
Syftême bien différent de c e lu i- là .' Je ne
iaurois donc les tenir d’une meilleure main.
Or il n’eil aucun Monument particulier ,
qui fe lie avec YHifloire ancienne par des faces
fi étonnantes, que cette collection générale
des Monumens des Nations -avec le R é c it de
JVJo y s ë. N o e’ & _ fa famille, fuivant ce R é cit
, fuient la Souche nouvelle de l ’Humanité
entière ; du moins dans tout notre vaite Conti-.
n e n t .. Avant que la Population fût devenue
trop .grande pour que les Hommes puifent vivre
comme un feul Peuple , ils vécurent en
commun, & les idées, vraies ou fauflès, ' qü’îls
fe firent fur certains objets, leur furent communes
: puis , fe divifartt , & lés nouvelles
Peuplades s’écartant , elles emportèrent avec
elles ces Angularités, qui font encore remonter
à une.même Souche. On con• ç5oit aiféraentenfoite
que quelques Hommes , plus fpirituels
que les autres | profitèrent de l’obfcurité où
tombèrent ces Peuples fur leur Origine & de
l ’amour que la Multitude a toujours pour le. merveilleux
, pour afligner à leurs Compatriotes
& à eux-mêmes toutes les Origines qui
convinrent à leurs vues; c^eft là la. Fable.
N oe’ étoit La b o u reu r, M o y s e nous rapprend.
Mais dans ces tems là où l’on honno-
roit l ’Agriculture, un Laboureur n’étqit pas,
ce que l’état aétuel de la Société fait des gens
; 1 É i H - ■ de
I [de la Campagne ; ils avoient vécu avec les autres
I hommes, & s’étoiont infiruits.
I I Cependant N o e’ & ' fa Famille ayant embrasai I l’Agriculture * tfétoient pas des Savans. Ils
mvoient être, ce: que font parmi nous les per*:
nnes qui.,: fans s’être vouées -aux Sciences, ont.
çu de l ’éducation ; & qui ont retenu des For^
aies, fouvent mêlées d’erreurs, fait par unel
imoire imparfaite, fiait par FinhabilètéTdeJeùrs.'
aîtres. Ce fut donc ainfi que N o E’ ëç fa Fa-,'
lie transmirent à leurs defeendans des lambeaux
Science. Les Savans de Y ancien Monde $
i poifèdoient ces Sciences par les Elémens,
■fétoient pas tombés dans ces erreurs, quoiqu’on
■es trouve chez les de fcend.ans''immédiats de la
■amille de N o e’; Leur longue vie les avoït mis
état de Lire des pas, ’que notre pourte vie nous
■ait pâtoître prodigieux, Mais tout homme d’é-
jude qui a examiné la marche de fes progrès
iteconnoîtra fans doute , que lorsque.fes Facul-;
lés ont commencé à fe refufer aux recherches
c’étoit précifément le tems où fes connoiiTances
acquifes, fon expérience & fes réflexions, l ’au-
roient mis le plus en état de faire dés progrès ;
|t qu’ainfi il ÿ a une prodigieufe différence, entré
* s découvertes que pourroient faire quinze bonifies
qui fe fucceifèderoient & fe les trans-
fietteroient les uns aux autres, & celles que feroit
#11 feul homme, qui vivroit autant qu’eux tous.
V v a IJ