
de fol fur les Côtes, font fi importantes dans
l’hiftoire de la Terre-, qu'on ne fauroit trop
le§ connoître. C’eil une étude nouvelle, <5$
je n’aime pas les Apperçus.
La Geefty c’eil-à-dire toujours, le fol continental
de cette partie de l’Europe, étant la
bafe des Moors dans l’intérieur des terres, fe1'
montre en divers endroits du hilienîbal; mais
enfuite elle tranche avec un nouveau terrein,
qui éft la tMarfcb , ou un''attèrfiOément' du
Wefer.. Elle eft horizontale comme le: font
toutes les autres Màrfchs , ck le Fleuve la
couvrirait encore dans fes inondations, fi elle,
n'en étoic g a ran tie p a r des digues. Cette
Marfchs eft le principal territoire de Brème,
elle a, comme celles de Y Elbe & de YOfle,
tout l’aspeél de la Hollande; <& d ’autant
mieux, que la Ville de Brème étant riche, a
pu l’orner.
Après avoir traverfé le Wefer nous nous
trouvâmes encore fur une Marfch bordée de
digues : elle a demi lieue de largeur, & tran*
che encore avec la Gsejl. Mais ici il n’y a
qu’une différence de fol , & presque point
dans le niveau. On. quitte, le limon, fertile,
& l’on pafTe fur le fable mêlé de fragmensde
pierres primordiales & de pierres à feu , fans
s*appercevoir que l ’on monte. 3
' ' l 0 Voilà
Voilà un phénomène bien inflruciif. Le
premier niveau de la Mer a&uelle nous y eft
[indiqué, d’une manière auiïi peu équivoque
que fi nous Y avions vu le jour d’après la gran-
[de révolution.
La Mer ayant pris fon nouveau L i t , dé-
[termina la hauteur des embouchûres des Ri’
ivièrw. Ses balancemens par le Flux & reflux
[furent les feules altérations de fon niveau ; &
[les plus hautes Marées, jointes aux plus gran-
[des crues des Rivières, déterminèrent le plus
¡haut point où celles-ci rencontrèrent la Mer
[dans ce nouveau Lit. Ce point fut marqué
[parleurs dépôts, qui font des matières très
diftinêles des fols fur lesquels ils fe firent:
& aujourd’hui encore, fi l’on enlevoic les
[ digues, nous verrions la Mer y arriver. Si
[ce niveau eût baiiTé, il ne feroit plus befoin
¡de digues pour garantir ces atterriffemens d’i-
I nondations par les hautes Marées ; s’il eût
Ihauffé , les eaux ne pourraient plus s’en
I écouler en baffe Marée- Mais d’un côté les di-
I gues font toujours néceffaires pour les garan-
■ tir quand la Mer s’élève beaucoup ; & en
i même tems l’eau intérieure peut toujours s’é-
I couler en baffe Marée. Ainfi ce monument
E indubitable du niveau primitif de la nouvel-
| le M e r , çonferve encore avec elle le mê-
O 4 me