
L E T T R E CX L.
Suite du même Examen —*— Explication de quelques
autres Phénomènes cosmologiques, £5* en particulier
de ceux \qui caraSlérifent plus précifément
la R e V o i . u t i . o n par une fuite de laquelle
J’H i s t o i r e d e l a T e r r e fe trouve divifée
en ancienne moderne.
L o n d r e s , Janvier 1779.
M A D A M E ,
EN terminant la dernière Lettre que j’ai eu
l’honneur d’adreiTer à V . M., je diiîinguai
en deux clafîes, les Phénomènes qui certifient la
R e ’v o l v T i o N fur laquelle s’appuie le Syftême
qui nous occupe : les uns attellent un changement
foudain du L it de la Mer, les autres indiquent
comment il s’eft fait.
Je venois d’expofer à V . M. la première cia fie
de ces Phénomènes, d’où il étoit réfulté: ,, que
n nos Continens, après avoir été Îe L it de la Mer,
„ avoient été mis à fec; d’abord lentement par
,, un fimple abaiflement du niveau de l’eau ; puis
„ entièrement & tout d’une fois,par l’entière re-
fe traite de la Mer ; &que cedernier changement
s’étoit opéré dans une Epoque, qui nTeft pas ex*
, trêmenient diñante, & depuis laquelle la Mer
j} n’a changé, ni de L i t , ni de niveau.
Aucun des Phénomènes dont ces Propofitions fondamentales
découlent ne contredit la nature de
^ R é v o l u t i o n que nous avons trouvée par
l’Analyfe, favoir; „ qu’elle fe fit par le paflage
w de la Mer y d’une partie de la Terre qu’ellecou-
„ v roit, à une autre partie qu’elle ne couvroit
j pas auparavant : ” mais il n’y a rien non plus
dans ces Phénomènes qui certifie cette détermination.
C’eft donc la clafle de ceux qui s’ÿ rapportent
que je vais reprendre ici plus en détail.
Les Montagnes, les Collines & les Plaines de
nos Continens, renferment d’abord des corps - marins
, qui, comparés avec les productions de la
Mer actuelle, nous montrent ces deux Clafles de
différences: io.des corps marins fojjües dont leçana-
logues vivons ne fe font trouvés encore dans aucune
Mer y 20.- d’autres dont les analogues ne fe trou*
vent que dans des Mers extrêmement diñantes.
Si la Mer eût d’abord entièrement couvert notre
Globe, & qu’elle n’eût laifle à fec nos Contir
nens qu’en s’introduifant fucceffivement dans des
Cavernes, n’eft - il pas probable que les animaux,
marins fe feroient fucceffivement retirés là où: il fe-
roit refté de l’eau, pour y vivre avec ceux qui y
vivoient déjà; & que la Mer acuelle, teñe delà
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