
ces lignes la peste est si souvent importée au Kaire et y exerce de cruels ravages
Mais nous craindrions de trop prolonger ce mémoire, et nous aimons mieux
renvoyer aux Mémoires de M. Lapanouse ( i ) pour les caravanes d’Afrique „
sur-tout a ceux de M. Girard (2). 1 ’
! f l premier néS °ciant du Kaire> Seyd-Ahmed el-Mahrouqy, a sa maison près
del-Ghoury; il préside un tribunal de commerce : ses relations commerciales
sont immenses.
Les changeur%, serràf, sont tous Juifs; ils sont réunis dans un même quartier
Les monnoies d’or et d’argent s’échangent dans plusieurs okels. L ’endroit le
plus fréquenté pour cet objet est J’okâit el-Moulleh ou el-Moqâsys (3).
L a bourse se tient à Khân el-Hamzâoueh.
Ce seroit ici le lieu d é parler des monnoies usitées au Kaire; mais il suffit de
renvoyer au Mémoire de M. Samuel Bernard. Quant aux mesures de poids, de
longueur ou de capacité, employées par le commerce ou par les arts, je me bornerai
a peu de mots. L e qantâr est le quintal d’Égypte; il équivaut ordinairement
a 100 rotl, chacun du poids de ,4 onces 4 gros 27 grains, poids de marc; c’est
plus que la livre de Marseille (4). L e rotl n’est pas un poids constant : le rotl
de savon est plus fort qu’un rotl de sel ammoniac, &c. L e rotl commun est de
i 44 drachmes, et le grand rotl, d ’un sixième en sus; mais la drachme est fixe et
correspond à 58 grains l , poids de marc. Pour l’or et les pierres fines, on se sert
du mitqâl, qui fait une drachme et demie, ou 24 karats, chacun de 4 grains.
.L okke est de 4oo drachmes.
L a coudee le plus en usage pour l’aunage des étoffes est le pyk ou demi,
belady, cest-a-dire, coudée du pays, longue de 5 7 7 millimètres i , ainsi que
;e la i dit ci-dessus. L a coudée de Constantinople, ou le pyk Stambouly, sert à
mesurer les étoffés qui viennent de Turquie et d’autres étoffes étrangères : elle a
environ un decimetre de plus. L e pyk hendazeh est intermédiaire entre ces deux
mesures, et sert spécialement aux étoffes de l’Inde; sa mesure est de 627 millimétrés.
Les habitans ont coutume de se servir de leur main comme d’une
mesure. En écartant le pouce de l’index, et la main étendue, ils produisent un
fe tr , qui est Je tiers du pyk belady, comme on l’a vu plus haut. La distance du
pouce a l auriculaire forme Je chebr, qui est le tiers du pyk Stambouly, plus exac- j
tentent dans le rapport de . à 2 44. Ces mesures se retrouvent dans l’ancien !
système metnque Égyptien : le fe tr répond à ïortlwdoron de 10 doigts, le chebr à i
la g g g g g ou demi-coudée antique de douze doigts. Les maçons se servent
une mesure particulière du nom de f f ik â et qui est égale à un pyk belady et un
tiers (y). L e epasab, long de 6 pyk et f , ne sert que pour les mesures agraires.
(1 ) Décade Égyptienne, Suite, t. IV. . . ,y t.. • c . ER m . et ci-Jessat, Ê . M . , / / , ^^
"•” 4 3 . 1-6 , et au fen v Î ro f’).'^' 1 U ' W V°^ ces mesures et \es suieemes, VErfo-
' (4 ) Vovez dans Y d v • système metnque des Egyptiens,voyez dans 1 Annuaire du Kaire, ans v u , VIII pag. tyr. Ant.Mém.t. I,
Larcieb
Lardeb est la principale mesure de capacité en usage pour les grains et les autres
substances et denrées sèches. L ’ardéb du Kaire est plus petit que ceux de Rosette et
de Damiette ; son volume équivaut à 184 litres, selon M. Girard, et se partage en
24 rob‘; 4 rob’ font un ouehbah, mesure qui a, selon Niebuhr, en pieds danois,
pour le diamètre du haut, i i pouces pour celui du fond, 17 pouces j , et
pour la hauteur, 8 pouces. Quatre moudd font un rob’.
La police des marchands est confiée à un aghâ, qui exerce avec rigueur les
devoirs de son ministère. On sait que les détaillans surpris à vendre à faux poids
sont jugés sommairement par cet officier, et que le jugement est exécuté à la
minute. A peine la marchandise est-elle pesée, que le coupable est renversé à terre
et bâtomrn sur la place ; pendant l’opération, l’aghâ passe à un autre, qui est expédié
avec la même célérité. Mais vendre à fausses mesures ou à faux poids n’est pas le
seul motif de punition. J ai vu un pauvre marchand de pastèques frappé de cent
cinquante coups de bâton sous la plante des pieds, pour avoir vendu cinq parâts
une pastèque quil ne falloit vendre que trois. L ’aghâ abuse beaucoup de son
autorité , et 1 on entend souvent murmurer les habitans, révoltés de ces exécutions
arbitraires.
Les marchands étrangers logent dans des maisons qu’on appelle soukkân et
menzal; ce sont les auberges du pays : mais ils habitent principalement dans les
okels, sorte de bâtimens très-commodes pour cette destination. On n’en a pas
donne le plan dans la collection des édifices du Kaire, parce qu’ils sont représentés
en plan, coupe et élévation, dans une planche comparative de l’ouvrage,
où plusieurs okels d’Alexandrie, de Damiette et de Rosette, sont rapprochés. Rien
n est mieux conçu que la distribution des okels : chaque marchand a ses magasins et
son appartement séparés ; tout est sous une seule clef, et confié à la garde des baoûâb,
ou portiers, ordinairement à des Barâbrah, hommes connus pour leur fidélité. Sur
les quatre côtés de la cour règne une galerie péristyle, donnant entrée aux divers
magasins; au-dessus de chacun sont deux étages d’appartemens et un grand balcon
tout autour. Enfin un couloir ou galerie sert à isoler par derrière les magasins de
la voie publique, et ajoute a la sûreté de ces établissemens : je les regarde, sous
ces divers rapports, comme des modèles. Je me bornerai à indiquer quelques
grands okels servant de logement : dans la vn .e section, celui de Rokhbân, pour
les marchands Grecs; okâlt el-Toufâh, pour les marchands de Syrie; okâlt el-
Bekyr Chorbagy, pour les marchands Turks ; okâlt el-Gellâbeh, pour les nègres ;
dans la vm .c section, okâlt Khalyl-effendy, okâlt el-Moghârbeh, okâlt eî-Ma-
gâouryn, okâlt el-Beyreqdâr, habités par des marchands Moghrebins, ainsi qüe les
okels el-E chouby et el-Maouardy servant d auberges pour les mêmes négocians.
E . A l. TOM E I I , 2.c partie. Zzzz