d’une grande utilité et d’un grand agrément dans ces parages; et l’on peut croi ¡
• qu ils conti ibuoient aux plaisirs de ces fêtes licencieuses auxquelles la jeune 1
d’Alexandrie se rendoit annuellement en foule dans les villes de Canope et *
Tàposiris. Mais revenons vers le château des Césars, dont nous ne nous somnr
écartés que pour faire connoître en peu de mots tout le sol qui borde à I’«. 11
ville d’Alexandrie. . ' 1
; 42. Si du Qàsr Kyasserah l’on se dirige vers le su d , en-dehors de i’enceint
de la ville, on traverse une plaine basse et saline, dont la surface humide cèil]
en pétillant sous les pieds du voyageur, comme le fait la neige gelée; pujj
laissant a sa droite les hauteurs qui, comme nous l’avons déjà dit, ne sont mt
des amas de décombres, on gagne le pont le plus oriental du khalyg ou canal
d Alexandrie, sur les bords duquel on trouve un grand nombre de puits et de
citernes. Pour bien connoître la forme de ce pont, semblable à celle des trot
autres encore existans jusqu à I enceinte de la ville à l’ouest, il faut considéra
le dessin qu en a donne M. Balzac ( 1 ). L ’existence de ces quatre ponts, les seuls!
qui aient été construits aux environs d'Alexandrie sur tout le cours de ce canal
qui a 93,530 mètres de longueur jusqu’à Rahmânyeh, prouve combien les et]
titons de cette ville ont dû être cultivés et habités sous les Romains et |J
Arabes leurs successeurs. On voyoit encore, il y a peu d’années, quelques bor,
de palmiers sur les bords de ce canal, ainsi que sur la presqu’île qui s'étend
jusqu à Abquqyr; mais ces arbres, dont le foible ombrage est si recherché etl
dont les fruits sont d’une si grande ressource en Egypte, ont disparu avec la!
armées ennemies qui ont successivement occupé et ravagé les environs de cette
ville, de 1798 à 1801 de notre ère.
| d-3-, et au sud de la colonne de Septime-Sévère, dénomination qu’il convient
de rendre désormais à ce monument, on trouve un vaste emplacement:
la forme oblongüe qu’il conserve, ainsi que la saillie de son épine taillée dans la]
roche vive, ne permettent pas de douter que ce ne' soient les restes d’un ancien
hippodrome. Sa longueur est de 55 4” , ,7 sur 51 m,6 1 de largeur. Sa longue»!
prise extérieurement sur le grand axe étoit de 6 14 “ 60; ce qui assigne 30 mètresj
a la largeur des parties en amphithéâtre destinées aux spectateurs des jeux.
D après ces dimensions, on voit que les chars qui disputoient le prix dans!
les jeux du cirque, avoient à parcourir en longueur 6 Ÿ stades Grecs ou Olym-I
piques (2). A l’extrémité occidentale de iepine, on voit un trou profond, oui
aboutissoit peut-etrè un canal de communication avec le lac Mareotis, et qui,]
dans cette supposition vraisemblable, servoit à introduire des eaux dans l’arènej
du cirque.
4.4• Apres avoir franchi le canal dans son coude le plus occidental, on ren-j
contre un monticule composé dune roche calcaire arénacée, et dans lequel on
trouve des cavités taillées en forme de galeries ou grottes souterraines. Ces
grottes, destinées à la sépulture, sont connues sous le nom de catacombes.
(1) Loir l'Atlas, É. M. vol. I I , planche pp.
(2) Voir le plan de ce cirque par M. Balzac, A, vol. V, planche jp.
On remarque, sur les parois verticales de ces galeries et de leurs chambres,
trois a quatre tangees de tombes creusées dans la roche, et qui, superposées les unes
aux aunes, ne présentent extérieurement que le petit côté appartenant à l’extrémité
inférieure des corps qui y étoient déposés. Cette disposition, la plus avantageuse
de toutes, diffère de celle que l’on observe dans les catacombes de Malte
et de Rome, que j’ai visitées, les premières, en juin 1798, et les dernières, en
mars 1810, et dans lesquelles les .cases ou niches sépulcrales sont creusées dans
le sens longitudinal des galeries : on sent aisément qu’une telle disposition demandant
beaucoup de p la ce , elles devoient contenir moins de corps que si
elles eussent été creusées à la manière des catacombes d’Alexandrie. L ’analogie
que celles-ci ont d’ailleurs avec celles de Rome et de Malte, doit faire penser
qu’elles ont servi de sépulture aux premiers chrétiens, durant les persécutions
de l’Église sous les empereurs d’Orient. 4j- La mosquée située près et à 1 ouest de ces premières catacombes est fréquentée
par les Alexandrins comme par les Arabes Bédouins, qui vont y faire des
prières et des aumônes à certaines époques.de l’année.
46. La côte qui court au sud en contournant la rade du port vieux, offre
une roche calcaire que les eaux battent et détruisent'depuis des siècles : sonéléva-
tion varie depuis 5 jusqu’à 1 o mètres au-dessus du niveau de la mer. O n découvre
aujourdhui sur cette rive une infinité de grottes souterraines qui, partie ouvertes
et partie comblées, appartiennent, sans aucun doute, à la ville des tombeaux de
1 ancienne Alexandrie : cest par cette raison que j’ai donné à toute , cette partie
le nom de cote des Catacombes.
La plus remarquable de ces catacombes, qui communiquoient toutes à la mer,
«qui avoient des salles de bain plus ou moins spacieuses, se trouve située à
3510 mètres au sud-ouest de la colonne de Septime-Sévère : elle étoit appelée
vulgairement, mais improprement, du nom de bains de Cléopatrc; nous l’avons
désignée au plan sous celui de Temple souterrain. Ce n’est qu’avec peine et à
laide de flambeaux que l’on peut pénétrer dans ce temple à demi comblé par les
sables du desert et par les décombres des monumens qui l’environnoient. L e plan
en est vaste, l’ordonnance régulière, et l’architecture simple et convenable à sa
destination (1). Des monceaux d’ossemens qui ne peuvent avoir appartenu qu’à
.desmoutons, chevaux, chameaux et autres bestiaux, indiquent que ces asiles de
a mort servent de repaire à des animaux carnassiers qui y traînent des cadavres.
Le nest qu’avec précaution qu’on doit pénétrer dans-ces demeures souterraines,
parce qu on peut y être surpris par ces animaux sauvages, qui n’en sortent que
pour chercher, dans l’obscurité des nuits, leur pâture qu’ils trouvent souvent dans
les tombeaux des villes.
On »ouve plus fréquemment, dans cette partie et aux environs, une grande
quantité de fragmens de porphyre et de marbre de toute espèce; ce qui atteste
que ces lieux renfermoient des monumens funéraires de quelque importance. O n
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É. M. TOME'II,"a.« partie, P p L