
h E T T R E S
DE M. l e C a p . T R O S S O N
Sur les anciens Volcans qui fe trouvent au î},
E. de C o b l e n t z , & fur les couches
de pierre ponce des bords du R H i N
£? de la M o s e l l e .
C o b l e n t z , le 15c. çbre. 1778.
»■»A /TE voici à vous, mon cher Monfieur, un
1V J . peu plus tard que je ne i’aurùis voulu,
parce que nous avons eu allez de mauvais tems
cette Automne. Mais le 26e. du Mois paifé, le
tems s’étant mis enfin au beau, je partis le lendemain
degrand matin pour la courfe que je vous
avois prdmife.
„ Il faifoit un brouillard .fi épais, que je ne
voyois rien à trente pas de moi. Mais arrivé furies
hauteurs de NeukaüjeJ diftantes de deux lieues de
1 H • la
jp Forterefle, je jouis du plus beau ciel poflibie.
Tout le baffin de Coblentz, étoit fubmergé. L e
Eummericb, le Hochjlein , Jlpesde Bonn k. la
plupart des Montagnes que nous avons gravies
enièmble, s’élevoient comme des Ifies dans cette
Mer. Je ne vous dirai point avec quel, plajfir
je les .revis ; je fuis fur que vous le fentçz.
,, En fortant de Neubaüjel & tirant fur la
droite, je remarquai deux Cônes de médiocre
grandeur, très prè;s l’un de l’autre; mais, comme,
je continuai ma route par le grand chemin vers
Montabaur, je ne pus m’en approcher. A une
demi lieue de Neubaüjel, & toujours fur la Mon«
'tagne, je v is , dans la coupe d’un foffé, des couches
de très petites pierres-ponces, recouvertes d’u«
ne couche d’argille de e pieds d’épaiffeurs Ces
couches étoient abfolüment parallèles entr’elles ,
& fui voient les inflexions de la Colline.;
,, Lorsque je f u s dégagé d’une Forêt que je tra-
yerfois alors, je découvris Montabaur au milieu
d’un Pays très élevé & charmant. Je commen-
çois à voir du bafalte ihr mon chemin ; & même
enfin j ’en trouvai les prismes; fervartt de Borne»
le long de Ja route. * "
,, Près de Spitzwayer, le Pays s’ouvrant entièrement
, je vis à cinq ou fix lieues, auK.iNiO.
ùn grand espace tout couvert de Cônes*;' &
près de Montabaur il y en avoit un fort haut,
couvert de il grands blocs de lave, qu’ôn les dis-
tinguoit de fort loin. Depuis ma forfie de ia Forêt
de Neuhaüfel je n’avois rencontré qui que ce
fût pour prendre quelques informations;* & le*
Z 4 pr?-