de MM. Jomard et Schouani. M. Jomard a levé, au pas et à la boussole, toute
la route du Kaire à Beny-Soueyf, et il a déterminé tous les objets qu’il a pu
voir de cette route. M. Schouani a levé, également au pas et à la boussole,
toute la rive droite du fleuve, depuis le Kaire jusqu’à A t fy h , et la rive gauche ,
depuis Beny-Soueyf jusqu’au-delà de la pyramide de Meydoun : mais ces recon-
noissances n’ont été ,employées qu’à défaut de levés réguliers ; elles ont servi
seulement pour tracer la vallée comprise entre la digue, les ruines de Memphis
et les pyramides de Dahchour, où finissent les levés faits dans les environs du
Kaire. Elles ont toutefois donné un résuitàt“assez satisfaisant, en les comparant
aux parties qui ont été levées depuis. M. Jomard a, dans la suite, eu occasion
de faire une opération extrêmement importante, qui a servi à fixer plus particulièrement
ces reconnoissances sur la carte. Étant (en 1801 ) sur les bords du
N il, au sud du village de Metânyeh, il observa avec une bonne boussole les
angles que faisoient, avec le nord magnétique, la dernière pyramide de Dahchour,
les deux pyramides qui sont à l’entrée du désert, à l’est de Metânyeh, et
celle de Meydoun ; il trouva que l’angle avec la première étoit de x° 30', avec
la deuxième de 106° 30’, avec la troisième de 1 3 10 30', et avec la quatrième
de 1 y 4° 3 ° ’ ; tous ces angles sont à l’ouest. C e t ingénieur, dans son itinéraire du
Kaire à Beny-Soueyf, avoit, de plus, observé, à 2000 mètres au sud de Riqqah
el-Kebyr, que la pyramide de Meydoun étoit exactement à l’ouest du méridien
magnétique : cette observation et la précédente ont déterminé sa position ; elle
se trouve la même que celle que lui assigne M. Schouani dans le levé qu’il a fait
au pas et à la boussole de tout le -pays compris entre Zâouyeh et le village de
Meydoun.
T ou te la rive gauche de la vallée, comme on l’a déjà dit, a été faite d’après
la reconhoissance de M. Jomard, ainsi que les rives du Nil qu’il a été à même de
voir dans la route qu’il a suivie: mais le canal d’el-A’sarah, qui limite le désert
à l’ouest, et les villages situés sur ses bords, ont été seulement tracés d’après
une reconnoissance qu’on ne peut regarder comme exacte, et dont l’auteur ne
nous est pas connu ; bien que quelques-uns de ces villages se soient trouvés
identiques dans le travail de M. Jomard et dans cette reconnoissance, on s’est
borné à la ponctuer sur la carte.
L a rive droite, depuis A tfyh jusqu’au village de Halouân, à la hauteur des
ruines de Memphis, dans la feuille 2 1 , et le cours du fleuve dans les parties
queM. Jomard n’a pu voir, ont été tracés d’après la reconnoissance de M. Schouani.
L a ville d’Atfyh a été placée relativement au point de Riqqah, déterminé d’après
une autre reconnoissance de M. Jomard. Les points correspondans enti-e ces
deux reconnoissances n’ont présenté que des différences très-légères.
Les routes dans le désert, depuis Atfyh jusqu’à la vallée de l’Égarement, ont
été tracées d’après les renseignemens fournis par M. Vidal, chef d’escadron du
corps des dromadaires, qui, ayant parcouru ce désert, a bien voulu, d’après notre
invitation, en observer toutes les routes.
Celles qui conduisent des bords du Nil aux monastères de Saint-Antoine
et
et de Saint-Paul, n’ont point été fréquentées pendant l’expédition. On n’a eu,
pour les indiquer, que les relations du P. Vansleb (x) et du P. Sicard (2), qui ont
visité ces monastères.
La chaîne de montagnes de la rive orientale, comme dans la feuille 16 , est
coupée par des vallées et présente les mêmes aspérités ; et, bien qu’elle soit assez
éloignée du fleuve, particulièrement en face de Beny-Soueyf, ce n’est qu’au-
dessus de cette ville, à Kerimât, que la rive droite peut être arrosée, sur une
largeur de 2 à 3 kilomètres ; la rive opposée peut l’être jusqu’au pied de la
chaîne Libyque, dont elle est séparée par une distance qui varie de .6 à 10 kilomètres.
F.Ile 19.', l e F a y o u m .
D ans cette feuille, la distance moyenne du Nil au canal de Joseph est de 12 à
13 kilomètres ; elle est de 20 kilomètres à partir du pont d’el-Lâhoun. C ’est de
là que ce canal célèbre, après un cours de plus de 29^ kilomètres, à peu près
parallèle à celui du N il, dans la direction du sud au nord, tourne au nord-
ouest, puis, coupant la chaîne Libyque, coule sur le roc dans une vallée étroite
et sinueuse pendant un myriamètre : les montagnes qui foi-ment cette vallée, se
dirigent ensuite au nord et au sud, et de là vers l’ouest; elles se réunissent en
formant un vaste bassin connu sous le nom de Fayoum.
L a longueur de cette contrée, environnée de toutes parts par le désert, et
séparée de la vallée du Nil par la chaîne Libyque, est de y 8 kilomètres depuis
Qasr Qeroun jusqu’à Tâmyeh, village le plus au nord ; sa plus grande largeur
depuis les restes du Labyrinthe jusqu’aux ruines de Medynet Nemroud, sur les
rives du lac Qeroun, est de 38 kilomètres. L e canal de Joseph arrose une grande
partie de ce pays.
Ce canal, après avoir traversé la chaîne Libyque, se divise en deux grandes
branches qui prennent les mêmes directions que les montagnes formant le bassin
du Fayoum. L a branche de droite va vers le nord, ensuite vers l’ouest, et se
perd dans le Birket el-Qeroun; celle de gauche, après un cours de y kilomètres
vers 1 ou e s t, se partage en deux nouveaux bras, qui vont dans des directions
opposées.
L a première va vers le sud : après un cours d’un myriamètre, elle se subdivise
encore et forme deux autres branches, dont la plus considérable/connue sous le
nom de Bahr el-Ouâdy, se dirige au nord-ouest, à l’ouest et ensuite vers le nord;
après avoir- arrosé les terres de quelques villages, elle se jette dans le lac Qeroun i 1 autre branche prend son cours vers le sud, et va alimenter le lac Garâh.
L e deuxième bras se dirige vers le nord : après un cours de y kilomètres et demi,
il tourne vers 1 ouest, et fournit à plusieurs canaux d’irrigation dans une étendue
de deux kilomètres; arrivé à Medynet el-Fayoum, il se divise en deux rameaux,
(1) Nouvelle Relation d’un voyage fait en Egypte en ,S7 z et ,(7J, par le P. Vansleb, R. D ., pa».ao7.
(2) Lettres édifiantes et curieuses, tom. V, pag. 191 ( mai et juin 1716 ).
É .M . TOME I I, § partie.