
En quittant le Jourdain , on a côtoyé les bords du lac jusqu’à la ville J
Tabaryeh; puis, en multipliant les observations, on a déterminé tous les objej
visibles et particulièrement l’embouchure des torrens ou ruisseaux qui se jette!
dans le lac, enfin tout ce qui pouvoit servir à en donner une configuration exact!
L a ville de Tabaryeh est bâtie à un kilomètre au nord des ruines de l’ancienul
ville de Tibériade, fondée par Tibère, et où l’on voit une source d’eau tljf
maie très-abondante ; elle est située sur les bords du lac et dans une positÿ
agréable, d’où l’on découvre toute l’étendue de ce lac ainsi que les montagjj
qui en forment le bassin. D e ce point important, on a tiré une multitude dj
rayons sur tous les objets visibles; et, après avoir levé les environs de cette v il
nous nous sommes rendus sur le haut de la montagne dite des Béatitudes, I
sud de Hattyn; ce sommet étant isolé de toutes parts, on y a fait les mêmJ
opérations, particulièrement pour les points déjà déterminés d’A c re et du mol
Carmel, et l’on a reconnu et fixé la position du village de Hattyn et celle d’ul
partie de la vallée de ce nom. D e ce point, en se dirigeant sur Loubiah et si
les champs.de bataille de Nazareth et de Cana, on en a déterminé les position
et celles des environs jusqu’au bazar. Nous nous proposions de parcourir la plaid
d’Esdrelon ; nous avions déjà tiré plusieurs rayons visuels sur quelques-uns dl
objets qu’elle renferme : mais, le général Kleber ayant quitté le bazâr, où il ctd
campé depuis la bataille du mont Tabor, pour se rendre, comme on l’a d]
devant Acre avec sa division, notre travail s’est réduit alors à tracer la route J
conduit du bazâr et de Nazareth à cette ville.
Telles sont les opérations qui ont pu être faites pendant les deux mois tn
l’armée Française est restée sous les murs d’Acre et dans les environs.
Il nous reste à parler des matériaux que nous nous sommes procurés d’ailletul
à l’effet de remplir les lacunes que nous avons laissées dans plusieurs parties
faute d’avoir pu opérer par nous-mêmes.
L e cours du Keysoum, dans la plaine d’Esdrelon, et tous les ruisseaux quil
jettent dans cette rivière jusqu’à sa sortie de cette plaine, ont été reconnus*
M. Alexandre Crepin, officier du génie, de même que le chemin qui contra
de cette plaine à Bedâouy et qui passe par les villages de Karm el - Nefÿcd|
Gebât Sammouny. Les villages de Zebed et de Geydâ et la route qui cond*
de Chafk-A’mr à Genyn, ont été tracés d’après un itinéraire communiqué m
M. Jacob Habâyb, dont on a déjà parlé.
L e littoral du lac de Tabaryeh, depuis la ville de ce nom, en remontant vil
le nord, jusqu’à l’endroit où le Jourdain se jette dans le lac, tout le pays compil
entre ce fleuve, la route de Safed au pont de Jacob et celle qui conduit de ce*
ville aux ruines de Génésareth, ont été tracés, d’après une carte à l’échelle d *
pour i y o o o o , par M. Paultre, chef d’escadron d’artillerie ; nous en avo*
reconnu 1 exactitude, en comparant les objets qu’elle renferme avec ceux ■
avoient été levés par nous.
L a route d’Ac re à Safed et au pont dit des Filles de Jacob a été tracée d’apiï
une reconnoissance de M. Vernois, officier du génie, combinée avec .la cai*
de M. Paultre; elle a donné la facilité de tracer le lac Helou, qui se trouve sur
la feuille suivante.
On n’a pas vu le pays au nord de Ramah et des monts de Kana’ân; c’est d’après
fa carte de d’Anville et d’autres renseignemens qu’il a été indiqué.
On n’a pas été à même de parcourir la rive orientale du lac de Tabaryeh ;
c’est par des rayons visuels tirés de divers points de là rive occidentale qu’elle
a été déterminée, ainsi que les ruisseaux qui se jettent dans ce lac.
F.lle 47-' et dernière, T y r , S id o n .
L es circonstances ne nous ont pas permis d’étendre nos opérations sur cette
feuille au-delà du cap el-Mechrefy; mais M. le général Via!, en se rendant aux
ruines de T y r , a fait une reconnoissance de la route qu’il a suivie et des environs
: nous l’avons rédigée sous ses yeux, telle qu’elle est tracée sur la carte.
Le lac Helou a été tracé d’après les reconnoîssances de M. Paultre et de
M. Vernois.
Nous avions borné là cette feuille : mais, ayant été invités à la compléter,
nous avons dû compulser les ouvrages des voyageurs, afin d’y puiser des renseignemens
; la carte de la Phénicie et des environs de Damas, par d’A n v ille ,
nous a fourni les principaux matériaux.
Nous devons rappeler ici que, pendant la campagne de Syrie, MM. Jaubert,
Belletête etDelaporte, membres de la Commission des sciences et arts, se sont
empressés, dans toutes les occasions, de nous donner les noms des lieux parcourus
par l’armée.
Nous donnons ici l’extrait du journal de voyage du général Vial.
E x t r a it du Journal du Général Vial sur la campagne de Syrie, en l ’an y //y y y J ,
D a n s fa nuit du i 3 au 14 germinal an 7 [ du 2 au 3 avril 1799 ] , je reçus l’ordre de me rendre à
Sour [I.ancienne T y r ] , avec cinq cents hommes, pour prendre possession de cette place et y établir
.une garnison de Motouâllys. Je partis h la pointe du jour, et j’arrivai à Sour, après dix à onze
heures de marche.
Le cheykh Nassar, fils de Nassyf, qui fut tué, il y a six ans, dans une affaire contre les Ar-
naoutes du pâcha dAcre , avoit eu du général Bonaparte i’ordre de s’y rendre par la vallée de Bega’ ;
jf y étoit venu avec deux cents hommes de sa nation. Les habitans de Sour, et sur-tout les Chrétiens,
s étoient enfùis à son approche. Je les trouvai épars dans la campagne, hommes, femmes et
enfans, portant péniblement d’énormes paquets de hardes et de leurs effets les plus précieux. Je
rassurai ces malheureux ; je leur dis que je venois les protéger, et que les Motouâllys obéiroient
à nos ordres : je les engageai h rentrer dans leurs foyers ; ce qu’ils firent avec confiance.
, Nassar vint au-devant de moi avec plusieurs individus de sa famille; il avoit fait mettre so is les
armes sa petite troupe, dont je passai une espèce de revue. Je l’exhortai à se conduire de manière
h gagner la confiance des habitans et à se les affectionner.
Les Motouâllys sont une superbe espèce d’hommes, presque tous grands, bien faits, robustes et
de bonne mine : ceux-ci paroissoient résolus à tout entreprendre ; ils étoient tous bien vêtus, mais
assez mal armés.
Je fis établir quelques postes. Les gardes furent composées de Français et de Motouâllys, de
quoi ces derniers parurent extrêmement flattés.