
estropiés parmi eux ; Jes remèdes qu’ils emploient sont fort simples j jj ils rétablisse^
les membres fracturés, et se servent pour cela de ligatures et d’un appareil asse I
grossier. Ils parviennent jusqu’à une grande vieillesse, et souffrent rarement des!
infirmités qui nous accablent avec l’âge.
Il est à regretter que les deux prisonniers n’aient pu observer les cérémonies lu. I
nèbres de la tribu, et quelques autres usages aussi curieux. Voilà tout ce qu’ils ont!
pu nous apprendre; nous ajouterons encore quelques particularités sur les Arabes■
en général, pour terminer ce qu’il nous reste à dire de ces peuples.
On a remarqué que les Arabes du désert occidental’, et sur tout ceux des envi-l
rons d’Alexandrie, étoientmieux armés et plus féroces que ceux du désert oriental -1
la raison de cette différence est, à Coup sûr, la facilité qu’ont ces Bédouins de sel
procurer à Alexandrie les armes et les munitions nécessaires. Ils ont aussi de plus|
grands moyens pour faire ces acquisitions, parce que le tribut qu’ils prélèvent suri
les pèlerins nouvellement débarqués en cette ville, est plus fort que celui que les!
autres Arabes reçoivent, attendu'qu’il est le premier à payer. Enfin ce qui con-l
tribue à les rendre plus insolens, c’est que la province de Bahyreh, étant mohJ
productive que les autres, appelle moins l’attention du Gouvernement.
Les Arabes se divisent eux-mêmes en Arabes de tentes et en Arabes de murailles!
ou de maisons, relativement à leur manière de se loger. Cette distinction nousl
semble inutile. Seulement nous ferons observer ici que les Bédouins, même les!
plus belliqueux, ont des paysans, des vassaux et des esclaves qui habitent de misé-!
rables villages, et cultivent aux environs quelques morceaux de terres labourables.!
L e reste de la tribu habite sous des tentes, parce que ce "mode convient mieux i l
ses habitudes guerrières, qu’il facilite aussi ses excursions, et lui permet de changer!
librement de place pour trouver les pâturages nécessaires à la subsistance de ses!
troupeaux.
Les Morabbatyn forment en Égypte une autre classe d’Arabes indépendans : ils!
vivent des produits de la culture de quelques terres abandonnées, et du commerce!
des bestiaux. A u temps de la récolte, ils aident les paysans dans leurs travaux,|
moyennant une récompense. Comme ils font aussi le transport des marchandises,!
ils louent des chameaux aux cultivateurs et aux entrepreneurs de caravane, et rap!
portent dans les villes différens produits de l’intérieur. O n les nomme Arabtspt-w
cifiqucs; et certes, ils méritent cette qualification : rien de plus simple, de plus!
innocent et de plus pastoral que leur manière de vivre.
Les provinces de Charqyeh et de Qelyoub sont aussi peuplées en grande partie«
par des tribus de Bédouins : les unes sont nomades, les autres à peu près séden-B
taires. Leurs moeurs ne diffèrent en rien de celles des autres : ainsi nous nousB
dispenserons d’entrer dans des détails superflus. Nous avons donné, dans le cba-B
pitre t." , les noms de ces tribus et le dénombrement de leurs forces respectives.!
B a in s p u b lics.
O n compte près de cent établissemens de bains au Kaire. Les habitans, pour
se conformer aux lois religieuses, autant que pour suivre leur propre goût, fréquentent
assidûment les bains, sur-tout en hiver. L ’été permet au bas peuple de
faire ses ablutions dans le fleuve, dont les eaux sont presque tiédes; mais la saison
tempérée le prive de ce moyen économique : alors ceux qui ne sont pas tout-
à-fait sans moyens, se rendent une fois environ chaque semaine aux bains publics,
et sy procurent à peu de frais une jouissance dont les pauvres et les riches sont
également avides.
Les hommes de qualité, ou plutôt ceux qui possèdent une grande fortune
(puisquen Egypte, plus encore que dans les autres contrées, le pouvoir se mesure
sur l’opulence)., ont des bains chez eux; cela ne les empêche cependant pas de se
réunir, quelquefois aux bains publics pour se récréer entre eux. Les grands du pays
y vont également, et dans la même intention : alors ils font prévenir le maître
du bain, et c e lu i-c i n y reçoit plus personne ; on fait venir de la musique, un
bon repas, et l’on se divertit jusqu’au soir. L e maître du bain a toujours lieu d’être
satisfait de la générosité dé ces personnages : ils donnent en sortant autant de pièces
d’or que les Jiommes du commun peuvent donner de parats.
Ceux des Mamlouks qui netoient point encore parvenus aux dignités, alloient
souvent aussi dans les bains publics. L e khâznahdâr ou trésorier lès y conduisoit : ils
s’yfaisoient quelquefois servir des repas abondans/et s’y récréoient entre eux.
Dans chaque bain on trouve une cuve remplie d’eau très-chaude; après s’être fait
laver, on s’y. plonge quelques instans. L a manière de se baigner est bien différente
de celle qui est usitee parmi nous. Des serviteurs reçoivent chacun dans une première
salle assez fraîche, ou 1 on déposé ses vêtemens, pour nouer une simple serviette
autour des reins ; alors on est introduit dans une espèce de corridor plus ou
moins long: on sent peu à peu la chaleur qui devient plus forte en approchant de
laseconde salle; on y arrive enfin, et l’on së trouve, pour ainsi dire, dans un nuage
de vapeurs chaudes et parfumées qui pénètrent tout le corps. O n se couche sur
uo drap étendu, et bientôt un serviteur, dont la main est garnie d’un gant, ou
dune étoffé de laine fine, s approche du baigneur, s’assure que la vapeur a bien
ilate les. pores, et, pour ainsi dire ; communiqué à tous les membres une sorte de
flexibilité t il commence par faire craquer toutes les jointures; et cette opération-
eause à.peine une légère douleur, dont on est bien dédommagé par la souplesse
quelle procure dans toute I habitude du corps. Les Européens qui, n’ayant pas
lusage d un pareil procédé, en redoutent les suites, sont libres de ne point s’y sou-
mettre. Après cela, le serviteur frotte le corps avec son gant, ou avec l’étoffe dont
■lest muni : ce frottement est si vigoureux, qu’on s’imagine d’abord que la peau se
détache; des écailles tombent successivement, et débarrassent la peau de foutes les
saletés dont elle étoit couverte; les pores eux-mêmes se dégagent des moindres