serrée, qu’il n’y a aucune chance d’erreur un peu notable dans la situation respective des principaux
lieux, ni dans celle du cours du N il, de ses branches et de ses grands canaux. Indépendamment
de ce canevas si précieux pour la rédaction de ïa carte, une quantité très-considérable, et qui fait
plus des deux tiers du pays, a été levée géométriquement ; savoir, à ia planchette et au grapho-
mètre, et au moyen de bases mesurées sur le terrain avec de bonnes chaînes métriques. En outre,
plusieurs trigonométries partielles, exécutées avec ie plus grand soin, ront servi à assujettir les levés
des environs des principales villes, telles queSyèneet les cataractes, Esné, Thèbes, le Kaire, Alexandrie,
Damiette, &c. : une partie a été levée à la boussole avec des bases mesurées au pas. Dans
cette classe viennent se ranger plusieurs reconnoissances faites avec plus ou moins de soin, et qui
n’ont été employées qu’après avoir été mûrement discutées, et comparaison faite de tous les matériaux
correspondans. Mais ce seroit anticiper sur l’explication dont s’occupe notre collègue, province
par province et feuille par feuille, que d’entrer dans de plus grands développemens sur la construction
de l’atfas géographique. Nous pouvons assurer que les moyens connus pour les plus exacts et
les meilleures méthodes ont servi à cette construction. Dans son mémoire explicatif, M. Jacotin se
propose d’éclaircir, dans le plus grand détail, tout ce qui regarde la composition de chacune des
feuilles gravées.
La mission de vos commissaires avoit deux objets : le premier, de voir quels étoient íes matériaux,
et comment ils avoient été mis en oeuvre ; le second, de reconnoître à quels ingénieurs on
étoit redevable du levé proprement dit, afin d’inscrire leurs noms sur les planches respectives.
A l’égard du premier, les observations qui précèdent font voir comment les commissaires ont
rempli leur tâche. Les originaux, les levés faits en Egypte, ont été communiqués et comparés avec
la carte dessinée et gravée. M. Jacotin leur a expliqué comment il avoit suivi ces matériaux, ou en
quel cas il s’en étoit écarté. Ce rapprochement a donné lieu à des observations sur plusieurs des
planches de l’atlas ; savoir, les n.oî i , 7, 8, 10, 1 1 , 12 , 18 , 19, 2 1 ,3 5 , 37 et 4.1, sur lesquels
il a paru convenable et possible de faire quelques additions, conformément à la liste ci-jointe n.° i .
II est inutile de les citer ici ; nous nous contenterons d’indiquer la plus importante de toutes, celle
qui mérite particulièrement de fixer l’attention. N’ayant point à sa disposition une carte du pays au-
dessus de Philæ, levée pendant le cours de l’expédition, M. Jacotin avoit employé la carte de Nor-
den, le seul voyageur qui eût vu en détail cette partie de la Nubie inférieure. M. Legentil a offert
de fournir un levé exact du cours du Nil dans l’espace d’environ neuf lieues au-dessus de la cataracte
de Syène. Cette proposition a été accueillie avec empressement par vos commissaires. L’auteur
s’est engagé à donner sous peu le dessin dont il s’agit, afin qu’on ait le temps de le substituer
à la partie puisée dans Norden. L’assemblée apprendra avec intérêt que la carte de l’Égypte doit
s’enrichir d’un supplément aussi précieux. On sait que différens édifices antiques, et d’une architecture
semblable à celle des monumens d’Egypte, décorent les deux rives du fleuve au-dessous de
l’île de Philæ.
Nous ajouterons encore qu’on s’occupe d’éclaircir entièrement ce qui regarde la position d’el-
Lâhoun par rapport à Beny-Soueyf, position fort importante, puisque celle de toute la province du
Fayoum en dépend, faute d’avoir une observation astronomique à Medynet el-Fayoum, l’ancienne
Crocodilopolis; et, pour le dire en passant, cet exemple fait voir combien on doit se féliciter de posséder
une chaîne d’observations astronomiques dans tout le reste de l’Egypte, puisque sans elle
on auroit pu être livré à de grandes incertitudes sur la position des lieux, en cas de discordance
entre les matériaux. Comment auroit-on pu répondre, par exemple, de la situation dé Belbeys, de
Sâlehyeh,- &c., et même, dans la haute Egypte, de Thèbes, de Qené et de plusieurs autres lieux!
Je ne parle pas ici du Kaire, de Soueys, de Damiette, Rosette et Alexandrie, dont on avoit assez
bien la position géographique. Nous devons donc rendre ici des actions de grâces au zèle et même
au courage qu’a déployés M. Nouet, malgré son âge avancé, pour réunir une si grande quantité
d’observations, avec le secours de l’astronome-ingénieur notre collègue, qu’il suffit de désigner ici
pour le nommer.
La carte générale en trois feuilles, qui précède l’atlas, a été construite par M. Jacotin, d’après
les matériaux qui font partie de cet atlas, pour ce qui concerne l’Égypte, et, pour la mer Rouge
et une partie de l’Arabie, d’après les meilleures cartes connues. L’explication fera connoitre les sources
ou il a puisé.
; Quant'à la carte d’assemblage, au tableau des signes conventionnels et à celui des caractères employés
pour la transcription des mots Arabes, il n’y avoit matière à aucune observation.
En examinant les différentes feuilles de la carte et les minutes originales, vos commissaires ont
eu le moyen de bien reconnoître quels ingénieurs avoient levé le pays dessiné d’après leurs matériaux,
et, par conséquent, de remplir le second objet de la mission que vous leur avez confiée. M. le
colonel Jacotin avoit pris soin de guider leurs recherches, au moyen d’une liste complète et fort étendue
de toutes les personnes qui avoient communiqué des renseignemens. Votre commission a jugé
convenable d’adopter en principe que l’on n’inscriroit sur les cartes que les noms des ingénieurs des
différens services qui avoient effectivement opéré sur le terrain et employé les instrumens nécessaires
pour ce genre de travail. C ’étoit la seule base générale qui pût être admise ; et elle s’est trouvée d’autant
plus juste, qu’aucun levé de carte n’a été en effet exécuté par d’autres personnes que par les ingénieurs.
Mais il a paru juste en même temps de mentionner, dans l’explication de la carte feuille par
feuille, les noms des autres membres de l’expédition qui ont fourni ou communiqué des détails utiles,-
employés dans la construction de l’atlas. La feuille ci-jointe 11.0 2 , rédigée d’après les précédentes
observations, renferme la liste des noms que nous proposons d’inscrire sur les planches. II y a cinq
noms pour plusieurs de ces planches : mais la chose ne doit pas surprendre pour des feuilles qui
occupent souvent plusieurs iieuës carrées, d’autant plus que, pour de simples plans topographiques
insérés dans l’ouvrage, il y a eu jusqu’à cinq noms gravés.
II restoit à examiner le titre général à donner à la cafte. Le titre anciennement rédigé a été modifié
au dépôt de la guerre, et le nouveau est incomplet. Nous avons pensé qu’il pouvoit y être ajouté plusieurs
choses essentielles. L’addition à faire à la carte d’une partie de la Nubie exigeoit d’ailleurs un
petit changement. Nous avons l’honneur d’en proposer un à l’assemblée, sauf, après qu’il aura été
approuvé, à le faire agréer aussi au dépôt général dé la guere ( voye^ la pièce n.° 3 ). Le rang dans lequel
ont été indiqués les différens corps d’ingénieurs a été fixé, d’un commun accord, d’après des raisons
plausibles.
R É C A P I T U L A T IO N .
Vos commissaires ont l’honneur de vous proposer,
1 *° D’adopter les additions à faire à la carte, et désignées dans la pièce ci-jointe n.° 1 ;
2.0 De faire insérer sur les planches les noms des ingénieurs, d’après la liste ci-jointe n.° 2 , et de
mentionner les autres dans le mémoire explicatif de la carte ;
3.0 D’adopter provisoirement le titre général de la carte, que nous avons l’honneur de vous proposer.
Les additions indiquées à faire sur plusieurs planches furent gravées aussitôt
après, et 1 on mit au bas de chacune d’elles les noms des principaux coopérateurs
désignés dans le rapport.
Comme on s’occupoit de développer ce qui regarde la position d’el-Lâhoun
par rapport a celle de Beny-Soueyf, l’auteur reçut presque en même temps, de
plusieurs personnes que leur service avoit tenues éloignées de Paris jusqu’à la paix,
des matériaux precieux, particulièrement sur cette partie de la carte, et il s’empressa
de les employer: il fixa d’une manière satisfaisante la position d’el-Lâhoun,
a laquelle se rattache le Fayoum ; il fut à même de remplir plusieurs lacunes et
de faire des améliorations importantes dans les provinces de Beny-Soueyf et de
Gyzeh, principalement d’après les opérations de M. Jomard.
L e titre de la carte, mis en harmonie avec celui de l’ouvrage, fut gravé au
d é p ô t, plusieurs plans de villes anciennes et modernes et plusieurs monumens
le furent également avec tous les détails que l’échelle pouvoit comporter. On
É . M. TOME II, 2.e partie. Dj