sur toute la longueur de l’Heptastade. C e t'aqu ed u c , ainsi que les ponts de
J’Heptastade et ce’bourg considérable, furent détruits dans le siège d ’Alexandri
par Jules-César.
69. En sortant d’Alexandrie par la porte de Can op e, on avoit à sa gauc[lE
Je faubourg d’É leusine, qui, séparé dans sa longueur par la grande rue de Canope
Jongeoit le lac et la mer, ayant des rues disposées comme celles d’Alexandrie
C e bourg étoit aussi traversé par un canal-aqueduc qui longeoit la côte et se
rendoit à Canope. Au-delà d’Éleusine étoit un cirque ou hippodrome qui se
terminoit près de Nicopolis.
70, L a ville de Nicopolis, située “sur les bords de la mer, à 30 stades d’A-l
lexandrie, suivant Strabon, et à vingt seulement, suivant l’historien Josèplie, njy
son nom de la victoire qu’Auguste remporta sur Antoine. On y célébrait des jeux 1
tous les cinq ans.
7 1 , Canope, ville célèbre par son temple de Sérapis, par son culte et ses!
•débauches, étoit située à cent vingt stades de distance d’Alexandrie. Le canalI
qui y çonduisoit avoit des hôtelleries qui étoient très-fréquentées par une multitude
d’hommes et de femmes qui se rendoient tous les ans en cette ville
pour y célébrer des fêtes qui tenoient de la licence effrénée des bacchanales.
72. Au-delà de Canope étoit Heraclcum, situé dans l’emplacement du cap
d’Abouqyr, et qui étoit renommé par son ancien temple consacré à Hercule.
73- L a bouche Canopique, qui suivoit immédiatement ce dernier lieu, en
formant alors le point nord de la base occidentale du D e lta , étoit située,
suivant Pline ( t ), à xii m. p. [c’est-à-dire, 9072 toises, ou 17681 ] à l’orient]
¡d’Alexandrie.
. 74- L e faubourg de Necropolis, c’est-à-dire, la ville des Mor ts, parce que ce I
lieu étoit consacré exclusivement à la sépulture des Alexandrins, prenoit des
murs mêmes de l’enceinte, et s etendoit dans le sud-ouest, entre le lac et la mer; I
c é to it un bourg qui renfermoit beaucoup de maisons ornées de jardins, et oui
il y avoit des souterrains que nous nommons catacombes.
, 75 , Enfin, après ce bourg, se trouvoit le château de la Chersonèse, bâti sur I
la pointe d’un cap situé à soixante-dix stades d’Alexandrie. Ce château étoit for- j
tifie et avoit une garnison; c est le même lieu que nous appelons aujourd’hui le I
Marabou, qui ferme au sud-ouest la rade d’Alexandrie.
Après avoir donné toutes les notions que nous avons recueillies sur l’ancienne
Alexandrie, dont les environs étoient couverts de nombreuses et riches habitations I
que les sables couvrent aujourd’hui de toute l’aridité des déserts de la Libye, nous I
allons, passer a la derniere partie de ce Mémoire, celle qui, dérivant des deux |
précédentes, présente une discussion raisonnée des deux états de cette ancienne I
ville. .
( 0 Ab ostio Canopico XII M . pas s u s juxta Mareotidem lacum., . . . (Plin. lib. V, cap. x.)
Examen raisonné de l'É ta t ancien comparé à l ’É ta t moderne de la ville
d ’A lexandrie.
? 6. A p r è s avoir présenté, dans les deux sections précédentes, la situation
¿’Alexandrie a diverses époques de son existence, nous allons indiquer, d’après
ces connoissances qui nous ont guidés dans la composition de la carte topogra-
phique annexée à ce Mémoire, là position des lieux et des monumens les plus
célèbres de cette ancienne ville. Ces recherches nous conduiront à l’examen raisonné
de quelques questions historiques et géographiques propres à éclairer l’opinion
des critiques sur la valeur des mesures linéaires que les anciens écrivains
ont données touchant l’étendue de cette ville.
77. Il manquoit aux savantes recherches de Bonamy et de d’A nville (1) , qui
tous deux ont traité cette question, que nous examinons après ces académiciens
un plan exact d’Alexandrie; il leur manquoit sur-tout la connoissance des lieux’
que nous avons acquise, pour pouvoir en donner avec précision l’état ancien’
D’Anvilie.jdont on connoît toute la sagacité dans ses recherches géographiques,
établit, sans aucun doute, qu’Alexandrie occupoit anciennement un espace beaucoup
plus considérable que celui qui est déterminé par l’enceinte actuelle, qu’il dit
devoir être moderne. C e sentiment, que nous partageons, demande à être développé
et discuté.
■ 78. La variété qui existe, relativement aux dimensions de cette ville, dans les
rapports des anciens écrivains, Diodore, Strabon, Pline, Quinte-Curce et Josèphe,
le nombre et la différence considérables des mesures qui ne sont pas énoncées
avec précision dans leurs écrits, jettent dans une incertitude que la connoissance
même des lieux ne peut dissiper entièrement.
Nous avons vu, dans la section précédente, que les données de ces dimensions
varient ainsi qu’il suit :
INDICATIONS
fournies
DIMENSIONS.
PAR LES ANCIENS AUTEURS. LONGUEUR. LARGEUR. SURFACE. PÉRIMÈTRE.
400.
22$.
100.
75-
80.
Strabon, idem.........................................
Quinte-Curce, idem...........
3 °- ' 7 à 8.
Josèphe, idem........................
Pline, x v M. p. en pas Romains................
200.
120. I
h est assez difficile, sans doute, de découvrir, dans ces diverses indications,
a longueur de la mesure linéaire prise pour unité, puisque ces auteurs n’ont pas
«beilK°i”amy’ de I’acaf imie des inscriptions suite les savantes citations de cet académicien, dont
u; . ’ eItres- a donné sur la ville d’Alexandrie trois quelques-unes sont rapportées dans les notes de ce Mé-
rooire ^ en 17 3 1 » ^ans le recueil des Mé- moire.
lrW eceite académie, tome IX, page 416. On a con- On connoît davantage les Mémoires sur l'Egypte par