
réellement cet e ffe t, je ne fauroïs trop par,
let dë limon & . de fable. Il falloit qJ
ces Leêteurs puflent fuivre avec moi tou.
te cette longue Côte ; que je mille p0J
ainfî dire fous leurs yeux ces pièces ajoutées à
notre Continent, leurs Sutures, & le s marques
des progrès dé ces, terréîns nouveaux : il ne
falloît donc pas que la crainte d’être trop
lon g , m’exposât à les priver de la fatisfaéliorç
de voir ces objets par to,utes ,leurs faces, oij
me donnât un air de rètinence. V . M., qa|
a bien voulu feconder mon but, me pardon-
n e ra , j ’ofe l’espérer, les petits inconvéJ
niens qui accompagnent l’intention dé le bien]
remplir.
M e voici de retour , après un bien long (
Circuit, au même lieu où j ’avois reçu mes
premières inilrufilions fur cés Contrées, &
Où je fuis venu les completièr auprès des mêmes
perfonnes. qui m’avoient mis fur le boit
chemin., Mais avant que de parler des nouvelles
informations que j’en ai reçües, jî
vais continuer la relation de mon Voyage.
Je m’embarquai à Sardam le 26e. ybn\
pour traverfer le bras du Zuydêr-Zèe qui fé1
pare la Nord-Hollande de Ja Hollande, & j’ai-
rivai à Jmjlerdatn, où je pris le Canal gai
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conduit à Harlem. C’eft dans un point de cette
belle route, que fe fait la communication
des eaux intérieures avec l’eau extérieure, au-
tràvers du Dam (ou Levée) qui fépare le Zuy~
der-Zèe de la Mer ou Lac à'Harlem. Ce Lac
n’étoit autrefois qu’une fuite d’Etangs , formés
par l’enlèvement de la tourbe ; mais les vents
¡les ont réunis ,■ & l’eau a creufé & agrandi de
[plus en plus le lit qui la contenoit, comme
[j’ai eu l’honneur de l’expliquer à V . M. en
parlant des Lacs de Fri/e. La grandeur de
la profondeur aêbuelles du Lac ü Harlem, le
rendent très redoutable; car il s’y forme de
grandes vagues, qui viennent battre le Dam
d’un cô té , tandis que le Te, ce bras du Z:qy-
der-Zée qui fépare la Hollande de la Nord-
Hollande, le bat de l’autre. C’eft donc moins
pour fe procurer de nouvelles terres , que
pour fe délivrer d’un ennemi intérieur, qu’on
longe depuis longtems à deffécher ce Lac.
On a un grand & beau plan à cet égard; qui
j confifte à ouvrir un Canal autravers des Du-
i nés. Les balancemens de la Matée étant plus
grands en pleine Mer que dans le Te, cela
feul eontribueroic à tenir le niveau du Lac
fenfiblement plus bas, en profitant des plus
balles marées: à quoi l’on pourroit ajouter
Tome V. V des