
lire des Agens généraux, afin qu’il en arrive tou-
Jours de nouveaux du dehors dé I’Univers & dé
diftances de pipis en plus grandes. ; pour'remplacer
ceux qui eh fortént; & une très grande augmentation
aufli dans celui des Agens particuliers, pour
Îuppléer à ceux qui fe mettent hors de portée par
tine fuite de leurs actions précédentes. **
La P ro v id en c e ne fuppofe que le nombre ftiffifant
dds Agèns, pour qu’étant ramenés à' mèfuré qu’ils
font hors d’aftion convenable , eh changeant feule*
jnept leurs diéetions, ils continuent à produire les
Phénomènes. 1 Je crois donc que fi l’on compare ces
deux Sÿffêmes avec attention, on verra que la différence
d’Oéconomie, comme celle de Simplicité,eft énor*
Ane. Or connoiffons-nous d’autres points de compa-
taifon, pour juger de ce qui eft [âge dans l’èxécu-
tion d’un même Effet, que le [impie & Yoeconomique ?
I '’Enfin j ’ai d it, que même il n’étoit pas déraifon-
Sable de penfer, qu’une Préordination entière pou*
’toit être impojjible. Repréfentons iious, d’après le
peu fine nous conttoiffons , la variété des Agens
phvfiques , & la fucceffion des combinaifons qui fe
font des particules des Corps vifibles, pour produi*
te la fuite des 'Phénomènes; joignons y l’ idée, résultante
de ces Phénomènes, de tous les Agens qui
âous font encore inconnus ; figurons nous la multitude
de tous; ces Agens qui auroient du être mis
én mouvement èn une feule fois; la complication
des AJfemblages primordiaux, d’où auraient dû résulter
‘ la fuite des Phénomènes jusqu’à la fin de
l ’Univers ; &c demandons nous enfuite , non fi cela
étoit poffible, mais f i I’ H o m m e eft eh état de dé-‘
èider qu’il fût poffible : c’eft là que notre petite
Géométrie fera humiliée -! Des Argumens mé-
iaphyfiques ne- réfoudront pas cette Queition. Dire
* [ f ; ? : ”v ■ 1 v i que
qjqe 1* Toute • puijfance n’a point] de borue, c’eft ne
rien dire. La Toute-puijfance n’embraffe pas les Cm-
traditions.
Je crois donc pouvoir conclure maintenant, fans
crainte d’objection fondée ; que la faine P h i l o s o p
h i e , qui juge les chofes par les Principes de leur.
Clajfe, & qui ne juge, que ce qu’elle peut juger, n’op-
pofe rien à la R e ’ v e ’ l a t i o n fur les points effentiels. de
la P r o v id e n c e & des M i r a c l e s , çqnfidérésdu côté
phyfiiquéy & qu’ainfi fous ce point de vue, que
nous pouvions examiner par des Règles certaines,
nous ne trouv'ons rien dans ce qu’Elle enfeigne, qui
nous fa fi e fuspeéter les preuves de fa certitude, tirees
de la Phyfique, de l’Hiftoire naturelle & l’His-
toire de l’Homme.
Mais il refte à examiner un Argument d’une autre
nature : le M a l . que nous voyons dans le Monde
en eft le fujet: l’Athée l’allègue pour refufer d’admettre
une C a u s e p r e m i è r e i n t e l l i g e n t e , fup-
pofée en même tems • fage, puiffante & bonne; mais
le Syftême de l’Athéisme eft tellement infoutenable,
il eft fi contraire à tous les Phénoinènes, que je ne
l’aurai point en vue ici. Je n’examinerai donc que
les raifonnemens de ceux, d’entre les Théiftes , qui
refufent d’admettre la R e ’ v e ’ l a t i o n , parce qu’Elle
fuppofe un Intervention continuelle de D i e u dans
i ’Univers; ce qui leur paroît contredit par ce Mai
dont ils veulent Le juftifier.
Il ne fera plus queftion ici de là poffibilité ni de
Ja convenance phyfiques de cette Intervention ; je viens
d’examiner ces objets. Je ne m’engagerai point dans
le Labyrinthe de la Métaphyfique, fur les Queftions
de la Liberté, de la Contingence, de la Raifon fuffi-
fante, de l’efficacité des Motifs fur les Etres inteD
ligens, & autres femblables ; à l’égard desquelles
Y y 4. l’Hom*