
finant à la Palestine vers la mer Morte. « Il y a au sud-est du lac Asphaltite, dans 33 un espace de trois journées, plus de trente villes ruinées, absolument désert«.
33 Plusieurs d’entre elles ont de grands édifices avec des colonnes, qui ont pj
33 être des temples anciens, ou tout au moins des églises Grecques ( i).33
D u géographe T u rc qui est à la Bibliothèque du Roi, on a extrait plusieurs itinéraires
: celui du Kaire à la Mecque a été comparé à celui qu’a donné Pococke (2), et
à d’autres ; et c’est après avoir discuté ces élémens qu’on a tracé la route de Soueys
à la Mecque, telle qu’elle est sur la carte. Les points communs à cette route et ai
travail de M. l’amiral Rosili ont été autant de repères pour la fixer.
L e promontoire du mont Sinaï, formé par le Bahr Souèys et le Bahr el-j
A ’qabah, dont le littoral étoit déjà déterminé, a été placé d’après la carte de Nie-
buhr. On est redevable de renseignemens précieux à MM. Coutelle et Rozière,
les seuls Français qui aient pu faire le voyage du mont Sinaï, voyage où il y avoil
bien des fatigues et des dangers à braver. M. Rozière a bien voulu donner ses conseils
pour le système des montagnes, et indiquer leur conformation et leur figure,
On a fait usage de l’itinéraire qui se trouve à la fin de l’intéressant mémoire que
M. Coutelle a rédigé sur cette contrée. Enfin le voyage de Richard Pococke 1
fourni aussi quelques détails sur les environs du mont Sinaï.
Les voyageurs qui ont visité cette montagne célèbre et ses couvens sontpei
d’accord sur les descriptions qu’ils en donnent. D ’A n ville , qui a probablement
lu leurs ouvrages, a placé les objets autrement qu’ils ne les indiquent. Après bien
des recherches et des travaux pour concilier ces voyageurs, nous avons adopté
l’opinion de ce célèbre géographe d’autant plus volontiers que les renseignements
qui nous ont été fournis parM. Coutelle, s’y rapportent presque entièrement.
L a route que l’on voit tracée de cette montagne jusqu’à el-Aïlah, a été prise suri
une carte qui nous a été communiquée ; et celle du mont Sinaï à Gaza, sur unel
autre carte dont d’Anville paroît avoir fait usage dans son Egypte moderne. CetteI
route a été rattachée aux puits de Gayân, dont il a été parlé feuille 32.
II existe une autre route qui conduit de Soueys à Gaza, et qui va rejoindre!
la précédente à Maqar; comme elle est fréquentée, on a cru devoir la tracer, quoi-1
qu’on ne connût pas ses points de station.
L e géographe T u rc déjà cité a été également utile pour indiquer les routeil
que fréquentent les pèlerins pour aller de Damas à la Mecque, et l’on a figuréI
le pays tel qu’il est décrit dans cet ouyrage. M. Paultre a bien voulu communiquer!
un itinéraire de ces routes; c’est après les avoir comparées qu’on les a tracées suI
la carte. M. Paultre nous a donné aussi une autre route qui conduit égalemeni •
de Damas à la Mecque ; elle est à l’est de la précédente, et moins fréquentée. I
L a partie de l’Arabie qui confine au lac Asphaltite ou mer Morte, a été priseI
sur la carte de la Palestine par d’Anville.
Nous passons aux portions de la Syrie et de la Palestine qui n’ont pas été vues I
par l’armée.
(1) Voyage en Syrie et en Egypte, par M. de Volney, (2) Voyages de Richard Pococke en Orient, dans l’ÉgypUi
tome II, page 317, édition de 1788. VArabie, & c., tome II, page 308.
§- v.
, S y rie, Palestine.
L a Syrie, nommée par ses habitans actuels Ban- el-Châm, qui signifie pays de la
gauche, étoit connue des anciens sous le nom S Assyrie.
La partie que comprend la carte géographique, et qui se lie à l’Arabie Pétrée
et à la Palestine au sud, s’étend vers le nord un peu au-delà du 34.' degré de latitude;
à l’est, elle dépasse le 35.' degré de longitude comptée du méridien de Paris :
on n’a eu, pour la tracer, que la carte de d’Anville et les matériaux qui suivent.
Les bases qui ont servi à ce travail, sont, la réduction des feuilles 43, 44> 4j , 46 et 4 7 de la carte topographique, et la position géographique de Berout,
dont la latitude est de 33° 50’ 6", et la longitude, de 33° 30'.
C ’est à ces bases que l’on a rattaché la carte de la Phénicie et des environs de
Damas, dressée par d’Anville en 1752 et publiée en 1780; c’est à lui qu’il faut
toujours recourir, lorsqu’on est dans le cas de donner des cartes des pays où les
voyageurs modernes n’auront pu encore pénétrer ni faire d’observations. On ne
peut qu’admirer la sagacité avec laquelle ce savant géographe a pu, du fond de
son cabinet, assigner à chaque lieu sa position respective.
L e Voyage en Syrie et en Egypte par M. de Volney, ouvrage classique dans son
genre, a été également utile pour bien saisir le système des montagnes que l’on n’a
pu voir, et pour connoître comment elles se lient entre elles.
Les diverses tribus d’Arabes dont les noms sont indiqués sur cette carte, dans
la partie de la Syrie et de l’A rabie , ont été placées d’après les renseignemens communiqués
par M. Paultre, à qui nous devons également les divisions de cette
contrée par pâchâliks.
T e l est, en détail, l’emploi de tous les élémens que l’on a pu réunir pour construire
les cartes topographique et géographique de l’Égypte. Il nous reste un mot à
dire sur la carte qui sert à les assembler.