
que Feu a fa portion affignée, pour qu’il pro.
duife par la culture dans un petit espace, ce
que la bruyère ne lui donnoit que dans un très
grand. Le refte, remis à de nouveaux Cul.
tivateurs, au profit de ceux qui y avoient
d ro it , augmente le nombre des Fermes,
C ’eft un de leurs enfans qu’ils y établiflent,
c ’eft la dot d’une fille qui époufe un nouveau
Colon; c’eft de l’argent qu’apporte un nou-l
veau venu, & qui fert à l’ancien Colon pouil
mettre en valeur le terrein qu’il joint à fil
Ferme. L ’Etat a fait le plan , les Baillifi
l ’exécutent, chacun y voit fon avantage & s)
prête avec plaifir.
Quel revenu (plus fûr pour] l’Etat ^ que
la petite contribution de Ces nombreux Culti-
vateurs! Quelle force pour lui, que de tel
tiabitans! Quel bonheur public, que celui qui
eft folidement placé fur tant de têtes! L ’égalité
qu’On maintient chez ce Peuple, prévient
cette richefle qui rend inquiet ; & le foin de
les garantir de la mifére, les empêche de fi
; vendre. Cette règle qu’on leur impofe, n’eil
que les bornes que les Etres tendent à fe mettre
les uns aux autres; & qui, fans la règle,
occafionnent d’éternels conflits.
Cependant les Arts fe font accrus avec 1>
population; Arts très iimple d’abord, mais
indisndispenfables.
Les Artifans, tirés fuccefli-
■vement de la claife des Colons, font reftés
E v e c eux dans les Villages, dont ils ont augm
e n té l’étendue. On a cédé à ces hommes
E t ile s , les portions de terrein qu’exigeoient Iurs demeures & leurs atteliers, avec quel-
ue place pour un jardin» Ils ont continué
e vivre avec leurs parens & leurs confrères î
îurs enfans font redévenu quelquefois Agri-
oles, comme ceux des Colons font paÎTés à
surs atteliers.
Il a fallu aufli quelque peu de Commerce
our les befoins indispenfables de la v ie , &
our le peu de luxe qu’engendre toujours une
ie. aifée. Ce commerce a pris naiflance dans
—,js Villages à portée d’un plus grand nombre Îd’autres; il s’y eft établi des Marchés, ou le
Jfuperflu des provifions des Agriculteurs , eft
I venu faire vivre d’autres hommes , qui fe
I thargeoient de leur procurer leurs petites ai- tances. Ainfi fe font formées des Villes de I campagne; où les gens, foibles de corps, I mais plus aftifs d’esprit , fe font raifem-
1 blés peu à peu, pour faire circuler les fe-
1 cours des diverfes branches d’induftrïe , & I [pour étendre les canaux du Gouvernement,
| ¡à mefure que le Corps politique s’agrandifloit.
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Tome r . G Ma»