
qu’il étoit bâti sur un fieu élevé, non par fa nature, mais par fa main des hoinmc
C e vaste monument, ajoute-t-il, de forme carrée, étoit soutenu par des arcad-
sur lesquelles on montoit par un escalier de plus de cent degrés. L ’intérieur
orné de colonnes et de portiques, renfermoit diverses salles destinées aux
tères sacrés, ainsi que le s, appartemens des prêtres chargés de leur célébration
C est dans ce temple qu’étort placée la mesure des eaux du Nil, Consacrée à Sérafl
dont elle portoit le nom, et que Constantin fit enlever en 328 pour être re
placée dans l'église d’Alexandrie : on y trouvoit encore la seconde bibliothèque
qui fut enrichie des restes de celle du Musée ( 1 ), incendiée sous Jules-Ccsar m
63. L e Soma, qui, d’après Strabon, tenoit.au quartier des Palais, et qui ren.
fermoit le tombeau d’Alexandre, étoit situé, d’après Tatius, vers le centre delà
ville, où il faisoit partie d’un quartier dont il portoit le nom (3).
64. Dans d’autres quartiers de la ville, on trouvoit différens monumens p j
blics dont les emplacemens ne sont pas aussi bien déterminés; tels étoient le
Stadium, et le Forum, où se rendoit la justice. L e Paninm, situé sur une hauteur!
se terminant en pointe, sembloit être un rocher naturel, quoiqu’il fût l’ouvraJ
des hommes ; on y montoit intérieurement par un escalier tournant sans doute]
à vis Saint-Gilles : du sommet de ce monticule , on découvrait toute la ville.
Enfin on voyoit l'amphithéâtre ou le cirque, ainsi que plusieurs temples ruinés et
rebâtis depuis à Nicopolis.
65. L e canal de communication du lac Marea avec le port d’Eunoste parle
Kihotos traversoit l’extrémité occidentale de la ville ; on l’appeloit le fleuve,
canal de Marea, et, postérieurement, de Schedia. C e canal, dérivé de la brandie]
ta crue du JMil : l'idole fut brûlée, et la mesure, ou le Serapi, l’hégire[642 de J. C .]. Le khalife O'mar écrivit à n J
fut transportée dans la grande église de cette ville alors tenant,qui venoitde s’emparer d’Alexandrie:« Bnïlttt, j
chrétienne, celle deSaint-Atharase, bâtie par. Grégoire » livres s’ils ne renferment que ce qui est écrit dans ie I
l’Arien. L’empereur Julien , voulant rétablir le culte de ( >. Qorân ; ils sont inutiles et dangereux, s’ils continuai
l’ idolâtrie, fit reporter dans l’ancien Serapeum la mesure »autre chose,» L’histoire dit que, d’après cet ordre dent
avec laquelle on déterminoit les degrés de la crue du Nil; d’un barbare, toits les livres de cette bibliothèque f in i
elle y resta jusqu'en 390, époque à laquelle Théophile fit dispersés dans les différens bains de la ville, qu’ilsser-l
entièrement détruire ce temple d’après les ordres de I'em- virent à chauffer pendant six mois. On avoir cousin*Je
pereur Theodose. puis long-temps, à la place du temple, une église qui p j
• Les Egyptiens appelèrent Serapis où plutôt CherapiUs toit le nom de l’empereur Arcadius, et que quelque! mil
monumens consacrés à l’observation annuelle des crues . vains croient,sans fondement, êtreâujourd’hui la mo t,uit
du Nil, cause de la fertilité et de l’abondance, qu’ils divi- • dite des mille Colonnes, cellé où la tradition du pats lit j
irisèrent sous le nom d'Apis: que fin faite la traduction des Septante.
Jabionski dit que ce nom de Serapis étoit composé de L’existence de cette seconde bibliothèque a été cor
deux mots Egyptiens, conservés dans la langue Qobtc, testée mal-à-propos par quelques auteurs nrodernestd'ci J
Savoir: ser, cher ou sur, qui veut dire colonne, et apis, qui été formée des restes de celle du Musée, la plus ancien,
veut dire mesure. Voyez \e Panthéon Ægyplia, trrn, tonie II, et nous avons fait voir que le quartier Beuchion, où étoit I
Paêe * 73* celle-ci, ctoit absolument désert dès le commencement j
Ainsi, antérieurement à la fondation d’Alexandrie, du v.e siècle, et même vers la fin du iv.e
Memphis avoit un Serapeum ou temple consacré à Apis : M. Langlès a donné, dans ses intéressantes notices o- I
il étoit situé sur une éminence que l’on nommoit Synopi traites des auteurs Arabes, les éclaircissement propres à I
t c’est-à-dire, lieu où l’on mesure), et réservé à la sépul- rétablir les faits. Voir son édition du Voyage ie NirlnJ
tore du boeuf Apis. ( Extrait des notes de M. Langlès, (2) On bâtit sur l’emplacement du temple de Sérapisl
Voyage de Norden. tome 111, pag. 236 et 241.) une église qui porta le nom d’Arcadius,sousI’invocint»|
(1) La seconde bibliothèque du Serapeum existoit déjà de S. Jean-Baptiste; la dédicace en fut faite arec punie, j
l,°rS. d* l’ifioendie de celle du Musée sous Juies-César. Elle le 27 mai 395. (Histoire du Bas-Empire, tonte I.", j
«rtoit composée de cinq cent mille volumes, lorsqu’elle fut Iiv. XXIV. )
réduite en cendres par les ordres d’A’mrou, l’an 22 de (3) Achilles Tat. lib. v , init.
Canopique au bourg de Schedia, distant d’Alexandrie, à l’est, de 4 schcenes
[12,096 toises, ou 2 3 5 7 5 ”*,54], apportoit, comme aujourd’hui, à la ville les
eaux douces du fleuve. « Q uand on sort d'Alexandrie, dit Strabon, par la porte
„ de Canope, on a à sa droite un canal qui communique au lac et conduit à la
» ville de Canope; par le lac on navigue vers le fleuve, et l’on se rend à Ca-
» nope et à Schedia : mais avant on passe à Éleusine, lieu situé près d’Alexandrie,
„sur le canal même de Canope. Un peu au-delà d’Éleusine, est, à droite, un
n canal qui conduit à Schedia, éloignée d e .4 schcenes d’Alexandrie ( 1}. s>
Les eaux du fleuve étoient distribuées par des aqueducs souterrains dans les
citernes et les réservoirs creusés sous la ville. Hirtius, que nous avons déjà cité,
dit, en parlant de ces citernes : « Alexandrie est presque entièrement creusée de
» souterrains qui reçoivent les eaux du fleuve; ces eaux lui sont apportées par
» des aqueducs qui les distribuent dans les citernes des maisons des particuliers,
» où elles se reposent, et s’éclaircissent peu à peu. La ville ne boit pas d’autre eau !
» car il n y a point de fontaines naturelles. L e bas-peuple est contraint de faire usage
»de celle qu’il va puiser dans le courant du fleuve ou du canal; mais, comme
,» cette eau est très-bourbeuse, elle cause diverses maladies. » Ausone, en parlant
du grand nombre de citernes destinées à (a conservation des eaux pour la consommation
des habitans de cette ville, appelle Alexandrie, la maison du fleuve.
66. Le nombre des habitans de cette v ille, dit Diodore {2), répondoit à sa
grandeur. Sous le règne d Auguste, on y comptoit plus de 300,000 personnes
libres; ce qui supposoit une population double, peut-être en y comprenant les
esclaves : mais cela nous paraît exagéré. Néanmoins Clitophon dit, en parlant
de cette population, que, « quand il considérait la multitude des habitans, il
v>ne pouvoir s’imaginer qu’il y eût une ville assez grande pour la renfermer,
» comme il ne pouvoit s’imaginer qu’il y eût assez de monde à Alexandrie
» pour remplir son immense étendue. »
67. Alexandrie fut la patrie d’Euclide, d’O rigène, d’Appien, d’H é rodien,
de Philon, &c. C est dans les écoles de la Savante académie de cette ville que
Manethon, Eratosthène qui fut le premier bibliothécaire du musée établi par
Ptolcmée-Evergète, le géographe Ptolémée, et d’autres, vinrent puiser les con-
noissances qu’ils nous ont transmises dans leurs écrits : c’est à Alexandrie enfin
*jUe, ,iS WËÈË *CS ^ rome> ^es Basile, les Grégoire, les Augustin et d autres Pères
de 1 Eglise, composèrent leurs écrits.
68. L île'Phares étoit habitée, comme on l’a dit, long-temps avant Alexandrie,
hes Ptolémées l’avoient fortifiée avant Juies-César, comme on l’apprend dans
la relation de sa guerre à Alexandrie, puisqu’il eut beaucoup de peine à s’en
emparer. Ainsi que la ville, le bourg de Pharos avoit des tours élevées, liées
entre elles par des murs qui le fermoient d’une enceinte assez forte. Il étoit
occupé par des marins qui exerçoient le métier de pirates. Les eaux du fleuve
«oient amenées dans toutes les parties de cette île par un aqueduc construit
1 Wm lc ^lemo,1'e sur ,e canaI des deux mers, section n i , S- I.", É. M. tout. I.” , pag. 124I1 ira.
H U io d o re .d e S ic ile , liv . X V I I. • r s