de l ’Egypte. On lés a réduits à l’échelle d ’un pour to o o o o , pour être placés sur la
carte topographique.
Nous avons fait connoître les obstacles qui ont empêché-de couvrir l’Égypte
d’un réseau trigonométrique pour y rapporter les opérations de détail, ainsi que
les moyens qu’on a employés pour y suppléer. C ’est par ces moyens qu’on a levé le
cours du Nil depuis le Kaire jusqu’au Delta, ainsi que les branches de Damiette
et de Rosette jusqu’à la mer. M. Simonel a été chargé de ces deux opérations;
il a levé à l’échelle d’un mètre pour 4 o o o o mètres le cours de ces deux branches,
la naissance des canaux qui en dérivent, les villes, villages, habitations, &c., et
tous les objets placés sur leurs bords; il a déterminé de plus les positions des
villages jusqu’à la distance de y à 6 kilomètres.
L e plan du cours du Nil au boghâz de Rosette a été rattaché à la grande
pyramide nord de Memphis, point d’où l’on est parti pour les distances à. la
méridienne et à la perpendiculaire. On n’avoit que ce point et la position de
Rosette pour fixer ce cours sur la carte. La distance de Rosette à la grande
pyramide, calculée; d’après, les < distances à la méridienne et à la perpendiculaire,
est de 172 J 70 mètres ; la même distance prise sur le plan est de
17 1840 mètres, moindre conséquemment de 730 mètres que celle donnée par
les observations : le rapport de ces deux distances est de 236 à 235. Cette différence
est très-légère, et il a fallu.bien de la précision dans les mesures et dans
les opérations de détail pour parvenir à un résultat aussi satisfaisant sur une distance
aussi considérable. Nous avons eu occasion de remarquer que les distances
mesurées à la chaîne sont toujours plus courtes que celles qui résultent des observations
astronomiques; la raison qu’on peut en donner, est la tension continuelle
de la chaîne et sa dilatation causée par les grandes chaleurs.
Pour fixer sur la carte le plan dont on vient de parler, et qui porte sur les feuilles
24, 2 5 , 29, 36 et 4 o , on a mené une ligne qui joint les positions de la grande
pyramide et de Rosette; sur cette ligne on a déterminé le point d’intersection et
1 angle qu’elle fait avec les côtés des feuilles de la carte sur lesquelles elle porte,
et la différence de 730 mètres, que l’on a trouvée, a été répartie proportionnellement
sur chacune de ces feuilles.
L a branche de Rosette ainsi fixée sur la carte, on s’est occupé-de. celle de
Damiette ; on n’avoit pour cette opération que la position de cette ville déterminée
par M. Nouet; les événemens ne fui ont malheureusement pas permis de
déterminer un plus grand nombre de positions sur ces deux branches.. L a longue
distance de la pyramide à Damiette, déduite d’après les distances à la méridienne
et à la perpendiculaire, est de 169854 mètres, tandis que , d’après le plan, elle
n’est que de 169200 mètres; cette différence devient insensible, étant répartie
sur une aussi grande longueur.
On a placé la branche de Damiette sur la carte comme celle de Rosette et
en faisant usage des mêmes procédés. Elle porte sur les feuilles 24 , 2 5 , 30,
3 J et 4 «.
Les plans des branches du Nil fixés sur la carte, comme on vient de l’exposer,
ont
ont servi de points de repère, auxquels sont venus se rattacher tous les levés et
reconnoissances de l’intérieur du Delta et ceux de la partie orientale et de la partie
occidentale de la basse Egypte, dont on rendra compte successivement. Nous
avons remarqué avec une bien vive satisfaction que toutes les latitudes déterminées,
par le voyageur Niebuhr dans la basse Egypte sont d’accord avec celles qui résultent
de la carte.
Après ces détails, on va faire connoître l’emploi des élémens qui ont servi
pour terminer la feuille n.° 24.
L e canal d’Abou-Meneggeh, celui qui traverse le Kaire, connu sous le nom
de Canal du Kaire ou du Priûce des fidèles, et qui, après avoir arrosé la plaine
renfermant les ruines d’Héliopolis, va se jeter dans le Birket el-Hâggy, rejoint
ensuite le précédent à la hauteur d’el-Menâyr, et se dirige sur Belbeys; tous
les autres canaux qui en sont dérivés, et les villages qu’ils arrosent, ont été levés
à l’échelle d’un mètre pour 40000 mètres par M. Devilliers, accompagné de
M. Viard. Les lieux qui environnent le Kaire, communs à ce levé et au plan de
cette ville, et la position de Belbeys déterminée par M. Nouet, ont servi pour le
fixer sur la carte à la place qu’il doit y occuper.
L e plan de la province du Kaire ou de Qelyoub a été levé à la planchette
et à l’échelle d’un mètre pour 10000 mètres par M. Jomard; le cours du Nil
et la branche de Damiette limitent cette province vers l’ouest; les canaux dont
nous venons de parler, la traversent vers l’est, et l’on a eu une multitude de
points communs pour la placer sur la carte : ce travail n’a présenté aucune difficulté
à cause de l’accord qu’on a trouvé entre les objets que renferme le plan de
M. Jomard et ceux qui étoient déjà placés sur la carte. Cet ingénieur a pu fixer la
position de plusieurs points par des rayons tirés sur la grande pyramide, visible
à dix lieues de distance.
Nous avons levé la route du Kaire à Belbeys au pas et à la boussole. Sur cette
route on aperçoit les pyramides et la tour des Janissaires à une distance de quatre
myriamètres. Ces points nous ont toujours servi pour prendre des directions et
pour lever avec exactitude la limite entre Je désert et les terres qui peuvent être
arrosées par le Nil. Notre travail a été rattaché à celui de M. Devilliers, et au fort
de Birket el-Hâggy, déterminé par M. Jomard.
La partie de la province de Charqyeh qui se trouve sur cette feuille, a été
tracee d après la carte que M. le général Reynicr a dressée de cette province, que
1 on fera connoître en rendant compte de la construction de la feuille 30.
O n a vu, dans la feuille précédente, comment la grande route du Kaire à
la Mecque, connue sous le nom de Derb el-Soltâny, celle qui est au sud, celles
aussi qui se dirigent sur Belbeys, et toutes les montagnes qui sont à leur proximité
ont été levees. C est d après les renseignemens de M. Vidal, qui les a fréquentées
très-souvent, qu on a tracé la route qui traverse le Moqattam et va à Birket el-
Hâggy, et celle qui se dirige du Kaire et d’el-Khanqah sur Râs él-Ouâdy.
Les montagnes à l’est du Kaire , connues sous les noms de Gcbel Gyouchy et
de Gebel el-Ahmar, ont été levées par nous au pas et à la boussole.
É» M . TOME I I ; 2.e partie. j