
dre y fait une croûte ferme , qui fe gazonne,
& rend les chauffées beaucoup plus praticables.
Je n'oublie pas que je fuis encore â OJicn-
dorff; j’ai eu trop de plaifir à la vue de ce
premier Village, tiré pour ainfi diredu néant,
|our n’en pas parler plus particulièrement à
V . M. Tout y eft comme on peut le de.
firer à la Campagne : l’intérieur des maifons eit
propre, les cultures foignées & prospérantes,
Je Peuple aélif & g a i. Ue quel bonheur ne
doit pas jouir Mr. Findorff \ Toutes les phy-
fionomies s’animent à fon approche. Ces
gens là le regardent comme leur Père, & ]e
Père de leurs enfans , à qui ils apprennent
qu’ils lui doivent l’exiftence. Ils ont àuffi
beaucoup de respeft pour le nom feul de Mr.
de Bremer ; dès qu’on leur dit que je fuis fon
recommandé, je fuis accueilli. Ils aiment fur-
tout & révèrent le Souverain & fon Gouvernement
, qu’ils voyent ainfî occupés de leur
bien être. Ces Villages peuplent beaucoup :
leurs habitans défirent des enfans. C’eft à mes
yeux, après avoir vu le Monde, le ligne le
plus fur de bonheur. La paternité eft un des
fentimens les plus doux , quand les cornbi-
naifons de la Société ne l’étouffent pas. Ic i,
il eft fans mélange. Les Colons tirent un
grand
ferand parti de leurs enfans pour l’avancement
Jde leur culture ; & jamais ils ne leur font à
¡charge. Le Gouvernement y eft attentif,
¡comme le bon Fermier à fes jeunes abeilles,
ipès qu’il fe prépare des ejfaims, on leur présente
des ruches prêtes à les recevoir. Les jeu-
lies hommes , qui favent qu’ils évitent la
■nilice, en fe mariant & allant s’établir
Bans quelqu’un de ces lieux où l’on prépare
le s Villages, s’y portent avec empressement.
| Cette préparation de nouveaux Villages,
fainii que tous les travaux que le Roi fait faire
ftour l’amélioration du Pays , fervent encore
»occupation utile aux habitans] des Villages
■nouvellement formés, que la culture n’occu-
Be pas entièrement.' On les y employé en
àiver ; ce qui leur fait gagner un peu d i r igent,
qu’ils deftinent auffitôt à quelque ufage
«tile. C ’eft le vrai moment d’y en verfer,
pour lé bien durable du Pays. Car ces hom-
ïnes nouveàux n’aiment point la débauche ;
dis n’en ont pas les occafions, & ne la con-
ÿioiflenc pas. Aihft tout ce qu’ils gagnent,
_ft employé à donner plus de fertilité à leur
jterrein,' & plus d’aifances à leurs maifons.
J’en ai remarqué june que la nature du Pays
leur fait fans doute defirer plus qu’ailleurs. Le
M *