2 4 6 r n -T : NOTICE
des airs; il est;à quatre'étages ou rangs de balustres. L a môsquée; est; très-vast
mais elle n'offre point dans son plan une forme régulière : des rangées de pet¡te
colonnes à côté de grosses en décorent l’intérieur. T o u t le pavé est recouvertj
nattes. Dans une construction attenante à la mosquée sont des privés, et des pis
cines où les dévots musulmans font leurs ablutions avant la prière. U y a en
outre d’autres bassins destinés aux mêmes usages : l’eau qui les remplit est ass»
malpropre, et ne m’a point paru être souvent renouvelée. Les croisées de y
mosquée sont fermées par de beaux grillages en fer d’un fort bon travail, apporté
de Constantinople.
Lès maisons de Rosette sont presque toutes bâties sur un même type, et es
briques, ainsi que nous l’avons dit : toutes, à de légères différences près, présentent!
la même apparence extérieure. Nous nous sommes appliqués à recueillir les dessiJ
d’une des maisons les plus considérables de la ville et des plus agréablement
situées, ayant une façade sur le Nil. On nous dit qu’elle appartenoit à un bey, y
façade ( 1 ) -de cette maison sur la principale rue de Rosette présente, au rez-de-
chaussée, une grande porte d’entrée et deux autres portes de moindre dimension;
quatre colonnes de hauteurs et de diamètres, inégaux, élevées sur des bases on
socles, forment une espèce de décoration, assez bizarre toutefois : toute la porte (2]
principale, ainsi que la façade, offre un appareil de briques parfaitement régulier.
Des pièces de bois mêlées à cette maçonnerie présentent tantôt leurs faces et tantôt
leurs abouts : quelquefois ces pièces de bois sont ornées de dessins et de sculpture.
Dans la partie inférieure de la porte, qui est à hauteur d’appui, il y a de petites
colonnes en bois cannelées; elles sont insérées dans les angles de la maçonnerie.
L a courbe qui termine la grande porte est ici un arc de cercle; mais il y a des!
portes qui présentent des demi-cercles -et même des espèces d’ogives. La seule
ouverture ou fenêtre qui se trouve au rez-de-chaussée, est fermée par un grillage
en fer (3). L e reste de l’élévation est partagé en trois étages, dont la division est
bien marquée par les solives des planchers, qui montrent leurs abouts à l’extérieur,
où ils forment une espèce de décoration. Ces étages sont en saillie sur le nu delà
face du rez-de-chaussée, de deux ou trois pieds : cette saillie est formée parle
poutres principales qui dépassent la maçonnerie, et dont les bouts sont soutenus'
par des contre-fiches ou consoles; le tout est recouvert par des planches assemblée
jointivement et qui présentent une surface parfaitement lisse.
Les étages supérieurs sont éclairés par un système de grandes croisées fermée
par des grillages en bois à grands carreaux, au-dessus desquelles il existe une ouver-B
ture plus petite, fermée aussi par des grillages, mais à carreaux plus étroits. Quell
ques fenêtres ont des grillages plus éiégans et placés en saillie sur le nu de JaH
façade ; des ouvertures y sont ménagées sur la face pour faire circuler plus d’airH
dans les appartemens. Il en existe aussi sur les côtés pour donner la facilité d’apercevoir
au loin dans la rue, et satisfaire la curiosité des femmes, qui peuvent ainsi
(1 ) .Voyez planche 82, fi g. y, E. JW. vol. /. Rosette sont.fermées par des grilles de fer d’un fort I»s
(?) Voyez même planche .fig. eo. travail, fabriquées à Constantinople. Nous en avons dep
(3) général, les croisées inférieures des maisons de indiqué de pareilles à la grande mosquée de Rosette.
yoir sans être vues. C e s grillages saillanS donnent aussi les moyens d ’y avoir des
yases à rafraîchir l’eau, que io n nomme qoulleh ou iardatqucs dans le pays. C e sont
des vases fabriqués dans fa haute Egypte avec uue espèce d’airgile blanchâtre bien
pétrie : on leur fait subir seulement une demi-cuisson; ce qûi leur conserve une
porosité à laquelle ils doivent la vertu réfrigérante qu’ils possèdent. Les fprmes ( 1,)
de ces vases ne manquent point d ’une certaine élégance. On les remplit d’eau, on
le; expose au courant d’air; l’eau qui transsude à travers les pores, se vaporise et
produit le refroidissement de celle qui reste dans l’intérieur du vase. L ’abaissement
de la température est tou jours de quatre ou cinq degrés.
Un quatrième étage s’élève seulement dans une partie de la maison qui nous
o c c u p e ; il forme une espèce de pavillon qui est de plain pied avec les toits en
terrasse de l’édifice. C ’est sur ces terrasses que les femmes peuvent se promener et
pren dre le frais sans être vues. Elles pourraient l’être toutefois par les crieurs publics,
qui, du haut des minarets, appellent le peuple à la prière; mais on a suffisamment
pourvu à cet inconvénient, de la plus grande gravité dans les moeurs
musulmanes, en ne prenant pour remplir ces emplois que des hommes aveugles.
Lafaçade de la maison, du côté du hjij (2), n’offre qu’un seul étage, et, par
conséquent, une complication moins grande. Trois portes, dont une principale,
donnent entrée au rez-de-chaussée, éclairé par quelques petites fenêtres fermées
par des grillages à larges carreaux. Deux colonnes placées aux angles portent des
pilastres légèrement en saillie sur le nu du mur : à l’un de ces angles est une petite
fabrique contenant des jarres remplies d’eau et un vase pour y puiser; elle offre
ainsi aux passans les moyens de se désaltérer. Les jarres sont constamment entretenues
pleines par la sollicitude du propriétaire de la maison. Dans un pays dont
la température est très-élevée, on sent tout le prix de semblables établissemens :
aussi sont-ils très-multipliés. Il y a des maisons où l’on offre aux passans l’eau d’une
autre manière : on a dans l’intérieur im baquet entretenu constamment plein d’eau,
et placé tout près du mur extérieur de l’habitation ; un siphon plonge par sa plus
longue branche dans ce baquet; la branche la plus courte traverse la muraille, et
se termine par un ajutage auquel les passans viennent appliquer la bouche ; en
aspirant un p eu , ils se désaltèrent tout à leur aise. Dans les maisons des gens
riches ou dans les mosquées, cet ajutage traverse une table de marbre sur laquelle
sont gravées des sentences du Qorân.
Le seul étage qui subsiste dans la façadp qui regarde le Nil, est formé de trois
avant-corps séparés par dçux intervalles. Chacun de ces avant-corps est éclairé
par de grandes fenêtres remplies par des grillages à larges carreaux, et au-dessus
desquelles sont d’autres petites fenêtres également grillées. L e dessus de la maison
est terminé par une terrasse, dont l’aire se compose de mortier très-blanc ; les abouts
des poutres qui la supportent, se montrent à l’extérieur, et forment, ainsi que
nous lavons déjà fait remarquer, une espèce de décoration.
Quant à la face latérale (3) de cette habitation, elle offre des dispositions
(0 Royrç les Vases, Meubles et Instrumens, pl. FF, (2) Voyez la planche 82, fig.3 , E. M. vol. I.
■ M. vol, IIf par M. Redouté. (3) Voyez la planche 82-, fig, ^¡E. JVI, vol, /.
l i l i
: W j i I v';j[|\ WIlM f
• f1ti:L1if1l W in ff
i l «
f »