
parce que fi Je me fuis trompé, on démêlera peu|-
être les fources de mes erreurs. Lorsque je décris,
je me fens toujours entraîné dans des détails
par le défir de mettre mon Le&eu'r à -rha
place. Souvent je me ièns porté à lui dire:,, il
M faifoit beau5 le Soleil venoit de fe lever; les
,, ombres s’étendoient encore fur la Campagne;
» l’objet de mon obfervation en étoit couvert,
», & en même tems je me plaifoïs à ces agréa-
M bles effets de la lumière naiffante ; il psffa des
,i Rayfans, bien vêtus & fort fereins}, ils .me
,, firent fonger avec délice au bonheur de lapais
„ champêtre, & je fus un moment diflrait. ”
Car tout cela contribue, ou à l’apparence des obje
ts , ou aux dispofitions de l’Oblervateur. On
comprendra bien que je mq fuis modéré fur les
détails, puisqu’il n’y en à pasdefemblables partout.
Cependant je n’ai rien paifé à mon Imagination,
lur l'a Cosmographie phyiique ni fur fraSSeS
de l’Humanitë & fes dispofitions : car là je vou-
lois comoître, & prouvtr. Quant à la fituation
préfente des hommes dans certains lieux, & à la
perspective: pour T’avenir ; s’il arrîvoit que fut |
certains points, des perfondes mieux informées
que moi, parce qu’elles font en Place, vinffent
à trouver que j’ai fa,it des rempliflages à des ob-
fervations trop rapides, & quéj’ai embelli ce qui
eff; je Tes prie dp regarder ces additions çbmme
des vues, fi elles peuvent être utiles,' ou de me
lès pardonner comme des re'Veffes innocentes %
s’il ne peut en, réfulter aucun bien.
R ER
E L A T I O 3ST
ffun V O Y A G E
A U X ;
! A L P E S de S A V O Y E .
J’Ai fou vent parlé dans le cours de cçt Ouvra?
gë des Alpes proprement dites, pour indiquer
l ceux de leurs phénomènes auxquels j’étois
conduit par mon fujet; mais je n’ep ai rien dit
de fuiyi qui donnât une idée de l’enfembie dç
I cette fameufe Chaîne de Montagnes.
J’avois quelque regret à ce vuide, fans pouvoir
le remplir. Tout ce que mes matériaux ren-
fermoient relativement aux Alpes , n’ëtoit quq
des remarques d’Hiftoire naturelle Ou de Cosmologie
rélaties à des Syftêmes, & il n’y avoir
rien de fuivi quant 2ux deferiptions.; Le Lecteur
pouvoit donc regretter, de ne pas trouver
dans un Ouvràge op j’ai décrit tant d’autres Montagnes
, une idée.plus nette d’une des principa?
les Chaînes du Globe, & dont j ’ai fi fouvent parle.
Mais heureufement je puis à tems remplir
ce vuide, par la defeription d’une des parties les
plus remarquables de ces grandes Montagne^.
Je rççois ce morçeau intéreffant à la Haye» au
B b s ma