit pas qu’on choisît ces grands dignitaires parmi les J
Mamlouks ou les sangâq, ni à plus forte raison parmi les habitans du pays. En]
général, les Osmanlis ont une sorte de mépris pour lëb Arabes; et ceux-ci, quifl
craignent leur dissimulation et leur perfidie, les paient d’une égale aversion. L’éta-1
blissement des vingt-quatre beys ou sangâq remonte aussi jüsqu a 1 epoque de lia
conquête de Selym. Ce prince avoit autorisé les vingt-un principaux a avoir à leuil
suite un corps de musiciens, composé de six tambours, six tambourins, six flûtes,!
deux trompettes et un cymbalier. Ils recevoient par an une espèce de gratification!
qui montoit à mille yrdch de blé. Les trois autres beys n avoient pas droit a la!
musique ni au traitement annuel.
C ’étoit dans le corps des vingt-un que devoient être choisis les gouverneurs des!
provinces de la Charqyeh, de Mansourah, de la Bahyreh, de Menoufyeh, de l’At-i
fyhyeh, de Gyzeh, de Bahnâseh, du Fayoum : le bey de Girgeh gouvernoit tout le!
pays qui s’étendoit depuis Minyeh jusqu’aux frontières du Sa’yd. L e defterdâr oui
chandelier sortoit aussi du corps des beys.
Toutes les dignités -étoient annuelles; l’année révolue, ceux qui en étoientre-1
vêtus passoient à d’autres fonctions, ou bien rentroient dans la classe commune:!
ils pouvoient aussi être confirmés; ce qui arrivoit fréquemment, sur-tout dans les!
dernières'années. Le pâchâ étoit changé aussi souvent qu il plaisoit a la Porte ou au!
conieil des beys. A u reste, les dissensions continuelles qui agitoient l’Egypte, ne!
permettoient guère aux hommes en place de compter sur leur fortune présente :1
les factions, toujours aux prises, se renversoient et régnoient tour à tour. Tel estl
le spectacle que présente le gouvernement des Mamlouks depuis un demi-siecle!
environ.
Les trois derniers beys de la série des vingt-quatre avoient des charges seconl
daires: l’un étoit kykhyeh ou intendant du pâchâ; l’autre, cherkah-bey : ce dernier!
partageoit son emploi avec un collègue, mais ils n’étoient investis d’aucune auto!
rïté. L a dernière place de sangâq étoit aussi occupée par deux beys, qui comman-1
doient, l’un, tout le pays nommé Mokaraii, aux environs de Gyzeh; l’autre, lacon!
trée voisine de Mansourah.
Selym établit aussi sept odqâqly ou corps de milice : le premier étoit celui
en turc nouvelle milice ) ; Ie!
dam
enkichâryeh ou janissaires ( le mot enkichâryeh signifie
¿¿al formoient le second odjaqly; les motfâraqah, le troisième; les tchâouclyel, le
quatrième; les gâmoulyân, le cinquième; les tâfekgyân, le sixième; enfin les tcha-
rabey composoient le dernier. Les quatre premiers corps avoient chacun des ré-
giemens particuliers; les trois autres étoient soumis à une discipline commune.
La garde de la citadelle est partagée entre le pâchâ, le corps des janissaires et
celui des a zab. L e pâchâ occupe deux des quatre portes qui sont dans la forteresse
: l’une conduit à la montagne; l’autre, à la place de Qarâ-meydân; la troisième
se nomme bâb cl-cnkiclâryeh, ou porte des janissaires; et la dernière, bâb el-a za b,
ou porte des a zab. Celle des janissaires doit être gardée par un kykhyeh (mo-
uuàlfll). commandant; il a sous lui six tchâouchyeh, espèces d’aides-de-camp, et
cinquante odo-bâchy. Tous ces officiers ont leur logement près de la porte : ils ont
quatre chefs pris entre eux; ce sont ceux-là qui deviennent tchâouchyeh. Les odo-
lâclty, ou chefs de chambre, ne montent jamais que sur des ânes. L e tchâouych a le
dolama. noir, les bottes rouges, et le qâouq ou turban en velours noir : son dolama
n’est autre chose qu un grand habit de drap noir. Lorsque ce personnage devient
serrâg de l’aghâ, il joint à son qâouq une pièce de mousseline blanche.
Mais ces milices ont bien dégénéré depuis leur institution : aujourd’hui, les
Mamlouks seuls font la loi; ce sont leurs propres soldats qui occupent toutes les
places importantes, ou qui surveillent et dirigent le service des autres corps. Nous
n’avons point parlé du qâdy dans l’énumération des principaux fonctionnaires du
gouvernement, parce que les attributions de ce magistrat sont purement civiles.
Il reçoit sa charge de la Porte, comme le pâchâ, et nomme les petits q â d y de
province, quil choisit toujours parmi les indigènes, et dans le collège ou séminaire
de la grande mosquée., C ’est là qu’on apprend la législation et l’art de faire
une juste application de la loi. Ces qâdy subalternes préfèrent une charge de
cette nature a toutes les autres, parce qu’elle mène plus rapidement à la fortune
et à la considération publique.
Le sultan Selym avoit assigné au pâchâ la citadelle pour résidence, et ce vizir
nen devoir jamais prendre d’autre. C é to it lui qui donnoit l’investiture de toutes
les charges, et recevoit un cadeau de tous ceux qui avoient part aux dignités ( i) .
Mais, depuis que les Mamlouks ont repris leur ancien ascendant, tout a bien
change : le pâchâ n’a plus qu’une ombre d’autorité. Il doit souffrir tous les caprices
des beys: il est, pour ainsi dire, à leur discrétion. Voilà ce qu’étoit l’Egypte lorsque
nos troupes y pénétrèrent.
Nous avons dit que l’emyr-hâggy, ou prince de la caravane, étoit spécialement
charge de conduire les pèlerins à la Mecque, et de protéger leur retour : comme le
epart de la caravane est un événement très-important pour la ville du Kaire et
pour toute 1 Egypte, nous entrerons dans quelques détails sur les cérémonies qui
°nt fieu a cette occasion.
l ClT . kS T “r“ >’™vesmure consiste fleurs jaunes. Pour la pelisse, il es, d'usage qu'elle soi,
lia e, d'une pelisse PoJr'e r' C!P,end“ es d un 1af- S f * da fiches fourrures : on se non,en,e quelquefois
donne que le c a f t a n r t w MC0" da"'K' on ne en orner simplement les bords. Le Grand-Seigneur
«an o uv ert d> V * “ “ ne esPece d e raa" - " e d » "” « ¡ « M i s q u e d e s p e lis ouvert, .dune forte étoffe à fond blanc avec des .s e s d u p lu s grand Pp ri*
É . M . T O M E I I , parue. ' ' O o t f i *