
dérer toutes les Théories particulières qui ont rap.
port à'cet objet , on peut fe tromper à chaque
pas. C’eft ce que j’ai eu-lieu de fentir, en réfié.
chiffant fur les réfültats d’expériences que j’ai long.
tems fuivies, rélatives aux effets du F s ir à diver-,
fes hauteurs dans l’Atmosphère : réfültats que j’ai
indiqués en traitant de la Chaleur de Y Eau bouillante.
Le F l u i d e i o k e’ Réchappe très promptement
des Corps échauffés fur les hautes Montagnes',
mais il ne fe diflipe pas pour cela dans les Espaces
céleiles: livré à fa p e fa n te u r il gravite vers
la Terre' & lui refte attaché , "comme tous les
autres P x u i des qui compofent fon Atmosphère]
ainii elle ne le perd point.
Partant dé tout cet enfemble de Faits, de con-
iidérations & d’analogies ,j’ofe maintenant expofer
le Syilême que j’adopte fur la C h a l e u r .
Notre Globe contient une Subjlance,ycupdk\e de
produire ce Phénomène dans certaines circonftan-
ces. Cette Subjlance eft renfermée dans tous les
Corps, & fait partie de leur maffe, en tant que*
gênée dans fes mouvemens j & ne pouvant jouir
par là de fa faculté de devenir Fluide élajlique ; &
ï’obftacle en eft (fuivant mon opinion, que j ’ai
d’après Mr. Le S a g e , & à laquelle je tiens beaucoup);
„ que les impreffions fuççeifives d’unè cer-
„ taineCaufe qui produit l’Elafticité, ne peuvent
„ pas feçonferver dans fes particules , ni parconfé-
,, quent s’y accumuler ^ faute de place pour que ces
C * >iPar*'
particules fe meuvent librement. ” Lors dônc ,
en un mot, pour ne parler que du Fait (a), que
cette Subjlance ne peut pas jouir de fa faculté de
devenir élajlique, elle coropofe des Solides, oü me-'
me des Liquides, comme toute autre Subftanee.
Mais lorsqu’elle en eft dégagée , par quelque Cau-
fe qui a la faculté d’ouvrir fes prifons, elle s’échappe
, ' & devient un Fluide élajlique, femblab le
à tous les autres quant à cette première propriété,
favoir, de s’étendre tant qu’il ne trouve
pas d’obftacle. Plus fubtil queja plupart des
autres' Fluides ê la jliq ü e s il fe mêle avec eux, &
y perd de nouveau Ton élajlieité en fe combinant
avec quelques-uns. Et corttme c’eft feulement
lorsqu’il jouit de fon élajlieité , qu’il eft la Caufe immédiate
de la C h a l e u r ;'il exifte ert grande quantité
partout, & même dans XAtmosphère,fans produire
cet effet; & toute la C h a le u r qu’on appercoit
dans les Corps, ne procède que de la partie àéve*
loppce: tout comme Y Atmosphère, confidèrée dans
l’acception générale , n’eft compofée que'de la partie
développée des Subffances qui peuvent produire
de Y A ir en général.
La Subjlance particulière qui nous occupe, en
aquérànt Y élajlieité , ne perd pas fa pffanteur : mêlée
(«) Je m’arrête su'Fait, parce qu’il me fuffit ici; mais je ferai
voir dans .des développement .de ce Syftime ^ qui fuiv'roni cette
Lettre , que lorsqu’on fe borne à conOdèret les Faits immédiats, on
fait bien peu de chemin dans les découvertes phyfiqoes.
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