socle de-2 j à 30' centimètres de hauteur seulement au-dessus du pavé ou d u so|
environnant. C ’est ainsi quç nous faisons disparoître en partie l'effet majestueu,
des colonnades de nos palais, en .élevant les colonnes sur des piédestaux qui, en
diminuant -réellement cette force d’appui ou de stabilité monumentale qui jew
est propre, ôtent encore à leur forme le, double caractère de hardiesse et d’élégance
qu’elle doit présenter.
: L e poids de 1 obélisque renversé, qui a, compris son pyramidion, dont la pointe
•est tronquée et polie, une hauteur de 63J 6° 20”“,6 2 7 , doit être (i)<[e 45'>469 livres 80 centièmes de livre, ou de 219,068 kilogrammes 42 déca-
grammes'. On voit qu il suffiroit d’un bâtiment du port de 225 à 250 tonneaux
pour transporter de pareils monolithes. On doit penser que, pour le transport de I
Geux qui sont a Rome et a Constantinople, on a employé des pontons de forint
plate, que l’on a remorqués à l’aide de navires à la voile ou à la rame.
Je n en dirai pas davantage sur ces monumens, qui, rangés dans la classe des
monolithes Égyptiens, demandent une description particulière. Je passe à l’examen
des ruines les plus considérables de l’enceinte qui les renferme.
20. L enceinte de cette ville abandonnée, dont quelques parties sont fortifiées I
dune contre-enceinte flanquée de plus de cent tours de diverses formes, neI
renferme qu une portion de 1 ancienne ville Grecque et Romaine; elle est désignésI
depuis long-temps sous le nom d enceinte de la ville des Arabes, parce qu’on pense I
qu’elle est l’ouvrage des princes de cette nation, à l’empire de laquelle Alexandrie
et 1 Égypte sont soumises depuis douze cents ans. Il paroît, en effet, quel
cette enceinte, dont le développement est de 7893 mètres [4050 toises],est,
en grande partie, louvrage des Arabes du ix .e siècle. Ses murs, couverts par
un petit fossé, sont, en général, en mauvais état. Dans le grand nombre de
ses tours élevées, dont plusieurs sont vastes et d’une belle construction, on en
remarque, sur le front de mer dans les deux ports et sur la ville moderne,
quelques-unes qui datent des premiers siècles de l’ancienne Alexandrie. C’est ainsi I
que la tradition veut que lu ne d elles, donnant sur le port neuf, soit l’ouvragel
des Romains, dont elle porte encore le nom; cette tour est située près et au nord !
des aiguilles de Cleopatre. Deux autres sont remarquables par leur grandeur et
par leur teinte de vétusté : lu ne est située sur le port neuf, donnant sur le I
rentrant de 1 esplanade ou vient aboutir un aqueduc; l’autre, la plus occidentale,
donnant sur le port vieux, renferme une seconde tour qui lui est concentrique!
Cette double tour, dont les murs se rattachent intérieurement par une voûte an-1
nulaire, est tres-vaste et d une très-belle construction. Quelques-unes des autres!
tours ont du servir a renfermer des réserves d’eau dans leurs parties inférieures:
çn trouve une belle citerne dans une des tours qui dominent le front méridional I
de la ville moderne.
0 ) £-e cube de granit d’Egypte, dit Oriental, est Le cube de cet obélisque étant de 77’ ,.9 , y compris I
estimé 186 livres, poids de marc, ou 91 kilogr. 5 décagr. 2",77 de son pyramidion, on en a déduit le poids porté I
Le mètre cube, contenant 29 pieds 174 millièmes, Ci-dessus, à raison de 490 grammes à la livre de seize I
doit peser 5426 livres 36 centièmes, poids de marc, ou onces.
2656 kilogrammes 24 décagrammes.■'
Le
Le fort sifué à 1 angle saillant, au sud-ouest de l’enceinte, fut réparé et mis
dans un état de defense assez respectable. On le désigne sous le nom à efo rt Triangulaire
, delà forme qui le distingue. Il fut presque entièrement détruit par l’effet
du feu qui prit au magasina poudre, vers la fin de 1801 ; M. Wilson, qui rapporte
ce fait dans la relation qu’il a donnée de l’expédition des Anglais en Égypte,
car Alexandrie etoit alors en leur p ou vo ir, dit qu’on ne put jamais savoir la cause
de cet accident.
Les tours de 1 enceinte, construites dans le système de l’ancienne tactique militaire,
s elevent majestueusement au-dessus des murs qu’elles étoient destinées à
flanquer; elles sont toutes couronnées d’une plate-forme en saillie qui, par les
regards de ses mâchicoulis, defend (approche de leur pourtour. Presque toutes
celles de la ligne extérieure ont des poternes, ou portes de sortie, donnant dans
les fosses, la plupart de ces poternes, dont le seuil est élevé d’un à deux mètres
au-dessus du fond des fosses, sont aujourd hui masquées par des massifs de maçonnerie.
On remarque dans le corps de maçonnerie des murs de l’enceinte, et sur-tout
dans le soubassement de la plupart des tours, un grand nombre de colonnes de
marbre et de granit qui y sont engagées horizontalement : on aperçoit l’une de
leurs extrémités au-dehors de la place. Dans la dernière partie de ce Mémoire,
n. 89, je donnerai les observations que fait naître l’emploi inusité de ces colonnes
dans le massif même de la maçonnerie des murs de cette enceinte. Quelques
parties des paremens de ces murs, sur-tout du côté du sud, ont été recouvertes
dun enduit de mortier-plâtre, à l’effet de garantir leurs revêtemens de l’action
corrosive de 1 humidité saline produite par les rosées excessives des nuits sur
toute la côte maritime de 1 Égypte ; c’est sur le parement des murs de l’enceinte,
près et a 1 angle saillant au sud de la porte de Rosette, que l’on voit des effets
particuliers de cette décomposition de la pierre calcaire ( 1 ).
21. On compte cinq portes.pratiquées dans les murs de cette enceinte, savoir:
deux sur le front de la ville moderne; une à l’est, dite porte de Rosette; une autre
au sud, dite porte de la Colonne; et celle qui est située à l’ouest, et qui donne sur
le port vieux par la grosse tour la plus occidentale de l’enceinte (2).
Ces portes sont pratiquées dans des tours qui flanquent l’enceinte : leur issue
est masquée au-dehors par les murs des tours, et sert à éclairer et à défendre le
(1) Les paremens des pierres de ces murs sont, dans
quelques parties, couverts de vermoulures si régulièrement
creusées en tout sens, que l’on est d’abord porté
à croire qu’elles sont l’ouvrage bizarre de la main des
hommes : mais, en les considérant attentivement, on
voit que ce sont des vermoulures naturelles, produites,
ait-on, par des vers qui rongent la pierre , comme il
en existe qui rongent le bois à l’air et dans l’eau. C ’est
par imitation de cet effet qu’on remarque sur la surface
e certaines pierres calcaires, que le genre de sculpture
connu sous le nom de vermoulure a été adopté et suivi
ans le style de 1 architecture rustique, ainsi qu’on le
voit pratiqué dans les soubassemens et sur les colonnes
È.M. TOM E I I , a.c partie.
et pilastres du palais des Tuileries et du Louvre à Paris.
Voir, touchant la nature des vers qui rongent les pierres,
le Journal des savons de l’année 1668.
(2) Au nombre des portes de cette enceinte, je ne compterai
pas deux nouvelles portes que les Français ont ouvertes,
l’une près le fort Triangulaire, dite des Catacombes,
qui n’est qu’une brèche du corps de la place, et l’autre dans
le bastion d’une courtine qui se rattache à la dernière tour,
près de la porte qui donne sur l’esplanade du port neuf.
On avoit élevé cette courtine bastionnée pour la défense
de la ville moderne, durant le siège d’Alexandrie par l’armée
Anglo-Turque, en 1801.