M. le générai Andréossy, accompagné de MM. Berthoilet, Fourier, et d’autres
membres de la Commission des sciences ( i ), fit la reconnoissance des lacs de
Natroun.
M. le général Reynier voulut bien s’occuper de la carte de la province de
Charqyeh, dont il avoit le commandement.
M. Cazals, alors ch e f de bataillon du génie, secondé de M. T héviotte, officier
de la même arme, et de M. Potier, fit la reconnoissance du JacBourlos.
M. Say, che f de bataillon du génie, fit celle du Kaire à Soueys, par la route
que suivent habituellement les pèlerins pour aller du Kaire à la Mecque.
M. Malus, capitaine dans le même corps, et M. Févre, ingénieur des ponts
et chaussées, levèrent le cours du canal de Moueys, à l’échelle d’une ligne pour
100 toises.
M. Lancret, après avoir levé, avec MM. Ferrus et M oret, le plan du canal
d’Abou-Meneggeh et de quelques autres canaux qui se dirigent vers Belbeys, à
la même échelle que le précédent, partit pour Rahmânyeh avec M. Chabrol,
pour rétablir la navigation du canal d’Alexandrie et en lever le plan.
M. Burel leva une partie de la province de Gyzeh, comprise entre le N il,
les pyramides de Gyzeh et Saqqârah.
Enfin MM. les ingénieurs des ponts et chaussées, sous la direction de M. L e
Père aîné, partirent du Kaire pour Soueys, le i y janvier 1 79 9 , pour commencer
l’importante opération du nivellement de l’isthme qui sépare les deux mers.
Ici se termine le détail des travaux dont on s’occupa depuis l’insurrection
du Kaire jusqu’à la guerre de Syrie. Les eaux du fleuve baissoient journellement,
et pouvoient permettre de donner plus d’extension aux levés et de suivre les
projets proposés par M. Testevuide; mais l’expédition de Syrie, qui se prépa-
roit depuis environ deux mois, reçut alors son exécution. Les troupes se mirent
en marche, et le quartier général partit du Kaire le 10 février 179 9 , pour aller
les rejoindre à Qatyeh. Pendant cette campagne, qui dura quatre mois et cinq
jours, M. Jomard parcouroit le Fayoum et la province de Beny-Soueyf ; mais
la plupart des ingénieurs-géographes furent forcés de rester au Kaire : ceux qui
se trouvoient détachés près des généraux chargés de maintenir la tranquillité
dans les provinces, partagèrent leurs fatigues et leurs dangers, et ne purent rien
faire d’intéressant pour la géographie ; leurs travaux se bornèrent à quelques
reconnoissances. M. Jacotin fut le seul désigné pour aller en Syrie : il leva, au
pas et à la boussole, les marches et campemens de l’armée depuis le Kaire jusqu’à
Ac re , et tout le pays qu’elle parcourut. Plusieurs officiers de .cette armée
firent des reconnoissances qui ont été très-utiles ; il en sera fait mention lorsqu’on
rendra compte de la construction de la carte de la Syrie.
L ’armée rentra au Kaire le ¡4 juin 1799. Par un arrêté du 28 du même
mois, le général en che f réunit les ingénieurs-géographes de l’armée à l’état-
major général, et M. Jacotin fut nommé ch e f de ces ingénieurs. L e même
arrêté portoit que le chef de l’état-major général feroit dresser une carte du
(1) MM. Redouté, Duchanoy et Regnault.
pays, sur laquelle seraient rapportés toutes les reconnoissances particulières et
tous les figurés; enfin, que les observations astronomiques serviraient à établir le
canevas de cette carte générale.
A cette époque, le nombre des ingénieurs en activité de service étoit réduit
à neuf: MM. Jacotin, Simone!, Schouani, Lathuille, Jomard, Coraboeuf, Bertre,
Dulion et Leçesne. Ces deux derniers étoient restés à Alexandrie pour lever
le plan des environs de cette ville ; ils y avoient couru les plus grands dangers
pendant que la peste y régnoit : ils eurent ordre de se rendre au quartier général.
Malheureusement M. Dulion, élève distingué de l’école polytechnique, et qui
promettoit de rendre des services signalés, se noya dans le N il, entraîné par
un tourbillon.
M. Schouani venoit d’arriver de la haute Égypte. M. Lathuille, après avoir
reconnu la province de Menouf et une partie du Delta, se rendit aussi au
quartier général ; M. Simonel termina le plan du cours du Nil, depuis le vieux
Kaire jusqu’au-dessous de Boulâq; et M. Jomard leva, à l’échelle, d’une ligne
pour 100 toises, la province de Qelyoub ; enfin M. Bertre, qui étoit dans la
province de Gharbyeh, n’ayant pas eu à sa disposition les moyens nécessaires
pour parcourir le pays, quitta cette province pour revenir au Kaire.
L e che f des ingénieurs-géographes s’occupa sans retard d’une carte générale de
la basse Égypte ; il adopta l’échelle de 1 pour 200000, correspondante à celle
d’une ligne pour 231 toises 2 pieds 10 pouces 8 lignes. Après avoir tracé la
projection et placé les points astronomiques, il chercha à y rattacher toutes les
reconnoissances et les figurés qu’on avoit pu recueillir mais la difficulté et
même l’impossibilité de coordonner la plupart de ces élémens, faits à la hâte
et souvent sans instrumens, se fit bientôt sentir : ils avoient pu partiellement
etre utiles au général en chef, et lui procurer des renseignemens importans ;
mais il fin impossible de les réunir sans s’exposer à faire une carte qui aurait
fourmillé d erreurs. Us étoient d’ailleurs très-incomplets, et l’on ne possédoit pas
assez de positions géographiques pour pouvoir les fixer tous.
On abandonna ce travail pour obtenir des levés réguliers qui pussent atteindre
le but principal ; mais, dans ce moment, le débarquement des Turcs à Abouqyr
ne permit pas de donner des escortes pour parcourir l’Égypte. L a bataille d’Abou-
qyr, qui se donna le 2 y juillet 179 9 , faisoit espérer que la plus grande partie
es troupes rentrées au Kaire, après cette victoire mémorable, permettrait de
donner des escortes aux ingénieurs-géographes ; mais ceux-ci ne purent pas toujours
en obtenir. On prit le parti, en attendant, de terminer le dessin des levés et
reconnoissances qu’avoient faits les ingénieurs, et de prendre des copies de ceux
qui avoient été communiqués.
Bientôt on s’occupa de visiter les monumens de la haute Égypte, de les
mesurer et de les décrire. L e général en che f nomma, à cet effet, deux commissions,
oepiposées de la plupart des savans et artistes qui avoient accompagné
armee d Orient : M. Fourier fut mis à la tête de la première, et M. Costaz à
la tete de la seconde. Quelques jours après, le 17 août 1 7 9 9 , le même