
fable fin ; elle eft jaune par defîbuis & noïràte
par deflus, fort compaèle & presque pétrifiée,
Cê durciflëment femble dû en partie à 1 a terre
irégétable, qui s’infinue entre les grains d»
fable par les pluies, & à la nature du fable
même, qui paroît ferrugineux. Si l’on ne fait
que rompre une fois cette première couche
il s’en forme une autre à peu près de mêmi
nature, & toujours gu contaèl de la part#
remuée, avec le fable non remué. Il paroi
donc que lorsque ce fable, déjà afiez corn
pafte par lui-même, reçoit entre fes grain
les particules les plus fines de la croûte re
muée, foit végétales foit fablonneufes, il s'y foi
me une forte de pétrification. Parconféquen
ces terreins demandent d’être profondemec
labourés, Sc tenus pendant quelque tems ei
culture, avant que de fonger à en faire di
Prairies ou des Bois ; car c’eft le repos du fol
qui favorife cette combinaifon des grains d
fab le , faite peu à peu par l’infiltration d
l ’êau. Un mélange de quelque autre terrei
pourroit prévenir ces enchafïemens j l’engrai
le fait encore, de même que les racines ck
plantes; en un mot tout ce qui peut empé
cher le fable de fe ferrer. Ce n’eft dom
point un terrein fans relfource ; il ne faut
que des motifs pins preffans, pour le faite
ren-
Intrer dans la clafle de tous les autres ;• *
§ s motifs naîtront d’ une plus grande popuÉnon.
. «s
I On éprouve des difficultés morales, auifi
lien que phyfiques, dans le défrichement des
gruyères. Mr. le Baron de Brémr me l’avoit tja expliqué, & Mr. Mayer m’en a donné
s exemples. Ces difficultés viennent des
anciens établiflemens qui fe trouvent de tem*
■nmémorial dans ces déferts : parce que de
Kms immémorial auffi , leurs troupeaux er-
K n t fur toute l’étendue de la Bruyère ; & fi
des anciens Colons viennent à trouver quel-
ï u ’un qui défriche, même fous 1 autorité du
leigneur, ils s’y oppofent comme à une in*
Jra&ion de leur droit.
Une pareille oppofition paroît d’abord très
lidicuîe. Que des Villages , qui font - des
oints fur la furface immenfe des Bruyères, Îrétendent y avoir un droit de pojjejjlûn, eft
ne idée fi révoltante au premier coup d’oeil »
ue dans un Gouvernement despotique & peu
»éfléchiflant, on fe croiroit autorifé en cons- tience à n’ y avoir pas le moindre égard.
Æais il n’en eft pas de même dans celui-ci.
I b n y respeéte jusqu’à l’apparence du droit de
I poffeffion; comme étant la première hafe de
|out droit entre les hommes, & la feule ,
F 3 qui,