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Defcriptîon du Pays & du fol d'une autre par.
lie de la F r i s e , S de la Plage ¿’E n c k -
HUYZEN.
E n c k h ü y z i n (en Nord- Hollande),
le 14.0. jbre. 1778.
M A D A M E .
DAns le deflein de mieux connoître Ica
bords de la Meç, j ’ai pris la route de?
Rigues, d'Harlingen aStaveren, c ’eft-à-dire
le long de la côte occidentale de la Fri/e. La
Marée s’abaiffoit lorsque je me mis en route,
& je vis paroître des bancs de fable dans une
grande étendue: oh eil même obligé de tenir
fan* cefle ouvert artificiellement le paffage
qui conduit a Makkum, petit Port que je
tfeuvai fur ma rqute • fans quoi les bancs
'' ! H d e
\ de fable fe réunirolent, & le Canal qui y aboutit
ferojt obitrué.
On fait un nouveau ï Bafîin dans ce Port
Uu dedans de la Digue, de de grandes Eclufes
[pour y introduire les VaiiTeaux marchands.
IC’eil une entreprife difficile dans un terrein
¡comme celui-là. Par le feul agrandiiTement
l’ançien Baifin, quelques maifons du voiii-
ijiage fe font affaiffées & fendues. Il a fallu
■piloter le Sol & le couvrir d’une forte grille,
¡pour fupporter les murs des quais, & fixer le
¡carrelage du fond. Et à çette occafion j’ai
[appris, qu’on eil obligé d’en faire de même
[dans toutes ces Provinces, pour tout Edifice
[un peu coniidérable ; fans quoi ils s’ènfonce-
Iroit; & le faifant inégalement, ils pourroic
Is’éprouîer. C’effi ]à une preuve évidente de
lia moleffie du fol & de 1^ poffibilité de fon af-
YfaiJJement fpontané.
De Wo^hm, qui eil pn autre petit Pprt de
■Mer à l’extrémité d’un grand Canal, j ’ai quit-
i t é les Diguesjusqu’à Hindelopen, pour vifiter
B ’intérieur des terres. Ç’eil déjà une partie
I<Je la plage continentale, ç’e fi-à -d ire des pre-
■ miers bords de la Mer. Son fable eil caraélè-
I r ifé , par fa fineife & par les pierres qui lui ap-
I partiennent. En quelques endroits il eil pur, 6t
IW d’autres il eil couvert de dépôts limoneux.
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