et le Mareotis une communication, et de rappeler dans ce lac vaste et profond
et sur les derrières d’Alexandrie, cette.grande activité industrielle et commet
ciale dont jouissoient anciennement les habitans de la célèbre cité et de la pro I
vince d’Alexandrie.
Toutefois, nous ne pûmes donner'suite à l’ouvrage, à peine commencé del
cette coupure, vu les progrès rapides du blocus et l’état des négociations, qui fui-1
soient déjà présager l’évacuation définitive de l’Egypte. L e général en ch e f nous!
avoir témoigné le plus v if désir de voir exécuter promptement cet ouvrage impor-1
tant ; il seroit encore très-intéressant de s’en occuper aujourd’hui.
D e la Pente du N il ( i) .
L e lit du Nil n’ayant pas éprouvé d’exhaussement ni d’atterrissement sensible!
sur la barre granitique qui constitue la cataracte de Syène, nous pouvons faire!
abstraction de la partie supérieure de son cours, et le considérer sur le territoire!
de l’Egypte seulement, bien que l’étendue qu’il y parcourt soit le quart au pl J
de son cours entier. L e lit du Nil, qui s’est évidemment exhaussé depuis cett!
cataracte jusqu’à la mer, s’est aussi étendu vers le nord en avant du Delta; ifl
a donc perdu de sa pente primitive, et cette pente diminuera à mesure que le|
Delta s’agrandira vers la mer.
Si le Nil, étant à peine aux deux tiers de son décroissement, n’a près du Kair«
que 4 à 5 pouces de pente par to o o toises, cette pente doit être moindre encore!
en allant vers la mer; or, en divisant les 120,000 toises que donne le dévelopfl
pement de la branche de Rosette ( du Kaire à Berenbâ.1, où les baux déjà sa»!
mâtres dans le bas Nil semblent indiquer le terme du cours de ce fleuve), pa*
les 16 pieds 4 pouces de pente que le nivellement général a fournis pour cet™
distance, on obtient un quotient d’environ 2 pouces par mille, qui exprime la!
pente moyenne du bas Nil dans l’étendue du Delta.
Nous ne pensons pas, quelle que soit la hauteur (encore inconnue ) des source*
du Nil au-dessus du niveau de la mer, que la pente de ce fleuve puisse être ré*
putée aussi considérable que celle de quelques grands fleuves du globe.
D e tous lés nivellemens faits pour connoître et constater la pente du Nil H
nous donnons trois résultats pour la latitude du Kaire, en relatant les époque*
et l etat du Nil dans son décroissement.
D A T E S .
HAUTEUR
au
Meqyâs.
EFFECTIF
de ia crue
restante.
VALEUR
pieds.
DISTANCES.
PENTE
trouvée.
PE N T E
réduitepour
1000 toises.
25 frimaire an 7 [ 15 décembre 1798]. 9 coud. 20. ¿coud, j 0t !Od* 8° 18oo* // 0* 90 8' 0* 50 ,/*
22 frimaire an 8 [ 13 décembre 1799]. 9» f b 2°- 9, 6. 1700 u 0, 8 6. 0, 5 »
12 nivôse an 8 [ 2 janvier 1800 ] . . . 8. .3. b 3- 8, 6. 2100 u 0, 7 2. °» 3 '/*
( 1 ) Pour motiver I emploi alternatif que nousfaisons au Mémoire sur le canal des deux mers, auquel celui-ci^
des anciennes ou des nouvelles mesures, nous renvoyons fait suite. Voir É. M. tome I.", pttg.jt.
Les
Les deux premiers résultats ne pouvoient varier sensiblement, ayant été obtenus
à des époques assez semblables du décroissement de l’an 7 et de l’an 8 ; mais
le troisième paroit différer fortement, quoiquil n’y ait eu que vingt jours d’intervalle
et jp pouces de décroissement, du 22 frimaire au 12 nivôse an 8. Cette
différence nous a paru provenir de faction des vents, qui étoient d’aval lors de
la dernière opération ; on a fait ces nivellemens sur le bras du Nil qui longe et
sépare l’île de Roudah du vieux Kaire ; l’exactitude de ces opérations nous est
garantie par la précision qu’y ont apportée les ingénieurs auxquels nous les devons.
( MM. Chabrol et Févre ), et par la concordance de ces résultats partiels
et de ceux qu’on a obtenus par le nivellement général, auquel ces ingénieurs ont
aussi coopéré; résultats dont on a déduit le niveau respectif des deux mers et du
Nil, repéré sur le Meqyâs.
D e la Vitesse du N il.
On a fait, les 15 , 16 et 17 messidor an 7 [2 , 3 et 4 juillet 1 7 9 9 ] , dans Je
temps des plus basses eaux, des opérations pour connoître la vitesse du Nil; on
étoit sur le rivage de l’île de Terseh, un peu au-dessus du vieux Kaire : la largeur
du fleuve est, dans cet endroit, de 160 toises ( c’est le double de celle de la
Seine au pont de Louis X V I à Paris ).
Un corps flottant, ayant à peu près la même pesanteur spécifique que l’eau, y
a été plongé et abandonné au courant (le vent du nord-est, qui étoit foible, ne
pouvoit nuire à la précision de l’expérience ).
Le corps flottant, plongeant de 18 à 20 pouces, a parcouru, savoir .
I.” e x p é r ien c e . 30 0 mètres en 7 minutes 53 secondes.
2............. 3®® en 6 19
'3-c , 3 ° ° . en 7 36
Prenant un résultat moyen entre la première et la troisième expériences, qui
différent peu entre elles, on trouve que le Nil a une vîtesse de 300 mètres en
7 minutes 45 secondes : ainsi la vîtesse du régime du Nil, dans le temps des
plus basses eaux, est de 645 millimétrés, ou 1 pied 11 pouces 1 o lignes, par
seconde; ce qui revient à environ 1200 toises à l’heure, ou 2 pieds, nombre
rond, par seconde.
Une observation faite dans la haute Egypte, en l’an 7 , par M. Girard, vient à
J appui de ce résultat; elle porte que les eaux du Nil ont commencé à se troubler
àSyène le 3 thermidor, et à Qené, le 8 : or il en résulte, pour les cinq jours de
différence et une distance d’environ soixante lieues, une vîtesse de douze lieues
P» jour, et de 1200 toises à l’heure.
^ Une autre observation, faite au Kaire, sur la crue d’Esné, confirme encore ce
résultat : la crue a commencé à Esné le 9 messidor; elle n’a été sensible au Kaire
î11® m 20 : la distance de cent cinquante lieues étant répartie sur les onze jours
lui font la différence de ces époques, on en déduit une vîtesse moyenne, de
>366 toises à 1 heure. Mais cette vîtesse,qui s’accroît sensiblement dans les hautes
eaux- nest jamais assez considérable pour qu’on ne puisse remonter le Nil à la
È. M. TOMÈ II, 2.e partie. Y y y