IN D IC A T IO N S NOMBRE VALEUR EN TOISES
DISTANCES ITINÉRAIRES DES LIEUX. indiques. toises.
ancienne,
moderne.
Alexandrie
Nicopolls. . ..
Canope.........
Chtrsonesus pi
D'Alexandrie à,
MÉMOIRE
ftiatjon, dont la différence pourroit provenir de quelques détours ou sïnuosit'
qui augmentoient l’ancien chemin dans ce rapport. 84- Je viens de démontrer, dans cet examen, que le stade Égyptien étoit tro I
petit, et que le stade Grec étoit trop grand, pour qu’on pût retrouver dans ¡eutI
emploi 1 étendue de l’ancienne Alexandrie et des villes environnantes; j’ai ditl
que d Anville, qui partage ce sentiment, étoit parti d’une base incertaine, dans ses I
recherches sur la longueur moyenne d’un stade qu’il trouve dans le rapport de I
3 a 4 en plus ou en moins avec ces deux anciennes mesures. Je vais présentemenj
offrir dans un tableau 1 indication de ces distances comparées à l’emploi de ca I
divers stades.
DISTANCES VRAIES
DES L IE U X EN
1 ,^ 4 * 4 d
4 ,00 0 . o.
9,3 j8 . O.
6,07's. o.
jiz jm o0<
7796, 00.
1840, 40.
• Si l’on compare ces diverses données entre elles et avec les indications dsl
distances fournies par les anciens auteurs, on ne trouvera que des- rapports discor-
dans, et l’on sera convaincu, ainsi que l’a avancé M. Gossellin dans ses RechtràA
sur la géographie des Grecs, que Strabon n’a donné sur Alexandrie que de faussa
•dimensions, parce qu’il n’a pas connu lui-même la valeur des divers stades qui
a désignés dans sa géographie historique de l’Égypte.
Je serois plus porté à adopter pour mesure la valeur du stade que d’Anvile
porte à 76 toises = 14Sm, 13 , parce que cette longueur me paroît être une
moyenne proportionnelle qui rapproche le- plus les distances sur l’étendue qu’il
•est vraisemblable de donner à l’ancienne Alexandrie; mais je bornerai là mes recherches,
parce quil seroit superflu de vouloir asseoir ici les bases d’un nouveau
•.stade, quand les savans en adoptent un si grand nombre d’espèces différentes,
et qu ifs sont encore si partagés sur le système métrologique des anciens. Je
me contenterai seulement d observer, a ce sujet, que le texte des anciens auteurs]
doit avoir ete bien altéré par leurs- traducteurs ou commentateurs, ainsi qu’on]
do it en être convaincu par l’examen raisonné de la géographie d’Ératosthène,
de Ptolémée et d’autres auteurs moins anciens.
8y. Il me reste à démontrer que l’enceinte actuelle, dite des Arabes, n’est
pas celle des G re cs , ainsi que le pensent, contre l’avis de M. de Tott (i),|
1 {>) M. Je Tott ( Mémoires sur tes Turcs, tome I I , D ’Anville, Mémoires sur VEgypte. Voyez ci-da®
page 180) pense que l'enceinte actuelle, dite des Arabes', Pococke \ Voyages en Orient, tome I.er, page 493)1
est celle des Grecs. dit au .contraire que, l’an 600 de l’hégire [ lits de|
SUR LA VILLE D’ALEXANDRIE. ^ 5
d’Anvilie, P o co ck e , Niebuhr, Sonnini et autres écrivains modernes,' dont je
partage le sentiment.
86. Les ruines considérables que Ion remarque aux environs d’Alexandrie,
principalement sür toute la cote orientale du grand port, ainsi qu’au nord-est et
au sud, entre 1 enceinte et les rives du Mareotis, sont autant d’indices que cette'
ville a anciennement occupé un espace de terrain beaucoup plus étendu. En
effet, un point sur lequel s’accordent tous les écrivains, est celui qui détermine
la largeur que la ville occupoit entre la mer et le lac au sud : Amplexus quidqaid
bel est interpalndem et mare, dit Quinte-Curce ( i ). « Alexandrie renfermoit tout
» l’espace compris entre le lac et la mer.» O r , comme nous avons été à portée»
d’observer l’étendue des eaux de la submersion récente de ce lac par la mer, ainsi
que les ruines des monumens qui existent sur ses rives, quoique nous n’ayons
pu connoître quelles en seroient les dernières limites, si, comme anciennement,-
le fleuve y versoit des eaux qui en augmentoient lctendue; néanmoins nous
pouvons les assigner en les rattachant aux ruines de quais, de môles et de citernes,
que l’on retrouve aux abords des rives sud du khalyg ou canal d’Alexandrie.
Strabon avoit dit, avant Quinte-Curce, « que l’on n’arrivoit à Alexandrie que
»par deux isthmes étroits, quand, du côté du la c , on n’y arrivoit que par les
» ports du fleuve. » L e géographe ajoute : « L e N i l , dont la crue augmente
» le lac Maieotis, ne laisse a Alexandrie, lorsqu il se retire, aucune partie maré-
» cageuse d’où il puisse s’élever de mauvaises exhalaisons. » L e lac, dans les basses
eaux, baignoit donc les murs et les quais des ports du fleuve et de l’enceinte
sud de cette ville.
87. On doit être encore plus porté à croire que le cirque ou hippodrome,
ainsi que le monticule sur lequel repose aujourd’hui la colonne de Septime-Sévère,
étoient renfermés dans la ville, à moins qu’on ne suppose que tous ces sites et
les ruines nombreuses que l’on y trouve, n’aient formé autant d’îlots dans les
eaux du Mareotis.
88. Un autre article sur lequel on s’accorde, généralement, c’est que toute la
partie au nord-est et hors de l’encèinte actuelle, donnant sur le port neuf, autrefois
le portas magnas, faisoit partie de cette ancienne ville; la description de
Strabon, qui y place le quartier Bruclion, ou des Palais et du Port des Rois, et
celle que-Hirtius en donne dans sa Guerre civile d ‘'Alexandrie, ne laissent aucun
doute à ce sujet. Les ruines considérables que l’on retrouve et dont les vestiges
rappellent encore tous les monumens décrits dans l’ordre d’emplacement que
leur assigne notre géographe, confirment ces témoignages. Josèphe, qui éerivoit
son Histoire des Juifs en . cette ville vers, l’an 70 de J. C ., dit que les Juifs
itoient de son temps une partie du quartier des Palais. S. Jérôme, qui
notre ère], les successeurs de Salah-el-dyn firent relever Sonnini ( Voyage dans la haute et la basse Éeypte,
les murs d Alexandrie - i „ » . . . .
Ni b h /A tome > PaSe I27 ) dit aussi que les inscriptions Kou*
KoufiC U f ■ 0^a° e en Ayabie) dit que les inscriptions fiques et Arabes qui existent sur les différentes portes
ceînt ^UCS f f ex*SIent sur *es principales tours de l’en- d’Alexandrie, en attribuent la construction à des princes
e actuelle d’Alexandrie, en attribuent la construc- Arabes.
n aux princes Arabes. (î) Quinte-Curce, Hist. Alex. Iib. i v , cap. v u .