CINQUIÈME PARTIE.
c h a p i t r e p
Paléographie Koufique.
A f i n qu’on pût tirer des inscriptions Koufiques du Meqyâs une instruction
paleographrque qui, en faisant distinguer ies formes diverses usitées pour l’écriture
Koufique dans les différens siècles pendant lesquels elle a été en usage, mît en
état d assigner facilement la date des inscriptions du même genre dans lesquelles
1 annee de leur gravure ne se trouverait pas exprimée, j ai cru utile d’ajouter ici
trois alphabets, dans chacun desquels j’ai réuni les formes des caractères Koufiques
qui sont particulièrement employées dans les inscriptions que j’ai regardées comme
appartenant à chacune des trois premières époques du Meqyâs (i).
Je ne répéterai point ici ies considérations générales concernant ce genre
d écriture, m ies détails historiques dans lesquels je suis déjà entré en publiant
mon Mémoire sur les inscriptions Koufiques recueillies en Egypte et sur les
différens caractères employés par les Arabes dans leurs monumens (2) : mais, en y
renvoyant ici le lecteur, j’ai cru cependant qu’il étoit indispensable de faire
preceder les alphabets que je vais présenter de quelques observations préliminaires,
qui serviront d’appendice et de supplément nécessaire à ce que j’ai déjà
ait dans ce précédent Mémoire.
§. I .er
Concordance de I A lp h a b et Koufique avec les A lp h a b ets des autres Languis
Orientales.
L ’o r d r e naturel des élémens de l’alphabet Koufique ne diffère point de celui
que suivent les alphabets des Samaritains (3), des Hébreux tant anciens que
modernes (4), des Chaldéens (5) et des Syriens; et cet ordre paraît indubitablement
(0 V°y<C ci-dessus, pour la première époque et les
inscriptionsqui s’y rapportent, pag. rao et 167¡ pour la
seconde époque, pag. ,22 et 171 ; et pour la troisième,
pag. 126 et 180.
(2) Ê- M. tom. I.,r, pag. $25 et stiiv.
(3) Estos caracteres o letras que los Hebreos perdieron
, o dexaron de usar, después de S u cautiverio en
Babilonia, los retuvieron constantemente los de Samaria j
y son los que hoi vemos en las monedas de Simon Maca-
beo, llamadas vulgarmente Samaritanas, por serlo las
letras de que se componen sus inscripciones......................
Voyez, pag. 1 et 2, la dissertation intitulée Del Alfabeto
y Lengua de los Fenices y de sus colonias, qui se
trouve à la fin de la magnifique édition Espagnole de
Saliuste.
(4) L’alphabet dont se servent les Juifs modernes, et
que l’on nomme rabbinique, n’est qu’une altération des
Caracteres Hébreux anciens, dont toutes les formes angulaires
ont été arrondies et tracées avec une sorte de négligence
qui rend cette écriture beaucoup plus difficile*
lire que celle des anciens Hébreux. II y a aussi quelques
différences entre les caractères dont se servent les Juifs |
Allemands et ceux qu’emploient les Juifs Espagnols et
Portugais.
(5) . . . . . . Cliaracteres Chaldaici iidem sunt ac Htbraici
hodierni, qui bus à captivi tate Baby Ionica usi sunt
avoir été le meme pour 1 alphaberdes Phéniciens (i) , sous lequel se rangé aussi
naturellement le caractère Cadméen (2) ou Grec primitif (3), ainsi que pour
l’alphabet des Palmyréniens (4), et j’ajouterai même pour l’alphabet cursif des
anciens Egyptiens, retrouvé dans la célèbre pierre de Rosette (<).
Hebrtei, et quibus Scriptum sacra ad nos transmissa
est... V o y e z ,page i , la Grammaire Hébraïque
intitulée : Praxis lingua? sacroe secundùm litteras spectatæ,
auctore P. Bonaventurâ Giraudeau, Societatis Jesu sacerdote.
Rupellæ, 1757, in-4.0
(1) Jure statuere licet linguam Phoeniciam, antiquis
temporibus, eamdem prorsus fuisse ac Hebroeam, quee in
libris hodie superstitibus exstat; quoi probare co na tus est
Bochartus argumentis aliunde petitis, quibus nunc novam
vjm ac robur addunt monumenta e/us ¿evo nondum co-
ènita V°yez»page 26, le savant opuscule intitulé
: Inscriptionis Phoenicice Oxoniensis nova interpretado,
auctore J. D. Akerblad ; Parisiis, ex typographia
reipublicæ, anno x [1802], in-8.°
Este lenguagc Fenicio era sin controversia alguna un
Soléelo de la lengua Hebrea, mui semejante a ella,y
fácil de entender para los Israelitas que vivían del otro
lado del Jordan; los quales entendían también a los Fenicios,
a los Palestinos o Filisteos, y al resto de los habitadores
de la tierra de Canaan.........
b/i solo el idioma, sino también el alfabeto y letras o
caracteres de los Fenices son en su fondo Hebreos, y se
tomaron de los que usaban generalmente los Israelitas,
antes que se separasen las dieq, tribus de las de duda y
de Benjamín.... ..
Voyez, pag. i et 2, la dissertation citée ci-dessus,
Del Alfabeto y Lengua de tos Fenices y de sus colonias.
■ MConcorspeni vtterumscriptorumopinio est, Granos
à Phtenicibus litteras esse mutuatos, et ante Cadmi asta-
tem (florebat autem Cadmus Agenoris filius, ut puta-
tnr, tempore Josux, annis circiter ante Christum natmn
mile quingentisj nullas apud Gráteos enstitisse litteras,
ipsisque ne notant quidem scribendi ûrtem fuisse. Cadmus
igitur, -cum Pboenicibus sociis ex Plioemce profectus,
m Graciant transmisic, in Bceotia sedes posait, illitt’e-
ratis antea Grascis Phoenicias litteras tradidit nominaque
hlterarum, qux ad nostram usque xtatem, nullo peni
admtsso discrimine, persévérant.............
Id vero narrat antiquissimus scriptorum Herodotus in
erpete ore, capite y 8 : O¡ Jt tbonnuc »'7., oí ave Káfuu
asoupam, ■£, ím „• Ttqtveploi, éW m oimioarú
, ■ntryuftw, inyaytr SlJkmánm te -rie "tolerar, tal
tas i* eoVto Vfi, "Emm, úc ¿mi J W
or est .- Phtenices autem isti qui cum Cadmo adve-
nerant, quorum Gephyrai fuere, multas in Graciam
■serpi,nas introdhxerunt; imi, etìam litteras, qua, anud
nacos, ut mihi videtur, antea non fuerant. Et pri-
aqut eia rtect formam et sonum litterarum, qualem
bah B B 1 mutationc in usu
m m M B m BER % WmÈm
vari,Zìe ■ H B Ü litterarum,
donss • n f ere. Qua de re ibidem Hero-
X. AS*“” “ ! B B i
AS yoCamrnç, apa T; ps-àSaM, ì. „V ¿v%ul,
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lawyeynm <hmiw, i, ri, , tuneslia xtnr.Aq.
Id est 1 Et primo quidem itine exstiterunt quibus omnes
Phcenices utuntur : progresso temporis, uni cum sono
motaverunt et modulnm litterarum. Eà verò tempestate
in plerisque circa iocis eorum accola, Iones erant,
qui, cùrn à Phoenicibus litteras edidicissent, forma paul
carnm quarumdam ad ritnm suum immutata, iis ute-
bantur, et utentes edixerunt, ut æquitas etiam postu-
iabat, cùm Phcenices cas in Graciant imroduxissent,
Phoenicias esse nominandas. Ex hisce porri, dictis col-
ligas, vetcrcs illas lonicas litteras ‘aliquant,an diverses
fuisse à Phoeniciis...........................
Voyez, pag. 115 et 116, Palæographia Græca, si ve
de ortu et progressu litterarum Grxcarum, operâ et studio
D. Bernardi de Montfaucon, saccrdotis et monachi Bene-
dictini t congrégations Sancii Alauri. Parisiis, 1708, in-fol.
(3) When we compare -the ancient Greek with the
Phenican and Samaritain alphabets, no doubt can
remain of their origin,- and it is probable that the use of
letters travelled progressively from Chaldea to Phenicia
and thence, along the coast of the Mediterranean sea, to
Crete and Ionia, whence it might readily have passed over
mo Grem..................................... (Fry’s Pantographia,
pag. 107.)
L’opinion qu’établit le célébré Montfaucon, et qui a
paru extrêmement probable an plus grand nombre des
savans antiquaires, est que l’alphabet donné originairement
à la Grèce par Cadmus, consisto« seulement dans
les seize lettres suivantes,
A B T A E I I C A M N O n p ; T T ,
dont l’ordre et les valeurs tant alphabétiques qée numé-
riques correspondent en grande partie à l’alphabet Phénicien
et à ceux des autres langues orientales.
(4) « Nous connoissons l’alphabet Paimyrénien, et
»nous savons qu’il est composé de vingt-deux élémens,
» ainsi que i’avoit observé S. Épiphane dans son Traité
»contre les hérésies. Le même auteur paraît persuadé
»que la langue de Palmyre ne différait pas du sy-
” r3a<!nc V o y e z ,page20, le Mémoire intitulé-
Reflexions sur l’alphabet et sur la langue dont on se-
servoit autrefois à Palmyre; par M. l’abbé Barthélémy,
de I académie royale des inscriptions et belles-Ietrres,
garde du Cabinet des médailles du Roi. Paris, 17,0-
(5) Cette pierre a été découverte dans la ville même
de Rosette, en messidor an 7, par M. Bouchard, officier
du geme: elleaenviron troispieds[97s millimètres]de
hauteur, sur vingt-sept pouces [732 millimètres] de Iar^
geur, et dix pouces [271 millimètres] d’épaisseurj elle est
divisée en trois inscriptions horizontales.
L inscription supérieure, en grandepartiefracturée, con-
tient quatorze lignes d’hiéroglyphes, dont les figures, de
six lignes de dimension, sont rangées de gauche à droite.
La seconde inscription est la plus entière; elle est coin