
chaux en fragmens arrondis, depuis les plus pe*
tits galets , jusqu’à de greffes pierres à pavé,
j ’examinai cés pierres à chaux, & j ’y vis quan-
tité de corps marins ,dont pluiîeurs appartien.
nent aux espèces inconnues dans la Mer, tels
que certaines iêrébratules & de grands Orthocè-
ratites. J’y diilinguai auffi la plupart des madré•
pores qui font dans la pierre à chaux de la Mon.
tagnede Salève;& quelques espèces qui ne s’y
trouvent pas. En un mot il mèfembloit être ftj
un bord de Mer, qui iattrôit' le pied de quel-
que Montagne calcaire & en rbuleroit les dé.
bris fur le rivagé.
Dans lé nombre dé ces pierres à chaux ti-
rées du fable, j ’en vis qui fe décompôfoient
& fe réduifoient en un Jahlecalca.be tout fem-
blable à celui du Mont St. ' Pierjre près de
Maflricht, & qui par là dégageoient les corps
marins qui s’y trouvoient. renfermé«. Si
c ’étoient des madrépores , elles paroifloient
toutes femblables à celles qui fe forment encore
dans k Mer; & ce font celles-là, qui,
remarquées feules par les Ouvriers & portées'
aux Curieux de Groningue, ont fait croire que
c’étoit le produit immédiat de h Mer aftuelle.
J’en ramaifai plufieurs à divers degrés de dé-
gageiq,ent ; aînfi que de ces galets calcaires,
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'l e t t r e CX X V IïI. d e l a T E R R E .
[qui-montrent à leur furface ufée les coupes
¡des divers corps marins qu ils renferment. J y
trouvai auffi quantité de granits roulés, qui fe
Wécompofoient, & produifoient un gros fable
\uartzeuxmêlé de mica.
\ Il eft donc évident, qu’il y a eu dans le, voi-
Cnage de ce ,lieu là , quelque Colline calcaire ,
ui a été détruite comme celles de craie qui
Irenfermoient les pierres à feu dont la Geefi
inontre partout des fragmens. Elle l’a été ,
tu déjà dans l’ancienne Mer commecesÇolli-
fe s de craie, ou fur le bord de. la nouvelle
hier. Celle - c i , dans fon premier travail au
to rd de la Geejl, roula & accumula dans un
[petit Golfe tous cc&,granit s & ces, fragmens
-de pierre à chaux/;, auxquels fuccèdèrent les
■bancs de fable, qui enfin, furent recouverts du
limon des Rivières., Le fo l continental descendant
yers la Mer en pente douce, fon fable,
■entrainé par les eaux,des pluies, masqua cette
■espèce de future du fol continental avec .les at-
■ïpr?'i//riKfwr ? en prolongeant ion talus . mais
Iles fouilles nous la, découvrent; & elle nous
■montre le premier bord de la Mer nouvelle ,
Stout comme les falaifes de h Geefi le long de?
Marfchs;xn.ais avec cette circonftance de plus,
qu’elle en indique auffi le premier niveau, de
la même façon que ces Marjchs de Brème
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