
J’une de Jaiiler les partageans maîtres des
pariions qui leur échoient , Fautre de les
.obliger à les garder. Quand les Cultivateurs
-des Marfcbs joignent ces portions à leurs pos-
ieffions principales, ils peuvent également
dispofer des unes & des autres ; aulieu que
ceux de la Gecjl, joignant aufilï cet acceiloïre
an principal * ne peuvent pas mieux dispofer
de l’un que de l’autre. D ’où refulte que les
poffeffions originaires dans les Moors,apparte-
nant à la Gee(i, fe confervent féparées ; au-
lieu que celles qui appartiennent aux Marfobs,
fe fondent peu à peu les unes dans les autres.
On trouve donc dans. les Màrfcbs, fdes
Paÿfans très grands poflefieurs de terre,
comme en Hollande; & ils y ont même plus
de luxe. Ils portent la fo y e , boivent leur
T h e & leur Caffe dans 1 argent la porce-
laine; ils ont à leurs habits des boutions d’argent
gravé , gros comme des oeufs, & i .
fent les gagettes. Il eft évident que tout cela
ne peut être qu’aux dépends de ceux .dont les
terres fe font peu à peu fondues dansles leurs,
oif qui originairement aurofent pu les partager
avec eux. Voilà donc un Pays très Ubrê
quant à la propriété ; & où les jouïïTances font
brillantes: tandis que l’humble Geeji fa voifi-
n e , femble être, fous le joug de la fervitude.
t- Ce*
Cependant examinons les vrais effets. . ... . .
l^ais je ne veux, employer ici qu’une feule
pierre de touche, pour ne pas ramener trop
fouvent les développemens de détail de ces
¡apparences. Il n’y a point de -Procureur ni
| e Médecin dans le Pays, qpi ne cherche à
jfe faufiler dàns les Marfcbtpour y faire fa
jfécolte; tandis que c’eft pour eux feulement.
Bue la Geejt eft vraiment ftérile.
I Le peu que j ’ài dit â V . M. de ce fin-
iulier terrein , qu’on nomme les Moors,
l ’eit point encore capable de Lui en donner
une idée; & moi-même je n’ai pu m’en
former qu’une très foible, par le peu que
■’en ai vu. Je vois feulement, que c ’eft:
lin des phénomènes embarraiTans de „ces
■Contrées, & même de tous les bords dé la
■der du N ord , d’après ce que j ’en entends
pire. Je me propofe donc de l’examiner i
& nous allons partir dans ce moment
ftnême, Meffrs. Marcard & moi, pour une
■tournée dans laquelle il fera particulièrement'
Iqueftion de ¡cette espèce de fçl.
L E T T R E