La quatrième étoit en blanc : elle étoit destinée à mettre les mêmes noms,
corrigés et traduits par une personne très-versée dans la langue Arabe ;
L a cinquième, à inscrire le nombre des habitans et des familles, par ville,
village et hameau ;
Dans la sixième, on mentionnoit leur état et leur occupation journalière ;
Dans là septième, la culture du pays;
Dans la huitième, les espèces d’arbres qu’il produit;
Dans la neuvième, son commerce et son industrie ;
Et la dixième contenoit des observations et des remarques particulières à chaque
ville ou village.
C e tableau étoit suivi d’un cahier supplémentaire destiné à décrire tous les
objets remarquables qui ne pouvoient trouver place dans le tableau.
L a troisième partie enfin indiquoit les observations générales à faire sur les lieux :
1. Sur les communications par terre entre les villes, les pays habités et le
désert ; sur celles par eau, par le Nil, les canaux et les lacs;
2. Sur les dimensions des canaux dans les hautes et basses eaux, les époques
où ils sont à sec : déterminer s’ils sont navigables, si les berges en sont élevées, &c.;
3.° Sur lés terres : on désïgnoit celles qui pouvoient être inondées, celles qui
etoient envahies par le désert, et quelles en étoient les causes ; 4- Sur la i r : on devoit indiquer ce qui pouvoit le rendre mauvais; si cela
provenoit de la stagnation des eaux ou d’autres circonstances ; les vents qui
régnoient le plus ordinairement, l’influence qu’ils pouvoient avoir sur l’homme,
les animaux et les plantes ;
j.° Sur les eaux : si les habitans buvoient toujours de l’eau du Nil ; la manière
dont ils s en approvisionnoient dans les basses eaux, ou lorsqu’ils étoient éloignés
du fleuve ;
6.° Sur les animaux domestiques : leurs espèces et leurs qualités; le parti qu’on
en tiroit : sur les animaux sauvages et les reptiles, s’ils étoient nuisibles et dangereux;
les poissons qu’on pêchoit dans le fleuve, les lacs et canaux;
7.° Sur les arbres en général : le parti qu’on en tiroit ; les arbrisseaux, les plantes
annuelles, leurs noms et propriétés, la manière dont on les cultivoit, le temps
des semences ou plantations, celui des récoltes.
8.° Les observations devoient porter aussi sur les pierres en général,- en indiquant
les carrières et prenant des échantillons de celles qui pouvoient offrir de
l’intérêt, ainsi que des terres propres aux ouvrages d’art.
On devoit faire des plans particuliers des monumens et ruines que la Commission
des sciences et arts n’avoit pas vu s, et les décrire dans le plus grand
détail.
Il falloit aussi parler de la population, faire connoître pourquoi un pays étoit
plus peuplé qu’un autre, désigner les tribus Arabes, leur nombre, les lieux où
elles campoient de préférence, le temps pendant lequel elles restoient campées, la
quantité de chevaux et de chameaux qu’elles possédoient.
On indiquoit à quel degré l’agriculture étoit portée, ce qu’il convenoit de
faire pour la rendre plus florissante ; quelles étoient les principales productions
du pays.
On faisoit connoître le genre d’industrie des habitans, les arts et métiers qu’ils
exerçoient, et ce qu’il convenoit de faire pour les perfectionner.
Relativement au commerce, on devoit dire s il se faisoit par échange ou autrement,
s’il étoit Je produit de l’agriculture ou de l’industrie; quelles étoient les
marchandises qui sortoient du pays, et leur quantité en gros, s’il étoit possible;
celles qui y entroient, &c. ; si ce commerce se faisoit par eau ou par terre ; les moyens
d’améliorer les communications.
T e l est le sommaire de 1 instruction qui fut donnée aux ingénieurs ; malheureusement
les circonstances, comme on le verra bientôt, n’ont permis de s’y
conformer en entier que pour une ou deux provinces.
M. le général en ch e f M enou etoit dans 1 intention de continuer ce que son
prédécesseur avoir heureusement commencé ; il vouloit d’abord envoyer recon-
noitre les cotes de la mer Rouge, depuis Qoceyr jusqu’à Soueys ; M. Jomard
devoit particulièrement visiter les déserts voisins d’Alaiastronpolis et se rendre
au monastère de Saint-Antoine ; mais ce voyage traîna en longueur et n’eut
pas lieu.
MM. Coutelle et Rozière partirent, vers le milieu de novembre, pour aller
au mont Sinaï : ce voyage intéressant fut fait en moins de six semaines. Il est
fâcheux que le petit nombre d’ingénieurs disponibles n’ait pas permis d’y en
envoyer un ; en ce moment ils se préparaient pour aller lever les provinces
de ia haute et moyenne Égypte.
L e 19 décembre, M. Jomard partit pour la province de Minyeh'; et MM. Bertre
et Lecesne, pour celle de Syout. L e lendemain, M. Simonel se rendit à Gyzeh •
il devoit porter ses opérations jusqu’au point où M. Legentil avoit terminé
les siennes dans la province de Thèbes.
M. Devilhers, secondé de M. Viard, s’occupoit de lever, à l’échelle d’un mètre
pour 40000 le canal de Chybyn el-Koum, et tout le pays compris entre ce
canal et le desert, depuis le Kaire jusqu’à Belbeys. Il leva les environs de cette
max t0-Ut 16 PayS C1Ui b° rde le désert ¡usflu’à ,a vaJlée d’el-Ouâdy, levée par
MM. les ingénieurs des ponts et chaussées, lors du nivellement de l’isthme de
ooueys.
L e 2 janvier 1 8 0 ., le général Menou invita l’Institut d’Égypte à donner ses
vues pour executer un deuxième voyage aux lacs de Natroun ; on lui remit un
!.apP° rt g CÊ SU!et- L e 11 février’ °n fit un nouveau voyage aux pyramides
M. Martin venoit de lever une partie de la province de Beny-Soueyf et de recon-
noitre au nord le lac du Fayoum ; M. Caristie avoit levé le cours d‘ u canal de
Joseph dans cette province ; M. Raffeneau-Deiile avoit fait la reconnoissance
tres-exacte du desert compris entre l’Egypte et la mer Rouge, à la hauteur de
you et e myeh ; M. le général Donzelot, commandant dans la haute Égypte
préparait les moyens pour faire le voyage de la grande Oasis. Le 2 c février on
nomma trois commissions: l’une, pour aller aux Oasis; l’autre, pour lever le