
tant au iiioins de 2400:
* Le bas du Glacier, avec fon AfjWcompôfë de décrits
de granit, traverfe toute la Vallée : le Torrent
qui y coule, fe perd par deffous à réparoit
de l’autre côté du Glacier, fortant d’une voûte
de glacé, & groffi par les eaux que produit le
Glacier lui - même.
„ Ces Mari, ou entalTement de pierres qui encadrent
ainfi les Glaciers, font un phénomène qui
relie toujours embarafiant k quelques égards : celui
dont il eft ici queftion, quoique fort haut,fem-
ble être un ouvrage de l’art, tant il rhafiifefte peu
fes caufes naturelles. ' Le fentier par lequel on arrive
fur cette partie inférieure du Glacier, monte
fur la pente de la Montagne contre laquelle fon
Mur s’appuye ; & quand on y eft arrivé, on le
voit jusqu’au haut. - C’efl un des] plus vaftes de
ces Montagnes; il fe nomme le Glacier de la
Brenva. Nous le conlidérâmes attentivement Mr.
Dent an & moi, pour découvrir, s’il étoit poffi-
ble, la caufe de ces Murs, ainil que de certaines
bandes de gràvïêr, qu’on voit à peu près fur une
mêriie ligne vers le milieu de plufîeurs Glaciers,
dans le fens de leur longueur : & voici nos con*
jeéiures.
,, Les Glaciers qui ont ainfi des bandés de gravier
à leur furface, & qui font bordés de Murs,
font en général les moins larges, & fe trouvent
fûrmontés, dans quelque partie de leur
longueur, de Picsou d’autres Rochers très escarpés
dt très hauts. Ces Rochers fe couvrent de Neige
en hiver; parce que les Vents l’appliquent -contre
leurs
leurs faces, où .elle refte comme fuspendue.
L’eau qui s’étoit iiifinuée dans lçs fentes pendant
l’Eté, qui n’ayoit pas trouvé d’iffue, fe gêle
durant le froid, & partout où la réfiftance n’eifc
pas grande, elle prolonge les fentes en.fe gonflant
, & prépare la chute d’une nouvelle quanti,
te' de moëllon pour le tems où elle fe dégèlera.
Au retour du Printems & dès que les eaux gelées
commencent â fondre, ces grandes maiTes
de neige qui ne tiennent que par adhèfion, fe
détachent, & entraînent avec elles les pièces des
frochers crevaffés dans lesquelles elles fe trou-
Ivoient engrenées. Dételles Avalanches, qui
■viennent de très haut, bondiffent de faillie en
■faillie, & font lancées fur les Glaciers : la Neige fc
jfondenfuite, & abandonne les pierres dont elle
[étoit chargée/ Voilà dü Moëllon fur les Glaciers %
& jusqùes fort'avant, toujours à peu près parglfè-
ment aux’ Montagnes: & commç ces Laves de
glace ont un moment progreifif, elles entraînent
lé moëllon avec elles; deforte qu’enfin il parüît
hors dé portée des yfaies caufes qui l’ont produit!:
„ Mais outre le mouvement général des Glaciers,
& les mouvemens particuliers de fes parties, qui
contribuent encore à mettre de l’embarras dans
lé phénomène; une autre caule s’y jo in t, qui
déplace auifi les Rocher? : c’eft la fonte de la glace
à la furface. Cette fonte détruit l’appüi des
greffes màffes, & produit fouvent des pentes,
fur lesquelles elles peuvent rouler. Il eft donc ira-
poffible, par ces trois eau tés, de tracer avec
quèlque certitude la ligne qu’a parcourue une
Tonte V. D d piér