SECTION II.
C arte géographique de l Egypte et des Pa ys en viron n ons, en trois feu ille
L a carte topographique de l’Égypte, dont on vient d’analyser la construction
forme un cadre de 11 mètres de hauteur sur 6”,4 de largeur. L a difficulté dt
trouver des emplacemens d une assez vaste étendue pour assembler les [7 feuillesI
dont elle se compose, à l’effet de la voir toute d’un coup-d’oeil, et le temJ
qu’exigeroit d’ailleurs une semblable opération, ont déterminé à faire une réduc-1
ti°n sous-décuple de cette carte, sur la même projection, à l’échelle d’un mètre
pour 1000000 mètres; celle-ci ne contient que trois feuilles, et présente,dam
une étendue de 12 décimètres sur 8 décimètres, l’ensemble de l’Égypte et des
pays limitrophes.
Si cet ensemble n’eût renfermé que la réduction de la carte topographique,
on y auroit aperçu bien des vides et des lacunes qui auroient été désagréables il
1 oeil : c est autant pour les éviter que pour donner plus d’intérêt à cette réduc-l
tion, qu’on a cru devoir y ajouter une partie des pays environnans; on s’est servi,
pour ce travail, des meilleures cartes qui étoient connues en 1803, et l’on a consulte]
les auteurs anciens et modernes les plus estimés, qui ont connu et fait connoitre|
ces contrées. On va rendre compte de ces additions selon l’ordre géogral
phiqué ; savoir :
P a r t ie o c c id e n t a l e d e l'Ég v p t e ; A r a b i e ;
P a r t ie o r ie n t a l e ;. Sy r ie e t P a l e s t in e .
M er R o u g e ;
§. I."
Pa rtie occidentale de l ’Egypte.
L e littoral qui borne cette partie voisine des vastes déserts de la L ibye,il
été reconnu et leve depuis la tour des Arabes jusqu’à 3 y kilomètres de cetteI
tour, en allant vers 1 ouest : mais le reste de la côte qui se trouve sur cette carte,I
sur une longueur de 4o kilomètres, n’a point été le v é ni parcouru; on n’ap il
quen indiquer la direction principale, au moyen d’autres cartes dont on ne peuil
garantir la précision.
La route que 1 on voit tracée le long de cette côte, et qui conduit de l’Afrique I
septentrionale ou des cotes de Barbarie en Egypte, a été établie d’après un itiné-l
raire des Barbaresques qui l’ont suivie plusieurs fois en faisant le pèlerinage de I
la Mecque.
L a vallée de Moqarrah et la route du Kaire à Syouah ont été tracées d’après I
la carte redigee par le major Rennell pour le Voyage de Hornemann, publié enI
1802. On s’est attaché particulièrement à rendre cette vallée telle que ce voyageur I
l’a décrite. On regrette que l’espace n’ait pas permis de mettre sous les yeux lal
position de Syouah, anciennement l’Oasis d’Ammon; mais les deux lignes ponc-l
tuées tracées à cet effet.sur la carte, partant, l’une, d’Alexandrie, et lautre, de la
grande pyramide de Memphis près le Kaire, étant prolongées, indiqueroient
par leur intersection la position du temple si fameux dans l’antiquité sous le
nom de Jupiter Ammon.
La carte et l’ouvrage qui viennent d’être cités ont également servi pour
la route qui va du Fayoum à la petite Oasis, et celle qui conduit de Syout
à la grande Oasis, au Dârfour et à Dongola jusqu’à Chebb, lieu qui produit
de l’alun et où la tribu des Arabes A'bâbdeh va tous les ans le chercher; la
route qu’ils suivent a été indiquée d’après une carte manuscrite, communiquée
par M. Buache, membre de l’Institut, et d’après la description qu’en a donnée
M. Girard dans son Mémoire sur l’agriculture, l’industrie et le commerce de la
haute Egypte (1).
Les autres routes qui conduisent de la haute Egypte à la grande Oasis, ont
été tracées d’après divers renseignemens. M. Legentil a indiqué toutes celles qui
communiquent avec la haute Egypte et qui se trouvent dans les parties de cette
' contrée levées par lui.
Il existe encore d’autres routes à travers les déserts qui suivent les rives du Nil,
dans la haute et la moyenne Egypte : plusieurs sont à peu près parallèles au fleuve
se dirigeant du nord vers le sud ; d’autres partent de l’Égypte et conduisent aux
Oasis. M. Jomard, en levant la province de Minyeh, en a indiqué plusieurs,
une, entre autres, qui part de Dalgeh et qui va à la petite Oasis; mais, n’ayant
pas eu de renseignemens assez précis pour tracer toutes ces routes sur la carte,
on s’est borné à indiquer celle qui conduit de Farchout à Rezqât, à 20 kilomètres
au-dessus de Thèbes, sur la rive gauche du Nil.
§. I I.
Partie orientale.
O n comprend sous ce nom tout le pays entre l’Égypte et la mer Rouge ; on
n’a eu, pour l’exprimer sur la carte, que les relations du petit nombre de
voyageurs qui 1 ont parcouru, et quelques renseignemens que l’on s’est procurés
sur les lieux.
L e sommet culminant que 1 on aperçoit à environ trois myriamètres au sud
de Qatyeh, et qui paroît se rattacher aux montagnes du nord de l’Arabie Pétrée,
a ete aperçu ; mais il n a ete déterminé qu’approximativement.
T o u t 1 espace compris entre la vallée de l’Égarement, celle de Tarfeh, le Nil
et la mer Rouge, et qui ne se trouve pas sur la carte topographique, a été
indiqué d après la description qu en a donnée le P. Sicard, qui a traversé ces déserts
en allant visiter les monastères de Saint-Antoine et de Saint-Paul en 1,716 (2).
L ouvrage du P. Vansleb (3), qui avoit fait le même voyage, a été également
• | Décade Égyptienne, tome III, pag. 84 et-soiv. (3) Rtonve/le Relation H voyage fait en Égypte en
(2) Lettres edfantes et encenses, tome V, page .91. eyttiet ,?<!+, par le P. Vanrleb, page 297.
Ê. M . TOME II, a.e partie. â