jusqu’au boghâz, s’accorde parfaitement avec celui de M. Simone!. Ces plans, à
l’échelle d’un mètre pour 4ooo'o, se superposent dans tous leurs points. On a vu
précédemment l’accord qui règne entre toutes les opérations de cet ingénieur et
les observations astronomiques. Il a levé deux fois la branche depuis le boghâz
jusqu’à Damiette; il a mesuré à la chaîne la distance qui les sépare; il a obtenu à
chaque fois les mêmes résultats; il a tracé l’orient magnétique; et, au moyen de la
déclinaison de la boussole, qui est de i 3" 1 z à Damiette, on est parvenu à indiquer
le méridien de cette ville. Si l’on a pu commettre une erreur par cette méthode
graphique, elle est insensible, et ne peut même être appréciée sur une aussi
petite distance que celle de Damiette au boghâz.
Tels sont les élémens qu’on a eus pour tracer la branche de Damiette depuis
cette ville jusqu’à la Méditerranée, la partie nord du lac et la langue de terre qui
le sépare de la mer. Les points géographiques qu’on avoit pour les fixer sont,
Damiette, el-E’zbeh, la tour du boghâz, celle du boghâfeh, les bouches de Dybeh
et d’Omm-fâreg, et l’île de Tennys. Les quatre premiers de ces points sont extrêmement
rapprochés : en comparant leurs distances respectives et les positions
données par les observations astronomiques avec celles qui sont données par le
plan, on a trouvé de fortes différences ; il falloit altérer les formes et les dimensions
des plans, non-seulement dans la partie entre la branche et le lac, mais
encore sur une grande étendue vers l’est; enfin, pour lier insensiblement les
parties altérées avec les autres, il falloit d’un plan reconnu exact en faire un
mauvais.
C ’est après avoir apprécié toutes ces difficultés qu’on a pris le parti de ne pas
faire usage des points d’e l-E’zbeh, des tours du boghâz et du boghâfeh, et de
tracer la branche de Damiette à la mer, et tout ce qui s’y rattache, comme on
avoit fait au Kaire, c’est-à-dire que la position géographique de cette ville et
celle de la pyramide ont servi pour fixer toute la branche. D e cette manière,
la partie qui va de Damiette à la mer, et toute la partie du lac Menzaleh qui s’y
rattache, ne diffèrent point de celle qu’on auroit eue en employant la déclinaison
de la boussole précitée.
L a branche de Damiette ainsi déterminée, il restoit à fixer, 1." la côte depuis la
tour du boghâfeh jusqu’à la bouche de Tyneh près de Péluse; 2.0 toute la partie
nord-est du lac, avec les îles qu’il renferme; 3.° le plan de la côte mesurée pat
M. le général Andréossy; 4-° celui du lac levé par M. Legentil; 5.0 les positions
géographiques de Dybeh et d’Omm-fàreg ; 6.° enfin la bouche de Tyneh,
qui est à l’extrémité de la ligne de nivellement des deux mers, et dont le
point coté 151 pieds 9 pouces 2 lignes, sur le chemin de l’Egypte en Syrie,
a été rattaché à la position géographique de Sâlehyeh. D e ces opérations, il
est résulté que la distance du point de Tyneh à la tour du boghâfeh se trouve
la même que celle qu’avoit mesurée M. le général Andréossy, et que celle qui
avoit été donnée par les levés de M. Legentil : les points de Dybeh et d’Omm-:
fareg se sont aussi trouvés placés à la latitude que leur donne M. Nouet.
Finalement ces opérations, qui se sont servi réciproquement de vérification,!
ont offert une précision que nous ne pouvions guère espérer. Quant aux longitudes
des points de Dybeh et d'Omm-fâreg, nous n’avons pu en faire usage
sans nous exposer à altérer considérablement la forme et les dimensions des
plans. Il en est de même de la position de l’île de Tennys ; on n’a employé
que sa latitude, qui s’est trouvée parfaitement d’accord avec les plans.
C ’est de cette manière que le plan du lac a été fixé sur la carte. Levé deux
fois, ce plan ne pouvoit être dénaturé, et il n’a subi en effet aucune altération.
Il resté à faire connoître comment la partie qui comprend le Delta a été faite.
On a dit, dans la feuille précédente, que le lac Bourlos, ses environs et
le littoral compris entre les deux boghâz ou embouchures du N il, ont été levés
par M.Simonel, à l’échelle d’un,mètre p ou r4oooo mètres; que le lac et la langue
de terre qui le sépare de la mer ont été rattachés à la branche de Rosette, et
que le cap Bourlos s’est trouvé déterminé de cette manière. Ce point, la position
géographique de Damiette et la tour du boghâz, ont servi de bases pour fixer le
littoral depuis ce cap jusqu’au boghâz de Damiette, et la chaîne de dunes qui
lui est parallèle, de même que l’embouchure du Bahr el-Iktoub et les marais
qui la précèdent.
La partie de ce canal connue sous Je nom d’Aclitoun-Gannnâçah, et comprise
entre Kafr Demillâch et le canal qui se jette dans les marais du lac Bourlos, a été
tracée comme on l’a dit à la fin de l’explication de la planche 35. L e canal
d’Abou-Galyb, les lacs formés par l’inondation du Nil et qui sont à l’ouest de
Damiette, ont été tracés d’après la reconnoissance de M. Càzals : mais la partie
méridionale de cette feuille, comprise entre Je lac Bourlos et la branche de D a miette,
laisse beaucoup à desirer, l’armée n’ayant pas eu occasion de parcourir cette
contrée déserte ; ce n’est que d’après les renseignemens fournis qu’elle a pu être
tracée.
Les sondes du boghâz de Damiette, et celles de toutes les bouches du lac Menzaleh
et de l’intérieur de ce lac, ont été faites par M. le général Andréossy. Celles
de la rade dAbouqyr ont été puisées à la même source; mais celles des lacs
d Abouqyr et d’Edkou ont été procurées par MM. les officiers du génie.
F.l,c 42-% B o u c h e d e D y b e h .
C e t t e feuille, qui n embrasse qu’une très-petite partie du lac Menzaleh et
de la langue de terre qui le sépare de la mer, a été levée par M. Legentil ;
elle a été tracée sur la carte comme la feuille précédente, à laquelle elle fait
suite.
I La feuille 4 2 termine la carte de l’Égypte ; celles qui suivent appartiennent
a la Syrie.