
par la rapidité avec laquelle ils furent comme at-
tirés par toutes les parties de mon Syftême.
En entreprenant d’étudier YHifloxrs de la Terre
Q 6? de VHomme, il fallut bien fans doute aborder
YHifioire proprement dite. Mais je ne tardai pas
à me ientir dans un Labyrinthe, & je m'en retirai
bientôt. Je m applaudis de cette réfolution, lorfque
j ’entrai enfuite dans le Monde, & que j ’y devins
on peu afteur. Car découvrant ainfi quelque réalité
dans les Evénemens qui fe paifoient autour de moi,
& voyant la variété des peintures qui s’en répan.
doient dans le Monde, je reconnus que les Document
qui fe forment pour YHifioire, font des Plan-
ches à moitié pourries. Il n’eft donc pas étonnant
que ceux qui s'y.confient, s’enfoncent presqu’à chaque
pas, & ne fe relèvent qu’en fuppléant au
manque de routes,fûres, par tout ce que leur fug-
gèrent leur Imagination, leurs Opinions ou leurs
Penchans.
Mais ce que je n’ai pas entrepris, parce que je m’en
croiois incapable, a été exécuté peu à peu par des
gens plus verfés que moi dans la critique de l’Hii-
toire, & Mr. B a i l l y vient de le completter fupé-
rieurement. Il réfulte d’abord de l’enfemble'de ces
recherches, que ces prétendues Antiquités à centaines
de Siècles qu’on oppofoit à la R l ’vjî’l a t i o n ,
iont au nombre de ces Planches pourries de YHif-
toire ou s enfoncent ceux qui ne marchent pas la
Sonde à la main ; & que plus on met de Planches
faifaines
bout à bout, plus on arrive, par tous les Mo-
numens, à la Chronologie de Mo y se . Mais voici
principalement ce que Mr. B a i l l y à mis dans un
I grand jour ( é ) .
Il a montré, d’après des Documens admis par
tous les Antiquaires, ces trois chofes importantes.
I La première, que tous les Peuples de l'Afie prove-
noient d’une même Souche; ce qui réfulte de certaines
opinions ou pratiques fingulières, communes
à ceux qui font le plus diftans entr’eux & qui ont
I lé moins de communication. La fécondé, que les
Sciences de ces divers Peuples portent auffi des ca*
raélères d’Origine commune, par des erreurs fem-
blables; de forte que ces erreurs, étant déjà dans
[ la Souche dont ces Peuples font venus, cette Sou-
I che elle - même, n’avoit que des lambeaux de
I Science. La troifième enfin, que notre Science
européenne venoit auffi à" A fie , quoique enfuite
nous l’euffions plus étendue & dépouillée de fes
| erreurs. •
Ces faits font tirés de l’enfemble des Menu-
I mens, par un Critique habile, qui, s’il avoit
en vue le même Syftême que moi, ne l’a du moins
I pas exprimé, & qui même paroît content 'd’un
Syf-
P ) Lettres à Mr. de fait aire fur F origine des Sciences
& fur celle des Peuples de l'Afie. C’eft à ceci qaa
f« rapporte ce que j’ai annoncé dans le premier de mes Dis»
cours préliminairé: : Tome i , page 18.
T m c V. V v