ne doit regarder que comme ftg conte le récit des Arabes, qui prétendent
ces catacombes passent par,dessous le bassin du M anotis, et quelles prolongé
leurs galeries souterraines jusqu’à celles des pyramides. Cependant ces galeries son
assez étendues et doivent avoir formé des espèces de labyrinthes.
4y■ En poursuivant sa marche au sud-ouest, on trouve, au-delà de cette der
nière catacombe, les vestiges d’un canal qui, situé à 5850 mètres [30 0 1 'v1]
de la colonne de Septime-Sévère, dut servir à communiquer de la rade au lac
Marcoùs. L a longueur des rives de la mer à celles du lac est de 14 r 6 pas 0J
1133 mètres mesurés. Ce canal est comblé, et n’a pas plus d’un mètre cl’élévationI
moyenne au-dessus des eaux de la mer (1). Pour le rétablir, il suffiroit de quelques I
travaux dont I exécution seroit aussi facile qu’elle seroit avantageuse au commerceI
et à la navigation d’Alexandrie.
48. T ou t le reste de la côte, jusquau Marabou, n’offre plus qu’un désert Lal
chaîne calcaire qui la borde, commence, au-delà des restes du canal dont nousI
venons de parler, a laisser entrevoir les nombreuses carrières qui ont été ancien I
nement exploitées, et dont les pierres ont sans doute été employées à la cons l
truction de la ville d’Alexandrie.
O n cultive, dans les environs dune lagune d’eau salée que l’on trouve avantI
d’arriver au Marabou, des plants de pastèques et de melons d’une excellente qua i
lité ; cette culture suppose que les eaux de cette lagune proviennent de la pluie I
en grande partie, puisqu’elles servent à l’arrosage de ces champs d’une naturel
sablonneuse.
49. L e Marabou est un fortin bâti sur la pointe des récifs à fleur d’eau d’uni
cap qui termine au sud-ouest la rade d Alexandrie. C e fort, dont la distance!
directe au fort Phare est de 1 1,728 mètres [6 0 1 7 ' 2d], ne défend que foiblementl I accès de la grande passe de la rade. C ’est aux environs de ce cap'que l’armée I
Française opéra son débarquement le 13 messidor an 6 [ r . " juillet 1798].
jo . On trouvera, dans mes Mémoires sur la partie occidentale de la BaliyrelJ
et sur le lac Martotis, la description du reste de la côte, qui, jusqu’à la tour des I
Arabes, au sud-ouest, constitue et termine en quelque sorte le sol d’Alexandrie.I
II me reste à parler de la nature ingrate du sol de cette ville.
5 1. L e ?ol d’Alexandrie et de toute la presqu'île du cap d’Abouqyr, à l’est, I
jusqua la tour des Arabes, au sud-ouest, sur une longueur de 6 à 7 myriamètres,I
n est forme que d une roche calcaire blanchâtre, recouverte, en grande partie, de |
dunes de sable mobile.
Quoique ce soi soit dune nature sablonneuse, aride et saline, on y trouve«
cependant, ainsi que sur la côte de toute la presqu’île, au nord-est et au sud-ouest, |
de 1 eau saumatre, plus ou moins potable, en fouillant de quelques pieds seule-1
ment les sables de ces deserts. L armée Anglo-Turque a été réduite à en faire I
usage pendant les six mois qu elle fut obligée d’employer au siège d’Alexandrie. I
Parmi les plantes sauvages qui croissent naturellement sur le sol du désert envi-1
ronnant, on trouve la nitraire, les ficoïdes, et diverses autres espèces de soudes, H
( j ) Voir le profil de nivellement que j’ai fait du sol de ce canal, A. vol. V, fig. 2.
dont les cendres alcalines sont recueillies et portées par le commerce en Europe,
où elles sont employées dans la fabrication des savons ( t ).
J2. Avant que le Marcotis fiât submergé par les eaux de la mer, on voyoit, sur
les bords de ce lac, dont le bassin étoit rempli par les eaux de pluie et par celles
que le fleuve, dans le temps de la crue, verse dans les canaux qui en sont
dérivés, on voyoit, dis-je, sur ses bords, ainsi qu’on le voit sur ceux des autres
lacs de la basse Egypte, un grand nombre d’oiseaux de toute espèce, tels que le
héron blanc, l’ibis, le flammant, le canard sauvage, la sarcelle, le goéland, le
pélican et autres; c’est alors que les Arabes apportent à Alexandrie une grande
quantité de canards et de sarcelles, qu’ils prennent au moyen de filets. Il est une
autre espèce d oiseaux dont on fait une grande consommation dans cette ville è
et dont la chasse ne demande aucune peine : ce sont les cailles, les alouettes, les
beefigues et autres oiseaux de passage, qui, affoiblis par les fatigues du trajet de
mer qu’ils font annuellement vers le mois d’o ctobre, tombent exténués sur les
premières terres de l’Egypte, où ils se laissent prendre à la main. Notre retour en
France eut lieu du 27 au 29 septembre 1801 ; et, pendant que nous nous rendions
des cotes de 1 Egypte a celles de la Natolie, nous pûmes observer les migrations
périodiques des oiseaux voyageurs; ils s’abattoient par bandes sur les mâtures et
les cordages de notre navire, et cependant ils avoient à peine traversé la moitié
de la Méditerranée ; quelques autres se reposoient par instans sur la surface de
la mer, avec la précaution de ne pas trop laisser baigner leurs ailes; car nous
en vîmes quelques-uns qui, parce que leurs ailes avoient été trop mouillées, ne
furent plus en état de se relever, quelques efforts qu’ils fissent pour reprendre leur
essor dans les airs.'
Î 3- Enfin, parmi les quadrupèdes qui s’approchent des environs d’Alexandrie,
dans 1 enceinte de laquelle ils pénètrent souvent, on citera le chacal et la hyène:
ces animaux sauvages font habituellement leurs repaires dans le fond des grottes
et des cavités souterraines; ils n en sortent que de nuit pour aller chercher dans
les tombeaux et les voiries leur proie, qu’ils traînent à d’assez grandes distances
jusque dans leurs retraites. On peut encore citer parmi ces animaux voraces le
chien d Egypte, qui, bien qu’il habite de jour et en paix les villages et les faubourgs
des villes les plus peuplées, y vit libre et sans maître, par tribus ou
familles séparées ( 2 ) : de nuit, il se répand dans les environs des habitations
pour y chercher sa pâture.
(*) On trouve dans les relations de Sonnini et d’Olivier,
dont le voyage en Egypte a précédé de peu d’années
1 expédition Française, des détails intéressans sur ce qui
regarde 1 histoire d’Alexandrie, son commerce, et la
nature des déserts qui environnent cette ville. Voyez le
oyageenEgypte dans l'année ¡778 par Sonnini,tome I.er,
chap. v u , v iii, ix et x , pag. 100 à 156; et le Voyage
ans ^ mPlre Othoman, l’Egypte et la Perse, en 1792 ,
par Olivier, tom. JII, pag. 1 à 78.
(2) Les chiens ne sont pas en Égypte, comme dans
oui: autre pays, des animaux domestiques; on remarque
qu s y vivent au milieu des villes et des villages, libres
et sans maître, mais en familles distinctes, qui adoptent
exclusivement tel ou tel quartier, et qui poursuivent et
maltraitent les individus des autres tribus qui veulent
pénétrer dans leur domaine. On sait qu’il existe en
Egypte des fondations pieuses pour, fournir à la nourriture
des chiens et des oiseaux. Ces derniers, d’espèce
granivore, trouvent journellement du grain dans des
vases en forme de petites nacelles, que l’on place au
sommet des flèches de quelques minarets des mosquées.
Cet usage tient à un reste du respect sacré que les anciens
Egyptiens avoient pour les animaux.
Je rappellerai ici que, dans les premiers temps de notre