de latitude, sans avoir égard à la courbure des parallèles; on peut y prendre la
latitude d’un lieu quelconque, à quelques secondes près, tandis que, la courbe du
méridien étant insensible, la longitude peut se prendre exactement.
A u bas de chaque feuille on a tracé l’échelle de la carte, en mètres et en
myriamètres; en toises et en lieues de France égales à 3000 pas géométriques
ou 2500 toises.
Les feuilles ainsi disposées, on y a placé les points astronomiques déterminés
dans le tableau ci-dessus, et servant de bases à la carte.
Comme, dans la réunion des matériaux et dans leur emploi, on s’est fait une
loi de l’exactitude la plus scrupuleuse possible, on a ponctué les parties sur la
certitude desquelles il s’est élevé des doutes, mais qu’on s’est vu forcé d’employer,
le temps et les moyens ayant manqué pour en faire la description régulière.
On a indiqué aussi les limites des provinces : ce travail a été fait au moyen des
nomenclatures des villes et villages qu’on s’est procurées dans le pays même.
L ’irrégularité des villages n’a pas permis de les présenter dans tous leurs
détails; mais on leur a conservé à peu près leur forme et leur étendue.
L a ligne de navigation du Nil a été tracée d’après le travail des ingénieurs qui
ont navigué sur ce fleuve et qui en ont levé ou reconnu le cours.
Ils ont déterminé aussi la limite entre les terres cultivées et le désert; elle
n’a pu cependant être toujours tracée avec beaucoup d’exactitude, attendu qu’elle
varie selon les crues du Nil.
L ’étendue des lacs et des étangs subit les mêmes variations : plusieurs n’ont
de l’eau qu’une partie de l’année ; on a eu soin de l’indiquer.
Le s montagnes, collines, buttes, &c., sont exprimées en raison de leur élévation.
O n a pointillé le désert pour mieux représenter les sables. En général, on a
cherché à rendre sensibles, autant que la gravure le permet, tous les objets que
renferme cette carte.
Les champs de bataille, les campemens, les marches de troupes, ont été indiqués
avec les dates suivant le calendrier Grégorien et celui qui étoit alors en usage.
O n trouvera, dans le tableau qui est placé en tête de cette carte, l’explication,
en français et en arabe, des divers signes employés; ils sont conformes à ceux qui
ont été adoptés par le dépôt de la guerre, et publiés dans son Mémorial, n.° y. A u
bas de ce tableau, et de celui de l’alphabet harmonique pour la transcription
de l’arabe en français (inséré aussi dans ce Mémoire), on a placé les échelles
en mesures anciennes et modernes, usitées à diverses époques, et on les a toutes
comparées aux mesures dont on se sert aujourd’hui en France. D ’Anville a servi
de guide pour les mesures anciennes.
Tels sont les détails dans lesquels on a cru devoir entrer sur l’échelle de la
carte de l’Egypte, sur sa projection, et sur les points qui lui servent de bases.
Maintenant on va rendre compte, en détail, des matériaux qui ont été employés
pour sa confection : pour présenter ce travail avec clarté, on suivra la division
que la carte indique naturellement, c’est-à-dire qu’on expliquera les planches
feuilje par feuille et dans l’ordre des numéros, comment elles ont été rédigées et
construites ;
construites ; on ne s’écartera de cette règle que lorsque les élémens employés porteront
sur plusieurs feuilles où se trouvent des positions géographiques servant de
bases a la carte, afin de faire connoître comment ces élémens y ont été rattachés.
L o b je t quon se propose ici consiste à expliquer la construction de la carte,
et non à faire une description du sol, ni une géographie comparée. Ces parties
seront traitées séparément; on se renfermera, en conséquence, dans les bornes
prescrites, en ne parlant de la géographie du pays que lorsqu’il sera indispensable
d’en donner une idée générale pour l’intelligence de diverses localités.
S. II.
A nalyse des M atériaux employés p ou r la Construction de chaque F eu ille.
D es quarante-sept feuilles que contient la carte, quarante-deux appartiennent
à 1 Egypte, et les cinq autres renferment la partie de la Syrie qui a été occupée
par 1 armée d Orient. On va d’abord analyser les feuilles qui concernent l’Égypte ;
ensuite on passera à celles qui regardent la Syrie, et l’on exposera les difficultés
qu on a eues à vaincre pour parvenir à leur construction.
ÉGYPTE.
F ."' t . " , l e s C a t a r a c t e s , S y è n e .
L e s eaux du Nil, après avoir traversé d’affreuses solitudes, parcouru près de sept
cents lieues de pays, et franchi les roches granitiques de la dernière cataracte,
arrivent enfin aux limites de l’Égypte, qui ne seroit qu’un vaste désert sans
ce fleuve bienfaisant.
Dans un cours de treize kilomètres, depuis son entrée en Ëgypte jusqu’au-
dessous de Syène (au bord supérieur de la feuille), on voit des lieux du plus
grand intérêt : l’île de Philæ, qui servitjadis de borne à l’empire Romain dans
cette contrée, et qui frit dépassée par farinée Française; les carrières de granit
exploitées par les Egyptiens; l’île d’Éléphantme, qu’on a surnommée le jardin
du tropique. Les monumens des anciens Égyptiens qui couvrent ces deux
es, sont pour les voyageurs un objet d étonnement et d’admiration. En face
e cette ernière île, sur la rive droite du fleuve, se trouvent la nouvelle ville
de Syene et les ruines de l’ancienne. C ’est entre ces deux îles célèbres, distantes
lu ne de 1 autre de onze kilomètres, et au milieu d’une foule d’autres plus
petites, toutes en granit, qu’est située la dernière cataracte, qui n’a de remarquable
que sa célébrité; car, dans les débordemens du N il, on n’en aperçoit
que de foibles traces.
Cette partie de la carte, depuis le village de Quellet-Toud, au-dessus de l’île de
!US<Iua Eene> a été tracée d’après une carte faite au Kaire par les ingé-
E . M . TOME II, 2.e partie.