Si l’on reporte ici la hauteur des eaux d’inondation, observées à ia mêin
époque, dans les deux canaux de Taibyeh et Nezfet-el-Aqta’ , io n aura,
Lignes dés eaux du Nil dans (es canaux d e. J ........... .. .................... 48” ,9 8 i .
I NezIet-el-Aqta’................. 4 7 , 866.
On voit, par la comparaison de ces données, que les eaux du fleuve étoient
trois mois après l’époque du maximum de crue, plus basses de im,29 que celles
dans Je' canal de Taibyeh, et plus basses de zm,4o que celles dans le canal d'eti
Asarah, qui passe au village de Nezlét-el-Aqta’.
Ces différences de niveau entre les eaux des canaux de ces deux villages sont I
dues a quelques accidens du terrain, mais principalement aux barrages qui for I
moient des retenues sous chacune des dix arches des deux ponts de construction I
àrabe, situés à 3000 mètres au nord des pyramides. Elles sont encore dues!
ce que les eaux de ces deux canaux adjacenS à la rive gauche du N il, ne trouvant
pas un aussi grand débouché pour leur écoulement que celles du grand bras duI
fleuve, doivent naturellement se trouver à des niveaux plus ou moins élevés entre!
eux, et cela dans des rapports Variables comme les localités et la situation de leurs!
diverses ramifications dans un sol d’atterrissement et plus ou moins perméable, |
En effet, les canaux latéraux a la branche principale du fleuve n’étant, en Egypte |
que de grandes dérivations destinées à suppléer au défaut des inondations foibles,I
quand la crue annuelle ne permet pas aux eaux de déverser par-dessus les rives, j
qui se trouvent naturellement plus élevées qu’aux extrémités ou lisières de Itj
vallee, il est encore naturel que lés eaux d é 'c e s diverses ramifications, inter j
rompues en divers points, y soient comparativement plus ou moins élevées à une
même époque, sur une même ligne de section transversale de la vallée.
. J ai parle plus haut du canal el-Asarah, qui, partant de la province supérieure|
du Fayoum, passe sous le pont de la digüè de Saqqârah, sous les deux ponts des!
pyramides, et près des villages de Nikleh, d'Abou-Nechâbeh, de Ouardân et autres,
en loiigéant le piéd de la chaîne Libyque ; j’observerai que les eaux de ce canal,!
qui couloient avec une grande abondance dans l’inondation extraordinaire de sep j
ttembre 1800, qui fut de 14 coudees 17 doigts [.7®,89] de crue effective, étoiealj
jilus élevées de deux mètres que celles du grand bras du N il, dont elles ne sonll
séparées au village d’Abou-Nechâbeh que par une digue, par-dessus laquelle les|
eaux déversoient dans le fleuve ( 1 ).
2. O n v o it , par 1 inspection du profil, l’abaissement du sol de la vallée,|
dont la section transversale, au lieu d’être formée, comme cela existe le plus ordi-1
nairement dans toutes les vallées, par deux pentes convergentes vers le cote|
digues d’el-Saqqârah, A’el-Abou-Nemrous, ÿel-Aço\id, I
d el-Qattah et de Aiyt-Salâmeh. Nous en mesurâmes lu H
longueurs partielles, et nous reconnûmes q u e , prenant j
généralement naissance vers la rive gauche du Nil, ieshau- |
teurs de ces digues s’élèvent progressivement de zéro jus* I
qu’à cinq ou six mètres à leurs extrémités , vers le pied deb I
montagne occidentale à laquelle elles se rattachent. Cette I
dernière avoit été rompue en diverses parties par la fore* I
des eaux de l’inondation extraordinaire de cette année. H
(1) Chargés par le général en ch ef Menou de constater
la rupture de la digue de Saqqârah, nous parcourûmes
en bateau, M, de Chabrol et moi, du 13 au
15 septembre 1800, toute la partie de la province de
Gyzeh, depuis le village de Myt-Rahyneh [ l ’ancienne
Memphis] jusqu’a celui de M y t - Salâmeh. Les eaux
etoient abondantes et couloient avec une extrême rapidité
dans tout le cours du canal Asarah. Celles de l’inondation
y étoient successivement soutenues par les cinq
feau qui en occupe la partie centrale, incline au contraire progressivement des
bords du fleuve vers la montagne qui la domine à l’ouest
Je m’abstiendrai de chercher à expliquer ici ,es cette conformation
particulière a ia v a lle e du N i l , ainsi que l’ont fait nos collègues MM. Girard (1) et
Reynier (2), On ne retrouve cependant pas, dans le profil de la vallée du Kaire
aux pyramides, 1a surface convexe quelle offre presque dans toutes les autres
parties du cours du Nil, sur 150 lieues de longueur du sud au nord parce que
le fleuve ne coule pas ici vers le centre de la vallée, et qu’en longeant les villes
du vieux Kaire et de Boulâq, il se rapproche de la montagne orientale, dont le
pied est occupé par la ville du Kaire. Or la plaine submersible qui sépare cette
ville entre le vieux Kaire et Boulâq, n’a qu’une largeur de 1000 mètres, et ne
peut conséquemment pas offrir de ce côté la particularité en question • mais elle
a lieu pour la partie occidentale de la vallée, de la rive gauche du fleuve aux
pyramrdes, comme à la hauteur des villages de Saqqârah et de Omm-Dynâr,
villages situés sur les extrémités sud et nord de la province de Gyzeh.
Si l’on vient à comparer ce profil avec celui de cette même vallée, A ,
qui est pris à la latitude de Syout, ville située à 2° 5 1 ' y 4" au sud de celle du
Kaire, cest-à-dire, à une distance de 3 17 ,2 16 mètres en ligne directe, et de
373,240 mètres mesurés suivant les sinuosités du fleuve, on y reconnoîtra que
les observations que nous venons de présenter lui sont parfaitement applicables
quoique leçhelle que nous avons dû adopter dans le profil n.° 3, ne nous ait pas’
permis de faire sentir aussi bien que l’a fait notre collègue M, Raffeneau pour la
vallée à la hauteur de Syout, le re lie f du sol de cette même vallée entre le Kaire
et les pyramides de Gyzeh; mais c’est principalement à la comparaison des ordonnées
du nivellement que l’on doit s’attacher.
3.” On doit croire que le lit du Nil a occupé, à différentes époques, divers
points de la vallée. Il ne paroît cependant pas qu’il ait changé sensiblement du
moins entre Memphis et 1a ville moderne du Kaire, depuis qu’un Pharaon rejeta
son ht a 1 orient de cette ancienne capitale de l’Égypte. V o ici ce qu’on lit dans
Hérodote, a ce sujet; on y verra que le Nil a coulé primitivement, sur la plus
grande partie de son cours, au pied de la chaîne Libyque : « Ménès, qui fut le pre-
» mierroid Egypte, fit faire, aurapport des prêtres, des digues à Memphis. L e fleuve,
» |usqu au règne de ce prince, couloit entièrement le long de la montagne sabfon-
» neuse qui est du côté de la Libye : mais, ayant comblé Je coude que forme le Nil
u cote du midi, et construit une digue à cent stades environ au-dessus de Mem-
” f r P S B Ü ^ SCC S° n anC*en et ^ui Prendre son cours par un nouveau canal,
e Le faire couler à égale distance des deux montagnes; et encore aujourd’hui,
I T m d°mination des Perses I on a une attention particulière à ce même coude
“ Nil, dont les eaux, retenues par les digues, coulent d’un autre côté, et l’on a
» soin de les fortifier tous les ans. En effet, si le fleuve venoit à les rompre et à se
Ü S i 111 G iT d surM M m i H f 1« Considérations générais, sur lagricul-
Paris, an 9 [,80a] Pag- 5 « 7, tare des Egyptiens, par M. L. Reynier, ih-a, pag. ,3.