
les plus peuplés sont ceux cju’on appelle Bâb cl-Kharq, el-Moycd, el-Azhnr I
el-Mousky, d-Cha'râouy, Hanajy, Setty Zeyneb, Bâb cL-Gliadr, el-Zoueyleh, el-Souk- I
kâryeli, et-Glioury, el-Echrojÿeli, el-Selâh, el-Afrdng, cl-Ylioud, el-Roum, el-Nasârak I
el-Ezbckych, &c. Plusieurs se distinguent par le mot k/iott; .enfin d’autres, comme I
That el-Rob’ , Beyn el-Soureyn, n’ont pas leur nom précédé par l’indication du I
terme générique. Si l’on jugeoit de la population du Kaire par quelques-uns de ■
ces quartiers, où une foule immense se presse à tout moment dans des rues très- I
étroites, dans lesquelles on a la plus grande peine à se faire jour, on s’en formeroit I
une idée exagérée, et c’est ce qui est arrivé à bien des voyageurs. Ce point sera I
traité ci-après { i ).
Les places les plus basses \birkct\, inondées pendant l'automne, forment autant ■
de lacs qui se couvrent de bateaux, jusqu’à ce qu’ils aient fait place à des champs I
de verdure, et plus tard à des places poudreuses. Les jardins particuliers qui I
sont ail-dedans, près de l’enceinte de la v ille , reçoivent, comme ces places I
l’eau de l’inondation par les coupures faites au canal. En parlant du commerce I
j’aurai occasion de revenir sur les places où se tiennent de grands marchés pcrio-1
diques. Ouasali est un autre nom que l’on donne aux parties de la voie publique I
qui sont élargies. 11 existe encore dans la ville de vastes cours fermées \hoch ] : ce I
sont des emplacemens vagues, sur le derrière de certains groupes de maisons; on 1
n’y passe point; des immondices y sont déposées; on y rassemble les chameaux I
et les animaux malades, et les plus pauvres habitans y demeurent dans des cahutes: I
plusieurs de ces cours servent aussi à l’usage des professions qui travaillent sur les ■
matières animales. Tous ces différens termes génériques, ainsi que les noms Arabes I
qu’on donne aux différentes sortes de monumens et d’édifices, ont été expliqués!
précédemment (2).
Maqryzy distinguoit de son temps trois grandes rues [châra’ ] hors de Bâb el- H
Zoueyleh ; l’une en face de la p oite, les autres à gauche et à droite de la première.!
On doit les reconnoître aujourd’hui, selon moi, dans la grande rue longitudinale H
et dans les grandes rues transversales : 1.“ celle qui, partant de Bâb el-Seydeh, jo in t!
la mosquée de Touloun à celle de Hakim; 2.0 la rue qui part de Bâb el-Zoueyleh, I
et se porte obliquement à la citadelle; 3." celle qui, du même point, Se rend à !
Bâb el-Louq et au pont. Quant à celle qui va le long du canal, depuis les ponts I
el-Sebâa jusqu au-delà de Bâb el-Cha’ryeh, elle est passée sous silence par Maqryzy. I
Les autres grandes rues de la ville, quoique nous en ayons distingué plus h a u t!
huit prinfcipales, sont secondaires, à côté de ces grandes communications (3). Il
suit de là que la porte el-Gedyd étoit à la moitié de la longueur actuelle de la ville I
[voy. pag. 663 - 4) : d’où l’on voit quel accroissement a pris celle-ci du côté du sud. I
( 1 ) rtyéz S- I V . a’tfet, petite ruedébôüchânt daftSMn hârah ounnderbi^M
(2) Voye^ ci-dessus, page 591. hhoukhah, ruelle conduisant d’un hârah à un autre. Les
(3) Je dois renvoyer ici a une savante note deM. de khans, les palais, les boutiques,bordent les grandes rues. |||
Sacy au sujet des noms des rues du Kaire; savoir: châra’, L’auteur ajoute qu’il n’y a point de boutiques dans les
grande rue, voie publique; hhottj harah, derb, ^oqâq, hârah. Cette dernière assertion a besoin d’être modifiée.
rues fermées par des portés et aboutissant dans les châra’-,• ( Relation d’A ’bd el-Latyf, pag. 384 et 428. )
2 . ° P O R T E S .
Le nombre des portes de la ville, ainsi que je l’ai dit, est de soixante-et-onze,
en y comprenant celles dont l’extension de la ville a changé l’objet, et qui en
occupent le centre, comme aujourd’hui, à Paris, l’ancienne barrière des Sergens
es portes Samt-Denis, Samt-Martin, et d’autres localités qu’on pourroh citer. Sous
le rapport de I archrtecture, les plus importantes sont la porte de Secours T Bâb
d-Nasr] et la porte de la Victoire [ Bâb el-Fotouh], toutes deux percées dans la
vieille enceinte bâtie par le vizir Bedr el-Gemâly. Aujourd’hui intérieures elles
semblent flanquer l’ancienne mosquée el-Hakim, la plus grande et la plus anc’ienne
après celle de Teyloun ou T ou loun, et aujourd’hui abandonnée. L a première
porte est d’une construction massive, mais d’un bon style; les deux tours soht
carrées ; les corniches et les moulures sont d’une belle exécution; on y a sculpté
des boucliers et des écus d’un ciseau ferme et pur. Cet antique ouvrage n’a presque
rien de commun pour le caractère avec l’architecture Arabe telle qu’on la conçoit
vulgairement; outre les parties lisses qui reposent l’oeil agréablement, il a un
mérite particulier pour la disposition des masses et pour la proportion des
parties. C e monument prouve que les Arabes ne sont point insensibles au beau;
car l’architecte a su le concevoir et le faire goûter, en composant et élevant un
tel édifice. Je le regarde comme le premier monument du Kaire, sous le rapport
du gout et du style : il a quelque chose qui rappelle les monumens Arabes de
l’Espagne; son époque remonte au calife Fatimite Mostanser b-illah ( i ) , c’est-à-
dire, au xi.° siècle de i’ère vulgaire.
C est à tort qu on a mis au-dessus de cet édifice la porte Bâb el-Fotouh : celle-ci
a ses tours rondes (non pas circulaires, mais elliptiques), trop saillantes même
pour 1 objet de la défense; la sculpture en est moins soignée, et le tout plus
massif (2). Néanmoins la construction de cette porte, comme celle de la première,
1 emporte de beaucoup sur celle des édifices bâtis au Kaire dans les siècles
postérieurs (3), La hauteur de l’une et de l’autre porte, sous la c lef de la voûte,
est inférieure à celle de la porte Saint-Denis à Paris. L ’ouverture même de la porte
en est la moitié; l’élévation totale de ces monumens est d’à peu près 22 mètres
[67 à 68 pieds]. Les inscriptions qui ornent les deux portes, sont en caractères
Koufiques : il en est de même à la porte Bâb el-Zoueyleh.
Maqryzy, qui, dans sa description du Kaire, a consacré un chapitre aux portes
de la ville, indique comme les principales les dix portes suivantes: il existoit au
sud deux portes jointes ensemble, Bâb el-Zoueyleh; au nord, deux portes, Bâb
el-Fotouh et Bâb el-Nasr; à l’est, trois, Bâb Berqyeh, Bâb el-Gedyd, Bâb el-
Mahrouq ; et à l’ouest trois, Bâb el-Qantarah, Bâb Farrag, Bâb-Sa’âdeh, auxquelles
(. ) Voyezplanche+6, É. M. vol.I et maisons principales, les planches So à pour les
s u c r e r / - C°nSUlteZK f “ V,°lume P°Ur '« T^ch,s 60 à suivre la description du Kaire ; savoir : pour les ponts, lap lanches 67 à 7j . 66,p our la ritadelle le.
'7 1 1 1 1 1 à 3S (V Voyez planche 47, É. M. vol. I. Voyez pluHoin
7 ■ J places publiques, les planchesjg àgj,poux la description de la citadelle, S III
f B l I W ^ y l 'n c l . c s u à v , pour les (3) Plusieurs voyageurs ont pris 'ces portes l’une pour
et citernes, les flanches 4g et pour les palais l’autre, et ont. mal interprété leurs notas •
E .M . TOM E II, 2.« partie.
P p p p s