
quoi élever ià famille à mefure qu’elle vient
au Monde. Puis cette jeunefie elle - même
-tout en feformant à l’aélion fur ces matëlats
de bourre, les fait fruétifier de plus en plus
par fes petits foins.
La Prairie établie au premier niveau où m
Colon a abaifle fa tourbe, n’eit point un obila-
cle à ce qu’il continue à y couper fon chauf-
fage -, ni à échanger de la tourbe contre de
l’argent ou de l’engrais. Quand cette première
opération eil finie fur tout le terrein qui
devoit la fubir, (ce qui lui aura pris plufîeurs an-
nées ) il recommence une autre opération
femblable, en enlevant une nouvelle couche
fur toute fa Prairie. II fuifit que la nouvelle
furface relie audeflus du niveau de l’eau au
Printems,& qu’il la recouvre du gazon de l’ancienne:
il peut même, s’il le veut, rabaiffer
pour cet ufage toute letendu de fa pofleiîion.
On ne fauroit imaginer un fol plus riche. Si
le Colon eil laborieux, il peut travailler une
grande partie de l’année, lui fa femme & fes
enfans, à couper fon terrein par morceaux
en forme de briques, pour le vendre en détail
à toutes les Villes voifines, où il eil de très
bon ..débit.- La feule précaution qu’il aît à
prendre , après celle de ne fe mettre dans aucun
tems pour fes terres à grains , & au
Prin-
■Printems pour fes prairies, au deifous du ni-
■veau des eaux, c’eit deconferver toujours à la
■nouvelle furface, les progrès qu’avoit faitl’an-
■cienne vers la fértilifation : c’eil-à-dire fac-
■cumulation des cendres^ pour les terres à
■grain, & celle des bonnes plantes pour, les
■Prairies.
La manière de fertilifer la couche qui doit
■produire le grain, eil donc d’eh couper cha-
■que année la furface à quelques pouces de
■de profondeur; de laiifer cette croûte en dé-
■fordre ïiir le terrein ; & d’y mettre le feu
■ quand elle eil fèche : prenant pour cela un
I tems qui ne foit ni trop humide.ni trop fec.
| I l ne faut pas qu’il faife trop fe c, de peur que I le feu ne creufe le fol même. ' On commence I du côté du vent ; & avec quelque foin, le feu
I fe continue le long du champ , & confume I toute cette croûte détachée : puis on jette le
| grain deffus , & l’on y paife le rateau. Cet*
I te opération fi fîmple, fe répète toutes les
I années : ainii il n’y a point de perte de tems
K pour ces terres.
Chaque pofieifion, qui eil immuable , eil
I pour l’ordinaire dé 60 Joumeaux, fi le Colon
I ne peut pas avoir des pâturages voifins dans
[ quelque Commune, & qu’il doive tout tirer
de fon propre fond: elle n’eil quede 30, là
L a où